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Clôture, hier, des débats à l’APN autour du PLF 2017 : Entre optimisme et mises en garde

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Au moment où les débats autour du projet de loi de finances pour 2017 se sont clôturés, hier, à la chambre basse du Parlement, les critiques des députés qui accusent le gouvernement de s’en prendre aux poches des pauvres, n’auront certainement pas d’influence sur le vote prévu le 22 novembre prochain.

Les débats sur le projet de loi de finances 2017 ont pris fin, hier, à l’Assemblée populaire nationale (APN). La séance plénière d’hier, a été marquée par les interventions des chefs des groupes parlementaires qui se sont partagés sur les questions des nouvelles taxes prévues dans le texte de loi, le retour à l’endettement extérieur mais aussi sur la préservation du caractère social de l’État algérien. Mais entre opposition et l’alliance, un seul mot d’ordre. Chacun se dit défendre l’intérêt du pays. En effet, les interventions musclées des chefs des groupes parlementaires de l’opposition, à savoir le Parti des travailleurs (PT) et le Front des forces socialistes (FFS) se sont axées à appeler le gouvernement à s’orienter vers la récolte de l’argent de l’informel au lieu de recourir aux solutions faciles, telles que l’augmentation de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de deux points.

Les INdépendants tendent main forte au gouvernement
Le chef du groupe parlementaire des indépendants Nasser Ababsa a lors de son intervention applaudi les différentes mesures prévues dans le projet de loi de finances 2017. Affirmant que des décisions « courageuses » sont prévues en ces temps de crises, il a fait savoir que son groupe parlementaire « tient main forte au gouvernement afin de passer cette loi ». Dans cette optique, l’intervenant s’est félicité de la décision d’établir des projections sur trois années consécutives (2017-2019). Par ailleurs, Nasser Ababsa s’est dit optimiste quant à la réduction des dépenses d’équipements tout en préservant les dépenses du secteur de la défense et de la santé. Deux secteurs stratégiques, a estimé l’intervenant.

PT : que va-t-il rester du pouvoir d’achat des Algériens ?
Pour sa part, Ramdane Taâzibt, Chef du groupe parlementaire du Parti des travailleurs (PT) a tiré à boulets rouges sur le gouvernement, tout en alertant quant à la dégradation du pouvoir d’achat des Algériens. Tout en rappelant que la chute des prix du pétrole a débuté en 2014, le parlementaire a regretté que le gouvernement n’ait pas réagi à temps pour éviter la catastrophe. Cependant, il a alerté que la loi de finances détruirait le caractère social de l’Etat.
Pour lui, le gouvernement devait porter des corrections à la loi de finances 2017 et non rajouter des taxes qui appauvriront davantage les citoyen. Plus loin, Ramdane Taâzibt a soutenu que l’État devrait récupérer l’argent qui circule dans l’informel au lieu de s’attaquer aux poches du peuple algérien. Enfin, le parlementaire a mis en garde quant à la grogne sociale qui pourrait se déclencher en 2017, et ce, en raison de la hausse des prix qui alourdissent le quotidien des citoyens. Mais hélas, selon lui, le gouvernement est sourd quant aux multiples mouvements de protestations déclenchés récemment.

FFS : le gouvernement joue avec le feu
Sur la même longueur, Chafaâ Bouaiche, Chef du groupe parlementaire du Front des forces socialistes (FFS) a qualifié le projet de loi de finances 2017 «d’acte antisocial et antinational ». Regrettant que les débats soient réduits à deux journées seulement, Chafaâ Bouaiche a affirmé que cette démarche témoigne que des décisions sont prises unilatéralement en Algérie, or, un consensus devrait être de mise afin de préserver le pays. Soulignant, par ailleurs, que la crise est
« politique » et non économique, l’intervenant a alerté quant à des décisions qui mettraient en péril la stabilité et la souveraineté du pays. Pour lui, le gouvernement « joue avec le feu » et devrait s’orienter vers l’argent de l’informel avant d’augmenter les taxes.

AAV : pour une vision consensuelle
Le Chef du groupe parlementaire de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV), Abderrahmane Ben Farhat a tiré la sonnette d’alarme en affirmant que les signes sont négatifs et la situation économique du pays est au rouge. Baisse de la valeur du dinar, chômage, recours à l’endettement extérieur…. Tous ces signes sont mauvais et n’encouragent pas l’investissement. Affirmant que le gouvernement s’est planté dans la gestion de la crise, l’intervenant a appelé celui-ci à s’excuser ! Pis encore, il a appelé à établir une vision consensuelle pour sortir de la crise. Pour lui, le consensus politique induirait à un consensus économique.

RND : qu’ils donnent l’alternative !
Le Chef du groupe parlementaire du RND, Mohamed Kidji, a affirmé que la hausse de « certaines taxes » est certes triste mais nécessaire dans la conjoncture actuelle. Répondant aux critiques virulentes à l’égard du gouvernement, l’intervenant a appelé ces derniers à proposer « une alternative » au lieu de recourir à des discours de propagande. Appelant néanmoins à ne pas s’orienter vers l’endettement extérieur, l’intervenant a, de surcroît, songer à établir une taxe sur la richesse pour les prochaines lois de finances. Mohamed Kidji a aussi mis l’accent sur l’impératif d’établir un système de subvention plus ciblé.

Le FLN approuve
Le Chef du groupe parlementaire du FLN, Mohamed Djemai a certifié que le FLN approuve le projet de loi, car celui-ci prend en considération la conjoncture que traverse le pays. Soulignant la nécessité d’entreprendre des réformes profondes, il a exprimé sa certitude de la capacité du pays à sortir de la crise.
Lamia Boufassa

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