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Baba Ammi reconnaît les pratiques du « dumping » : Vers l’assainissement du marché d’assurances

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Alors que le marché d’assurances, souffrait «en silence» depuis quelques années, en raison du «dumping» pratiqué par de nombreuses compagnies d’assurances, la prise de conscience est enfin arrivée avec la dernière déclaration du ministre des Finances qui affirme que les compagnies seront désormais sous la loupe de la Commission de supervision des assurances.
C’est d’un air menaçant que le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, a alerté quant aux pratiques de certaines compagnies d’assurances, ne respectant pas les procédés liés aux provisions selon le coût moyen réel et qui pratiquent encore le dumping. S’exprimant, avant-hier, en marge de la cérémonie de lancement de la télé-déclaration fiscale, le premier argentier du pays a semé les compagnies d’assurances à se conformer à obligation de constituer les provisions. Tout en affirmant que ces compagnies auront de sérieux problèmes, Baba Ammi a reconnu qu’«il y a encore des compagnies d’assurances qui ne respectent pas cette obligation de constituer les provisions selon le coût moyen réel ». « Ces compagnies ont des problèmes.», a-t-il prévenu. Pour le ministre, « les compagnies sont sous la loupe de la commission de supervision des assurances. On est en train de regarder pour régler ce contentieux et pour éviter qu’il y ait un dumping au niveau des coûts des assurances.» Ainsi, Baba Ammi a souligné l’impératif que ces «compagnies des assureurs adoptent des coûts moyens qui leur permettraient demain de répondre aux sinistres éventuels».
Cette déclaration, première du genre, a été accueillie positivement par les assureurs qui espèrent le règlement des défaillances accusées dans ce marché. En effet, contacté, hier, par nos soins, le P-DG d’Alliance Assurances, Hassen Khelifati s’est félicité de l’orientation du ministre, en affirmant que « c’est un premier pas pour remettre de l’ordre dans le marché ». « Aujourd’hui, c’est la voix officielle qui a confirmé la problématique contre laquelle on a à plusieurs reprises mis en garde », s’est réjoui Khelifati tout en précisant que « l’Autorité de régulation se chargera de trouver des solutions concrètes à cette situation ». «Mais, la chose la plus importante est de dire qu’il y a des décisions prises pour mettre un terme à cette situation et assainir le marché et surtout éviter les dérives », a-t-il encore précisé.
Pour Khelifati, désormais il est question d’aller vers des solutions radicales, mais « l’essentiel c’est de commencer à régler les choses ». Tout en démontrant son optimisme, notre interlocuteur a rappelé que cette demande a été recommandée depuis plusieurs années déjà.
« Le ministre affirme clairement que l’Autorité de régulation va agir pour mettre un peu d’ordre, ce qui met les gens devant leur responsabilités », a-t-il soutenu. Notant que l’Autorité va agir d’une manière plus « directe et visible », notre interlocuteur a affirmé que « les résultats positifs, ne vont pas tarder à se sentir sur le marché », et ce, grâce aux orientations du ministre. Abordant le chiffre des cinq millions de dossiers non-traités depuis 2010 à ce jour, le P-DG a assuré que sa compagnie n’est pas concernée par ce problème de dossiers à la traine. Tout en indiquant qu’Alliance Assurances n’a aucun dossier qui remonte au delà de 2015, sauf en ce qui concerne les dossiers interentreprises, notre interlocuteur a précisé que « ce qu’il faut savoir c’est que ce chiffre n’est autre qu’une estimation ».
« Certes, il est probable mais n’est confirmé par aucune voix officielle », a certifié Khelifati. Ainsi, il a expliqué que la déclaration du ministre s’inscrit dans la volonté d’accélérer « l’accélération de liquidation des sinistres ». En effet, l’Autorité de régulation jouie des prérogatives pour exiger des délais de règlement des sinistres.
Au sujet d’un éventuel effondrement du marché, le P-DG a écarté cette possibilité en expliquant qu’ « on s’oriente vers des difficultés mais pas un effondrement ». Preuve à l’appui, il a rappelé que 76% des compagnies sont publiques. Néanmoins, le danger, selon lui, est de se diriger vers l’insolvabilité de certaines compagnies.
Lamia Boufassa

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