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Bedoui en marge du conlave du comité bilatéral frontalier algéro-nigérien : «Alger refuse des centres de rétention des migrants sur son sol»

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L’Algérie a réaffirmé, hier, à travers son ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire, Nourddine Bedoui, son refus catégorique, de voir des centres de rétention des migrants implantés en Algérie, en réponse à des pays européens, persistant, à promouvoir exclusivement cette solution, dans leur traitement du phénomène de la migration.

Déclarant, que notre pays «n’acceptera pas l’implantation de centres pour les migrants clandestins», le ministre Bedoui dira, que «je pense qu’on a été clair sur la migration» avant d’ajouter que, la position de l’Algérie «est connue» par tous, car elle a été, poursuit-il «affichée par le ministre des Affaires étrangères», Abdelkader Messahel, en l’occurrence. Le chef de la diplomatie algérienne a, en effet, déclaré, le 27 juin dernier, dans une interview accordée à RFI , qu’«il est exclu que l’Algérie ouvre une quelconque zone de rétention» avant de souligner que «l’Algérie, déjà confrontée aux mêmes problèmes, procède à des reconductions, mais nous les faisons selon des arrangements que nous avons avec les pays voisins». Précisant plus loin, que «le pays doit lutter contre la migration clandestine, dans le cadre des conventions des Nations unies, dans le cadre de l’arrangement avec les pays d’origine et les pays de transit (…) » avant de préciser que « c’est ce que nous (Algérie :Ndlr) faisons en tous les cas en tant qu’Algérie» avait-t-il indiqué. Par ailleurs, dans le sillage de ses déclarations, hier, le ministre Bedoui a ajouté que l’Algérie « déploie beaucoup de moyens et prend des mesures dans un cadre humanitaire conforme aux valeurs universelles et internationales» a-t-il précisé, hier, en marge des travaux de deux jours, de la 6ème session du Comité bilatéral frontalier algéro-nigérien (CBF), ouvert, hier, à Alger.
À cette occasion, Alger et Niamey, affichant une volonté et une disponibilité à donner plus d’élan à leur coopération bilatérale, dans divers domaines, tels, la sécurisation des frontières, l’examen des voies et moyens pour le renforcement de la coopération notamment, socio-économique au niveau des zones frontalières.
À ce propos, le ministre Bedoui a indiqué, hier, «qu’un grand soutien serait apporté aux zones frontalières» du pays, ajoutant plus loin que «les retards de développement et le manque de conditions pour la production et les services, accroît le flux migratoire vers les villes et les régions du Nord» a-t-il précisé.

La sécurité des zones frontalières c’est aussi leur développement socio-économique
Partant de l’évaluation de la mise en œuvre des recommandations issues des différentes sessions, précédentes, dont celle concernant l’organe de «veille et de suivi», les travaux de la session du CBF, à Alger, co-présidés, par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire, Noureddine Bedoui et son homologue nigérien, le ministre d’État, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses, Mohamed Bazoum, s’articulent, depuis hier, sur le phénomène de l’immigration illégale, l’inspection et l’entretien de la bande frontalière, le renforcement des moyens de lutte contre la contrebande et l’insécurité. À cela s’ajoute également d’autres questions à traiter, par les deux parties, notamment le renforcement de la coopération sécuritaire et socio-économique outre l’examen des points relatifs à l’organisation de patrouilles simultanées au niveau des frontières et dynamisation des relations commerciales. Renforcer les actions communes, notamment en matière de la sécurisation des frontières, condition essentielle pour booster tout développement socio-économique durable, dans les zones frontalières.
Alger et Niamey comptent bien consolider leur coopération bilatérale en matière des questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme et ses réseaux de ramifications, en vue de réunir les conditions pour le développement et les échanges entre les zones frontalières en toute sécurité et fixer, par la même occasion, les nigériens dans leur pays, eux qui sont nombreux à tenter les chemins de la mort pour atteindre la rive Nord de la méditerranée. Chargé des questions sécuritaires au ministère nigérien des Affaires étrangères, Allongo Issoufou a soutenu que l’Algérie «est un pays clé dans la stabilisation de la bande sahélo-sahélienne».
Composé de représentants des deux pays, de la direction générale de l’aménagement et de l’attractivité territoriale et de l’Agence nationale à l’aménagement et à l’attractivité territoriale, ce groupe de travail qui mettra en lumière les axes ayant trait au développement socioéconomique au niveau des régions frontalières traitera les questions liées à la sécurité et à la circulation des personnes ; notamment la sécurisation des zones frontalières outre le renforcement des relations entre les services de sécurité des deux pays et de prévenir l’immigration clandestine ainsi que le renforcement de la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, la facilitation de la circulation des personnes et des biens dans le cadre légal. Ayant toujours promu une approche de lutte contre le terrorisme, devant inclure impérativement la lutte contre les conditions socio-économiques précaires et souvent inexistantes, Alger, œuvre en direction de ses voisins, à promouvoir, dans le cadre de la coopération bilatérale des projets allant dans ce sens, à même de fixer les populations outre d’optimiser les conditions de sécurité. La tenue à Alger, de la 6ème session du comité bilatéral frontalier algéro-nigérien (CBF), coïncide, avec la finalisation, vendredi dernier, du texte d’un Pacte mondial pour des migrations sécurisées et ordonnées, document qui sera soumis, pour adoption, décembre prochain. Notons que c’est la première fois que les membres de l’ONU se réunissent pour des négociations, pour un accord couvrant toutes les dimensions des migrations au niveau international.
Le Pacte comprend les nombreux aspects de ce phénomène, et met l’accent sur le traitement des facteurs et conditions à l’origine du déplacement des migrants, vers les zones riches, le Nord précisément outre la lutte contre le trafic et la contrebande, la mobilisation des bénéfices économiques de la migration, que des experts rappelent qu’elles profitent plus aux pays riches, comme c’est aussi le cas, dans leurs exploitations des richesses naturelles des pays pourvoyeurs de la migration illégale. L’immigration irrégulière transnationale, à laquelle fait face le monde entier, à l’instar de l’Algérie, exige des solutions durables au phénomène migratoire, lequel est d’abord une question de détresse humanitaire, aux conditions socio-économiques dramatiques, dans des pays africains, dont le Niger.
Karima Bennour

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