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CRISE LIBYENNE : Chassé-croisé diplomatique pour réussir la conférence d’Alger

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Alors que le Parlement basé à l’Est  de la Libye, qui appuie le maréchal Khalifa Haftar, a indiqué  qu’il permettrait une éventuelle intervention de l’armée égyptienne contre la Turquie en Libye en cas de «menace», l’Algérie, opposée fermement à toute solution militaire, agit activement pour la tenue à Alger d’une conférence sur la Libye  pour relancer le dialogue inter-libyens dans toutes ses composantes.

Le  président Tebboune, dans ses derniers entretiens téléphoniques  avec le président Macron et avec le président russe Vladimir  Poutine, ainsi que le chef de la diplomatie algérienne  lors de ses visites à Rome et à Tunis, n’ont cessé de pointer la grave détérioration de la situation en Libye avec les ingérences étrangères. D’autant qu’après  l’intervention militaire directe de la Turquie  aux côtés du GNA, l‘armée égyptienne s’apprête de son côté a intervenir  pour voler au secours du maréchal Haftar qui a subi d’importants revers.
Avec l’appui d’Ankara, les forces loyales au Gouvernement d’union nationale (GNA), basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, ont engrangé d’importantes victoires depuis début juin, reprenant le contrôle de l’ensemble du nord-ouest de la Libye. Les troupes rivales du maréchal Haftar,  homme fort de l’Est libyen soutenu entre autres par l’Egypte,  n’ont pour leur part cessé de reculer ces derniers mois, essuyant des revers sur le terrain qui ont signé l’échec de leur offensive sur Tripoli lancée en avril 2019.
Face à cette situation et à la demande des Libyens l’Algérie a donc décidé de prendre les choses en main sur le plan diplomatique et donner la priorité au dialogue et à la concertation, en réunissant à Alger toutes les parties de la crise libyenne  pour sortir de l’ornière et acter les prémisses d’’un apaisement et d’une paix durable indispensable à la reconstruction d’un pays exsangue par une guerre civile qui menace son unité et dont les retombées sont graves pour les voisins de ce pays. Poutine et Tebboune qui ont évoqué les  derniers développements en Libye, ont décidé « d’intensifier la concertation permanente afin de faciliter l’instauration de la paix et de la sécurité dans ce pays frère, dans le cadre d’une solution politique garantissant l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale de la Libye ».
Quelques jours auparavant, lors de son entretien téléphonique avec le Président Macron, le président Tebboune avait souligné l’urgence d’une action diplomatique  pour faire face à la situation en Libye. Depuis, l’Algérie ne cesse de déployer  ses efforts pour préserver l’intégrité territoriale de la Libye, au moment où la médiation algérienne est sollicitée par toutes les parties libyennes, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, à l’agence turque Anadolu. «Nous ne voulons pas séparer les Libyens ou prendre une position qui pourrait compromettre l’intégrité territoriale, l’avenir, la paix et l’unité de la Libye», a insisté le ministre, qui a développé un argumentaire diplomatique semblable auprès de ses interlocuteurs tunisiens lors de sa visite d’une journée à  Tunis. La conférence d’Alger aura le mérite, outre le fait de réunir les acteurs libyens de la crise, sera centrée sur l’indispensable dialogue et la concertation à permanente   afin de préserver l’intégrité territoriale, l’unité et la stabilité de leur pays. D’autant que l’intervention étrangère s’y déploie  et menace de s’amplifier avec le risque à terme de pousser à la partition de la Libye. Consciente des enjeux,  l’objectif de l’Algérie est de rassembler tous les Libyens, réaffirmant et soulignant  qu’elle  se tient à équidistance des belligérants libyens. Pour Boukadoum, l’Algérie travaille aussi  à «éviter la partition» de la Libye, car  «une telle éventualité serait dangereuse pour tous, en particulier pour les pays du voisinage». «Au-delà de la question de la sécurité de l’Algérie (…) nous devons les aider. Et tous les Libyens nous ont demandé de jouer ce rôle et nous sommes prêts bien entendu à l’assumer», a indiqué le ministre. Cette conférence découle aussi des  conclusions de la Conférence de Berlin sur la Libye. Et il est nécessaire que les  pays voisins, la Tunisie et l’Egypte mais aussi la Turquie, la France, la Russie et l’Italie concourent à la réussite de la conférence d’Alger. La désignation d’un émissaire onusien pour la Libye, un poste demeurant vacant depuis la démission en mars du médiateur libanais Ghassan Salamé, serait un plus pour la tenue et la réussite de la rencontre.
M. Bendib

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