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AVANT-PROJET D’AMENDEMENT DE LA CONSTITUTION : Le FLN évacue l’essentiel et s’occupe de l’accessoire

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Le parti du Front de libération nationale a rendu public, hier, la portée de sa contribution dans l’enrichissement de la première mouture de l’avant-projet constitutionnel proposée par le Comité d’experts chargé par le président de la République d’ amender la Constitution. Et bizarrement l’ex-parti unique a évité, dans son texte, d’aborder les questions qui avaient fait couler beaucoup d’encre dès la diffusion du brouillon du groupe d’Ahmed Laraba.
Le parti dit avoir émis des propositions ayant touché 101 articles, mais n’en dit pas long sur le contenu de ces recommandations et se contente de balancer des miettes, évacuant d’un revers de la main toutes les questions essentielles de la nouvelle Constitution en voie d’élaboration.
Si faire l’impasse sur les constantes nationales évacuées de facto du débat de par leur caractère immuable, et la nature du régime établie, préalablement dans l’esprit d’un régime semi-présidentiel, est du moins compréhensible, il n’en demeure pas moins que son silence sur la proposition de poste de vice-président et l’envoi des troupes militaires hors de nos frontières ; deux clauses largement débattues par les partis politiques et la société civile, donne à réfléchir sur les réelles motivations d’une telle « omission ».
Le parti qui a déclaré sa flamme au président Tebboune après l’avoir boudé lors de la présidentielle du 12 décembre dernier a tenu, ainsi, à ne pas aborder les questions qui fâchent, en se contentant d’émettre des remarques superficielles sur le fond et la forme. Ainsi tantôt il propose d’en rajouter un mot pour avoir plus de style, tantôt refaire le reclassement des éléments proposés.
Dans le texte, le parti FLN s’est montré contre la proposition relative au statut particulier pour certaines communes, estimant qu’elle (proposition) «  constitue une ségrégation entre les régions du pays qui pourrait porter atteinte à l’unité nationale et à l’équilibre régional ».
Il propose aussi de faire intégrer l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) auprès des pouvoirs traditionnels connus, dans le chapitre réservé à la définition des pouvoirs, en raison des larges prérogatives dont elle dispose et ses missions d’organiser les élections dès le début jusqu’à la fin et par conséquent, son rôle est « souverain par excellence » pour reprendre l’expression usitée. Le parti banni par la population en raison de sa gestion catastrophique des affaires du pays où la corruption et autres malversations ont été érigées en constantes nationales, a salué, par ailleurs, le travail effectué par le Comité Laraba notamment sur les questions des libertés fondamentales, les libertés individuelles et collectives, la liberté de manifester ainsi que la création d’associations ou médias par simple déclaration (caractère déclaratif).
Revenant sur la polémique suscitée sur les constantes nationales, le parti a exprimé son inquiétude quant au débat engagé et impute cette orientation au non-respect des directives du chef de l’État adressées à la commission Laraba concernant ces constantes.
Pour le reste, le communiqué de cette formation politique en quête d’un retour sur la scène politique et pourquoi ne pas prétendre, par la suite, à un positionnement à la lumière de la nouvelle conjoncture, est plutôt à prendre pour une coquille, vide où il n’y pas grand-chose à en tirer.
Brahim Oubellil

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