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Décès de Mohamed Tahar Fergani : Des artistes déplorent la perte d’un des repères de l’Andalou

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Des artistes et hommes de culture ont salué la mémoire de Mohamed Tahar Fergani, décédé mercredi soir à Paris à l’âge de 88 ans, déplorant la disparition d’un des repères de la musique andalouse en Algérie, tous genres confondus.

Contacté, le chanteur Layachi Eddib, un des interprètes les plus en vue du malouf constantinois, a salué la mémoire d’un « artiste exceptionnel » au parcours « unique » et qui a porté le malouf constantinois « au-delà des frontières algériennes ». Celui que les anciens cheikhs du malouf, dont Cheikh Abdelkader Toumi, considéraient comme le « digne héritier » de la tradition musicale constantinoise, avait de grandes qualités humaines, a dit Layachi Eddib. Hamdi Bennani, autre grand interprète du malouf, dont la première rencontre avec le défunt remonte à en 1956, a tenu à rendre hommage à un grand musicien qui a « révolutionné » le malouf » par une touche personnelle et l’introduction des modes orientaux. Pour le célèbre chanteur au violon blanc, Mohamed Tahar Fergani « restera vivant à travers son legs » musical. Bouleversé par cette perte, le jeune chanteur de malouf Abbas Righi, déplore la disparition d’une « merveille du malouf, qui symbolise à lui seul tout un pan important de la culture algérienne », estime-t-il.
Cet artiste, considéré comme la relève du malouf, confie avoir perdu « une idole » et un « maître au grand cœur », toujours « accessible, modeste et à l’écoute des jeunes » chanteurs. Le président de l’Association de musique andalouse « El Inchirah », Smaïl Hini, regrette, pour sa part, la disparition d’un « monstre sacré » du malouf, qui a formé plusieurs générations de musiciens à travers ses enregistrements et sa manière  » unique » d’interpréter des pièces rares du malouf à l’instar de « El Boughi », « Galou Lâarab galou » ou encore  » Ya Dhalma ». Musicien accompli, jouant de tous les instruments, Mohamed Tahar Fergani a introduit la nouba algéroise, le genre marocain et le malouf tunisien dans le malouf de Constantine, a-t-il encore rappelé.
De son côté, le directeur de l’Opéra d’Alger, Noureddine Saoudi, a salué le génie du maître du malouf dont la disparition laisse un « grand vide » dans le paysage culturel algérien et celui du malouf, alors que le directeur artistique de l’association de musique andalouse « Les Beaux-Arts d’Alger », El Hadi Boukoura, déplore la disparition d’ « un des repères » de la musique andalouse.
Réagissant par un post sur sa page Facebook, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, s’est dit très attristé par le décès de Mohamed Tahar Fergani: avec cette disparition « l’Algérie aura perdu un de ses plus grands artistes » qui a consacré sa vie à « la préservation (du malouf), un art raffiné et apprécié », en Algérie, écrit le ministre en substance.
Dès l’annonce de la nouvelle du décès du Mohamed Tahar Fergani, de nombreux artistes et anonymes, parmi ses admirateurs, ont rendu également hommage au doyen du malouf, en partageant lesenregistrements de l’artiste sur les réseaux sociaux.

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