Accueil ACTUALITÉ Création de la richesse et indépendance financière : les communes sous pression

Création de la richesse et indépendance financière : les communes sous pression

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Désormais, les collectivités locales percevront de moins en moins les dotations financières de l’État. Déjà mises à rude épreuve par ces coupes budgétaires, les communes sont appelées, aujourd’hui, à créer leur propre richesse, à même de relever le taux de croissance économique. Pourraient-elles dans ces conditions relever le défi attendu par le gouvernement ?

Encore une fois, l’objet de la quatrième rencontre régionale ayant regroupé le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, et les walis du Centre du pays -après celles de l’Ouest, de l’Est et du Sud- tenue, hier, à Alger, était celui d’instruire ces mêmes walis à se conformer au nouveau modèle économique, entériné en tripartite, le 5 juin dernier. Essentiellement, il est question pour eux de jouer un rôle qui s’inscrit au-delà de leur statut de commis de l’État, au lieu d’attendre le signal des autorités centrales, pour agir. Ainsi, prendre des décisions conformes à la nouvelle orientation économique ayant trait à l’investissement productif hors-hydrocarbures, prendre l’initiative d’élaborer des projets à rendement supérieur, privilégier le partenariat public/privé, sont entre autres les missions des premiers magistrats des wilayas. Le tout étant de faire des collectivités locales, « de véritables locomotives» dans le développement, d’abord local, puis national, par conséquent. Lors de son intervention devant ses subalternes, Bedoui a expliqué la démarche du gouvernement. Une feuille de route consistant à faire de sa stratégie économique, orientée vers le niveau local, un moyen pour relever un niveau de croissance plus élevé. Charge ensuite aux walis d’élaborer à leur niveau la stratégie qui leur sied le mieux, et qui sera en mesure de créer la plus-value et générer des emplois. En tout cas, le ministre ne s’est pas contenté de donner des ordres. Pour mettre les walis devant leur responsabilité, il les a invités à fournir des propositions et à décliner leurs propres initiatives, lesquelles seront soumises à la réunion «Gouvernement-walis», prévue en septembre prochain. La deuxième du genre après une première déjà organisée à la fin du mois d’août 2015. Cette rencontre devra déboucher sur des résolutions pouvant constituer le plan d’action des wilayas à mettre en œuvre notamment à partir de 2017. D’ailleurs lors de la rencontre tenue à la mi-juillet dans le sud du pays, Bedoui a appelé à faire de l’année prochaine, celle du développement durable et de l’investissement productif. À rappeler aussi que lors de son passage à Oran pour rencontrer les walis de l’Ouest, le même ministre a fait remarquer que l’État n’est plus en mesure de pour voir les communes de financements comme il a l’habitude de le faire. Encore moins «supporter les charges des collectivités», a-t-il rappelé à la réunion d’avant-hier, tout en précisant que les dotations budgétaires seront désormais accordées à l’unique investissement productif, générateur de richesse et d’emploi. Il a tout aussi indiqué depuis L’est du pays, au début de juillet dernier, que le fonctionnement des autorités locales ne sera plus financé par les autorités locales. À elles de chercher des ressources financières pour faire face à leurs dépenses et s’auto-suffire sur ce plan. Néanmoins, en plus du rétrécissement du Trésor public qui porte un véritable coup de fouet aux collectivités locales, la situation déficitaire de certaines communes et la difficulté en revanche de chercher d’autres moyens de ressourcement, ne sont pas des conditions à même de faciliter l’atteinte des objectifs attendus par le gouvernement. Entendre par conditions, la conjoncture économique que traverse l’Algérie et qui semble s’inscrire dans la durée, à la lumière notamment de la fluctuation des marchés pétroliers mondiaux, qui n’arrivent toujours pas à retrouver leur stabilité. Il faut dire que le fonctionnement des collectivités locales repose financièrement sur le budget de l’État. À présent, il est à se demander si les communes sont en mesure de passer à la vitesse supérieure pour rattraper, à la fois, assainir les dettes contractées dans le passé, mais surtout, se permettre une autonomie financière pour pouvoir faire face aux dépenses.
Farid Guellil

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