Personne ne peut attester aujourd’hui que les périls sécuritaires qui menacent le pays sont dépassés et qu’un éventuel chaos programmé en extra-muros serait un vieux souvenir dans le futur. Qu’on en juge de la situation actuelle. Des troupes militaires de pays étrangers installées et en pleine action dans le Mali, près des limites frontalières avec l’Algérie, et qui ne sont même pas mandatées par l’ONU. Ainsi, la multiplication des conflits dans la bande saharo-sahélienne, en Lybie et les tensions diplomatiques entre l’Algérie et le voisin de l’Ouest en sont des facteurs générateurs d’inquiétudes, et dont la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme en fait état. Sur le plan interne, ce qui inquiète la LADDH, ce sont tous les soucis d’ordre social aussi bien générateurs de risques à ne pas négliger également. Une raison pour laquelle et face à de tels facteurs pas du tout rassurants, le sujet est pris très au sérieux par les hautes autorités de l’État au moment où les troupes de l’Armée nationale populaire sont déployées de jour comme de nuit pour parer à tout dérapage ou débordement de la situation. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, n’a cessé en effet d’en attirer l’attention appelant à la fois au renforcement du front interne que la préservation du pays sur le plan sécuritaire. Mais, le climat empreint de suspicions qui caractérise la scène politique nationale et la crise économique qui anime une ligne de fracture politique entre ceux qui refusent de voir les dangers dans leur dimension réelle et ceux qui reconnaissent cette réalité mais refusant d’assumer une position concrète pose en quelque sorte problème au front interne. Autrement, il est plus que jamais temps pour les politiques de dépasser «le discours creux» et «populiste», laisse entendre la LADDH dans un communiqué parvenu à notre Rédaction. Cette «faille» n’a pas échappé au chef de l’État, qui au cours du Conseil des ministres de septembre 2017, a appelé toutes les forces vives du pays à dépasser «les clivages politiques.»
Dans son communiqué, la LADDH met en avant tous ces soucis pour appeler le gouvernement à une action d’urgence pour «immuniser la sécurité nationale» sur les plans politique, économique et social et à la nécessité «de prendre conscience des dangers externes et internes pour agir rapidement et solutionner toutes impasses». «Les discours charmants et une belle rhétorique ne bâtissent pas des Patries et les enchères populistes non plus ne seraient en mesure de protéger l’économie ou sa sécurité», écrit l’aile de la LADDH dirigée par Ould Kaddour. «À cet égard, la LADDH appelle le gouvernement à renforcer la sécurité nationale dans plusieurs domaines, notamment politique, social et économique et non pas de se contenter seulement de relever l’alerte sur la sécurité aux frontières», souligne le communiqué, signé par Yahi Abderrahmane, chargé du mouvement associatif et des relations publiques à la LADDH.
Pour rapprocher les politiques, notamment celle du gouvernement de la réalité du front interne, la LADDH propose une série de mesures, parmi lesquelles celle qui invite L’État «doit trouver des solutions aux contestations du front social, arrêter la répression, assurer une libre expression publique», le tout pour «faire face aux plans diaboliques qui visent la sécurité du pays».
Hamid Mecheri