À force d’en parler, le mot «fuite» devient un sujet d’intérêt public. Il ne s’agit pas ici de parler des fuites d’eau et de gaz, des fuites des sujets d’examens du Bac, ou encore de malfrats fuyant la justice. Mais des fuites bien plus grandes que celles qui impactent la vie du pays. Pour mémoire, durant la décennie du terrorisme, beaucoup a été dit sur la fuite des cerveaux algériens vers l’étranger. Les effets de cette migration massive, ressentis jusqu’à aujourd’hui, ont laissé un pays vidé de sa sève, de sa matière grise et de l’élite intellectuelle qui pense son avenir. Aujourd’hui, il est question d’une fuite d’ordre économique. Il s’agit du transfert illicite de devises vers des pays étrangers, bien entendu. Pas loin qu’hier, une tentative de faire sortir depuis l’aéroport d’Alger un montant de 100.000 euros a été déjouée par la PAF. Le jour d’avant, la DGSN a arrêté un voyageur en possession de 146.900 euros dissimulés dans ses bagages et s’apprêtant à quitter le pays à destination d’Istanbul. Depuis début 2018, une dizaine d’affaires du même genre a été enregistrée. D’où un phénomène qui met à sac l’économie nationale. C’est-à-dire, deux décennies après l’expatriation de l’intelligentsia algérienne, celle des capitaux l’emporte aujourd’hui.
F. G.