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Béjaïa : Plus de 300 000 quintaux d’agrumes déjà récoltés

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Plus de 300 000 quintaux d’agrumes, notamment l’orange et la mandarine ont déjà été collectés à Béjaïa, laissant augurer une récolte prévisionnelle de plus de 400.000 quintaux en fin de campagne, indique vendredi un bilan de la Direction des services agricoles (DSA) arrêté au 10 mars dernier.

Cette production a été réalisée sur une superficie de 1571 hectares d’un verger qui en contient 2130 hectares dont l’essentiel des essences est composé d’oranges Thomson (108 quintaux), la Washington (121.765 quintaux) et de la mandarine clémentine. L’avancement de la campagne étant estimé, à ce titre, à 83 % avec un rendement de l’ordre de 193,47 quintaux à l’hectare. Le résultat est considéré comme positif d’autant que ces dernières années les performances locales ont été très modestes pour diverses raisons et qui ont fini par installer une réelle sinistrose parmi les professionnels dont beaucoup ont tout bonnement abandonné la culture pour s’adonner à autre chose, notamment la culture des céréales offrant des avantages comparatifs nettement meilleurs, se lamentera, Mohamed Hamai, président de la Chambre d’agriculture et président de l’association des agrumiculteurs de la wilaya. De son point de vue, en dehors de la qualité du fruit, notamment l’orange Thomson, juteuse et très recherché, « la production est insignifiante » , dira-t-il amer, expliquant que sans avoir été un bassin agrumicole stratégique, la région a tout de même constitué un pôle non négligeable pendant plusieurs décennies. Mais hélas, regrette-t-il, répétant telle une litanie toutes les contraintes qui empêchent la filière de retrouver ses marques, la plus évidente étant le vieillissement du verger dont plus de 30 % tient de l’époque coloniale et plus de la moitié est quinquagénaire (Plus de 50 ans), nécessitant un rajeunissement intégral. « On ne peut pas, en toute objectivité, en espérer des performances et si en parallèle on n’améliore pas grandement la cadence de rénovation des plantations », clame-t-il en prônant comme solution idoine l’injection de nouveaux moyens dont l’intensification des plantations. Il faut planter ou replanter en allant vers des vergers de 600 à 800 arbres à l’hectare », a-t-il souligné expliquant, que « À 03 ans les nouveaux vergers rentrent en production et à 05 ans, ils atteignent leur plénitude avec des productions pouvant aller au-delà de 60 kg par arbre ». C’est dire le potentiel existant, d’autant que les espaces dédiés ne manquent pas. « De l’embouchure de Béjaïa jusqu’a Tazmalt, soit toute la région occidentale de la wilaya est propice à la plantation d’agrumes, a contrario de la carte actuelle qui coince le bassin agrumicole dans le triangle réunissant Amizour, ElKseur, et Timezrit », a-t-il indiqué, relevant néanmoins que les superficies recensées, ni leur production n’intègrent pas les petites exploitations, dont les propriétaires ne bénéficient pas de la « carte paysan » et qui prédestinent généralement leur moisson soit l’autoconsommation ou à la vente au détail et qui dans cette nouvelle configuration d’intensification peuvent être mobilisés dans un objectif stratégique. Pour autant la disponibilité des terrains n’est pas un gage d’avenir exclusif, ni d’ailleurs celui de l’intensification. La filière bute sur d’autres problèmes aussi importants à l’instar de l’irrigation devenue un casse-tête pour tous, faute de nouveaux moyens, notamment la généralisation du système d’aspersion au goutte-à-goutte . « Nous gaspillions beaucoup d’eau avec une efficience amoindrie », a encore déploré M.Hamai, évoquant notamment les périodes de stress hydrique ou l’arbre exige pas moins de cinq litres d’eau par jour, savamment répartis pour lui assurer un apport régulier. Mais beaucoup, abondera dans ce sens, Hakim Aissat, chef de service , chargé de l’organisation de productions et de l’appui technique à la DSA, préfère la technique de la douche, ou « Achouchef » (En kabyle) en laissant l’eau ruisseler à volonté par la rigole.
Quoiqu’il en soit, cette campagne réussie , par-delà l’offre de l’agrume à volonté dans la wilaya, donne l’opportunité aux professionnels de faire le point et d’entrevoir d’autres manières de faire pour réhabiliter et les vergers et ses productions et redorer le blason de la filière qui perd des dizaines d’hectares chaque saison.

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