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De la mauvaise et bonne gouvernance…

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La gouvernance est supposée être basée sur la loi. La philosophie du pouvoir doit beaucoup à Ibn Khaloun, le premier savant moderne à parler de la bonne gouvernance, du prince et de ses sujets, du gouvernant et du gouverné, ou encore de l’État et du citoyen, pour utiliser le lexique contemporain. Pour ce savant précurseur des philosophes des Lumières, la base de tout pouvoir doit être la justice et l’équité, faute de quoi la société sombrerait dans le chaos. « S’il y a spoliation brutale, si des atteintes ouvertes sont apportées à la propriété privée, aux femmes, aux vies, aux personnes, à l’honneur des sujets, le résultat en sera la désintégration soudaine, la ruine, la rapide destruction de la dynastie, en raison des inévitables troubles suscités par l’injustice. » Ibn Khaldoun donne une leçon que beaucoup de gouvernants de la planète tout entière n’ont pas encore compris : « la leçon de l’Histoire, c’est que l’injustice ruine la civilisation et, par suite, la dynastie, » assène-t-il. Dans sa Muqaddima, il cite une lettre envoyée à un prince : «Que tes sentiments et tes ressentiments ne t’éloignent jamais de la justice. » Alors, comment expliquer l’égarement de ceux que le tribunal de Sidi-M’hamed a ― dans un premier procès, car ils en ont d’autres ― condamnés à des peines qu’eux-mêmes devraient considérer comme très clémentes ? Comment expliquer que des gouvernants qui sont supposés agir pour le bien commun et être guidés par la sagesse, pour leur bien propre et celui de leur société, fassent le contraire de ce qu’indiquent le bon sens et la logique ? Difficile de le comprendre, mais la justice les rattrape toujours. Le verdict de la du tribunal de Sidi-M’hamed a été juste, même s’il semble inclément aux yeux des uns, et clé- ment aux yeux des autres. Ce qui est sûr, c’est que les condamnés d’aujourd’hui ont été jugés alors que les Algé- riens avaient perdu tout espoir de voir cela. Ce verdict sera suivi par d’autres, pour des affaires plus graves. À travers sa justice, le peuple les fera encore trembler. Il assène le verdict juste, en ces jours qui resteront dans l’histoire du pays comme ceux qui ont fait trembler des puissants qui pensaient avoir tout prévu, tout calculé pour rester impunis. Ils se sont trompés de peuple. Et de justice.
Par Ali El Hadj Tahar

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