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Blida : Des étudiantes investissent dans le secteur de l’agriculture en travailleuses saisonnières

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Pour couvrir leurs multiples dépenses, de nombreuses étudiantes universitaires de la wilaya de Blida ont recours, en cette période de l’année coïncidant avec la cueillette des fraises, au travail dans des vergers de fraises de la région.
Il s’agit principalement d’étudiantes de l’université ‘’Ali Lounici’’ d’El Affroune (25 km à l’ouest de Blida), qui ‘’ne voient aucun inconvénient» à travailler dans des vergers de fraises pour couvrir leurs dépenses quotidiennes, d’autant qu’une majorité d’entre elles résident dans une cité universitaire. Quatre heures de travail quotidien en contrepartie d’un salaire de 1000 DA/jour est une ‘’incitation majeure’’ de plusieurs de ces étudiantes ayant opté pour cet emploi saisonnier dans des vergers de fraises de l’ouest de Blida. à cela s’ajoute la facilité de ce travail (cueillette des fraises), qui ne requière pas d’efforts particuliers et donc n’impacte pas négativement sur leurs études. ‘’Depuis plusieurs années, je recrute des femmes dont les conditions socioéconomiques ont poussé à travailler dans ce domaine agricole, mais j’ai été surpris cette année par la venue d’étudiantes universitaires demandant un emploi, tandis que de jeunes chômeurs le refusent’’, a déclaré le propriétaire d’un verger de fraises, Brahim Guenaoui.
L’exploitant agricole spécialisé en arboriculture et en culture maraîchère a fait savoir qu’il charge généralement les femmes de tâches simples, comme la cueillette des fraises et l’enlèvement des mauvaises herbes, au moment où les autres travailleurs hommes sont chargés de tâches plus difficiles. ‘’Le salaire est cependant le même pour les deux sexes’’, a-t-il précisé. Il a expliqué, en outre, que si le travail au verger commence généralement à 7H00 du matin pour se terminer à 12h00, une tranche horaire spéciale a été réservée aux étudiantes durant leur journée de repos afin de ne pas influencer sur leurs études. Parmi elles, Nahla, étudiante de Ain Defla en 2eme année à la Faculté de littérature et des langues de l’université Ali Lounici d’El Affroune, a raconté que sa famille s’est d’abord montrée réticente à sa demande de travailler dans des vergers de fraises, avant que son père ne soit convaincu. ‘’Mon salaire me permet de couvrir largement mes dépenses quotidiennes sans recourir à une aide de mes parents’’, a-t-elle déclaré avec un brin de fierté. Sa camarade Nihel explique pour sa part : «Ma bourse d’études ne couvre qu’une partie infime de mes dépenses quotidiennes, d’où mon recours à ce travail, qui ne requiert que quatre heures par jour». En plus de couvrir mes dépenses, il me permet d’aider mes parents, qui font face à des difficultés financières à cause du départ à la retraite de mon père, a-t-elle expliqué. Amel, une autre étudiante à la Faculté de Droit, s’est, quant à elle, dite ‘’fière’’ d’elle même et de ses amies. «Nous exerçons un travail digne et honorable». De nombreuses autres femmes employées depuis des années dans des vergers de fraises, et dont le niveau d’études ne dépasse pas le primaire, ont affirmé que travailler avec des universitaires ‘’nous rend fières et plus confiantes’’. ‘’Travailler dans ce domaine nous assure un meilleur salaire qu’un emploi dans une entreprise privée ou publique, qui du reste n’est même pas disponible’’, ont-elles ajouté. Elles ont, en outre, affirmé à l’APS, exercer un ‘’travail honorable, que de nombreux chômeurs dédaignent’’.

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