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CONSOMMATION à CONSTANTINE : La restauration rapide supplante la cuisine traditionnelle

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La restauration rapide type fast-food a pris ancrage aux quatre coins de la ville et se développe à une vitesse vertigineuse. C’est une activité en forte expansion qui est en train de supplanter la cuisine traditionnelle constantinoise réputée fine et savoureuse.

Après les frites-omelettes qui font fureur chez nous et ailleurs, nous assistons, depuis une dizaine d’années, à une intrusion d’abord timide puis à grande échelle de recettes moyen orientales, genre shawarma et kebabs qui pullulent sur les artères animées et commerçantes. On peut adjoindre à ce créneau les pizzerias qui ont poussé comme des champignons. Il faut dire que les contraintes professionnelles laissent peu de temps au travailleur pour se restaurer et on est obligé de se rabattre sur ce type  d’alimentation prêt à être emporté ou à être consommé «sur le pouce». Le «frites-omelettes» ou «frites-viande-hachée» sont très prisées par les jeunes et l’expression « génération frites » leur colle à merveille. Ils en raffolent même si les associations de consommateurs ont depuis longtemps tiré la sonnette d’alarme pour mettre en garde contre les huiles recyclées et réutilisées pour plusieurs paniers de friteuses. La pizza est consommée depuis des lustres et continue de l’être avec de nouvelles variantes à base d’une mayonnaise douteuse. Par contre, cette chawarma qui a envahi le moindre espace nous vient d’ailleurs, elle a gagné ses galons progressivement avant de s’imposer. Le pionnier « chawarmiste »  a ouvert ses portes à El-Kantara, où il est rapidement imité par deux autres, appâtés par ce filon d’or. En effet, le bouche à oreille a fait ses effets et, du matin au soir, on se bouscule pour une chawarma à l’escalope de dinde marinée dans les épices et d’un savant mélange de crudités assaisonnées. On reprochera tout de même à cette cuisine le fait que le gril est ouvert aux quatre vents, que les graisses de volaille flambent au contact direct des poussières et autre impuretés  et que les risques de contamination sont omniprésents. Ce qui n’empêchera pas la clientèle de continuer à affluer et à prendre du volume. Face à cette forte demande, d’autres établissements de ce type ont  foisonné à la rue Larbi Benmehidi, boulevard Belouizdad, Sidi Mabrouk et partout ailleurs, le seul critère étant l’appât du gain et ça ne risque pas de se tarir de sitôt au vu des nouveaux comportements des consommateurs induits par le facteur temps et des prix plutôt abordables pour ce «coupe-faim» qui permet de tenir le coup jusqu’au repas du soir. Ces nouveaux plats qui ont fait irruption dans notre paysage culinaire gagnent de plus en plus d’adeptes et d’espaces. Les traditions héritées de nos ancêtres et la délicieuse cuisine de nos grand-mères se perdent dans l’univers de la globalisation.
Mâalem Abdelyakine

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