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Chasse à Médéa : capture du lièvre dans la neige

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Les hivers enneigés dans la capitale de Titteri sont traditionnellement propices à une forme de chasse pratiquée par certains montagnards qui trouvent, à la faveur du froid glacial, l’occasion de capturer sans grande difficulté du «bon gibier», en particulier le lièvre. Mokrane, un chasseur quinquagénaire, amateur de battues depuis son plus jeune âge, se dit «heureux» que cette forme de chasse sans arme à feu, par temps de neige, soit malgré tout limitée, car les sorties par un si mauvais temps peuvent s’avérer «périlleuses». Le même interlocuteur souligne que le chasseur «respectueux des usages» rejette cette capture «facile» qui ne laisse aucune chance au gibier et qui est de surcroît pratiquée hors saison et, donc, non indiquée pour la reproduction des animaux de la forêt. Il n’en demeure pas moins que certains riverains s’adonnent naturellement, par temps de neige, à la capture du lièvre, en suivant sa trace, puis en le guettant, avant de lui donner un coup de canne, dès qu’il apparaît, souvent épuisé par le froid et la rareté de la nourriture. La capture du lièvre par temps de neige, souligne également Zerik, ne doit être pratiquée que par un montagnard qui connaît parfaitement le terrain, et dans un cercle limité, car par temps de neige, les pièges pouvant être aussi nombreux qu’inattendus. Une chute dans une crevasse profonde, parfaitement camouflée par la surface lisse de la neige, est vite arrivée pour un amateur non averti. Pour sa part, Ami Allel Darouache (77 ans), un vieux chasseur de Médéa, se souvient que l’on s’adonnait, autrefois par temps de neige, à la capture de la perdrix, un gibier autrement plus difficile, sauf pour les connaisseurs qui savent le localiser. Néanmoins, ajoute le vieil homme, «les vrais chasseurs répugnent à s’attaquer au gibier épuisé par le froid et la faim et savent que les animaux en période de reproduction sont sacrés et donc intouchables ». Il avoue «regretter un peu» ce temps de jadis, lorsqu’il faisait des kilomètres sous la neige pour satisfaire sa passion. Il se souvient même avoir ramassé, un jour, un corbeau mourant qu’il avait réchauffé et nourri, avant de le relâcher après la fonte des neiges.

Zarouat Mohamed

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