Aléas et vote de la diaspora

Près de 870.000 Algériens résidant à l’étranger sont appelés, depuis lundi dernier, à voter dans le cadre de l’élection présidentielle prévue le 7 septembre prochain sur le territoire national. C’est donc 120 heures, soit 5 jours avant la date du scrutin, conformément à l’article 132 de la loi électorale, que se sont ouverts, à l’étranger, les bureaux de vote. Cette « rallonge » est amplement justifiée pour plusieurs raisons mais principalement à la position géographique éparse des bureaux de vote. N’oublions pas que nous sommes hors du territoire national et qu’il est difficile de rapprocher l’urne, au plus près de tous les électeurs. Et donc du vote lui-même. Malgré cet inconvénient majeur, la première journée du vote a été plus animée que lors des précédents scrutins. En Allemagne, par exemple et pour la première fois, les autorités ont approuvé l’ouverture de nouveaux bureaux de vote en dehors de nos représentations diplomatiques. Ce qui réduit aux électeurs les longues distances à parcourir parfois. En Italie, qui compte 12 bureaux de vote, la présence remarquable et inhabituelle de notre jeunesse a été relevée. Dans la région de Marseille de nouveaux bureaux de vote ont été ouverts. Toujours dans le souci de proximité. En Russie c’est un nouveau bureau de vote à Saint Pétersbourg qui viendra s’ajouter à celui qui se trouve dans l’enceinte de notre ambassade.
En Tunisie l’ambiance électorale est plus palpable avec une forte affluence. À Chypre, au Liban, au Koweït, nos électeurs ont également répondu présents. Il serait plus facile de lister les pays où les Algériens sont absents plutôt que le contraire. Donc, on se limitera aux quelques exemples de pays cités plus haut. Cependant et malgré l’affluence appréciable dès le premier jour, il convient de signaler le contexte particulier dans lequel se déroule le vote de notre diaspora. En premier lieu, lundi dernier, qui est le premier jour de vote, a coïncidé avec le jour de la rentrée scolaire en France où se trouve le plus grand nombre de résidents algériens. C’est aussi le premier jour ouvrable de la semaine dans l’hexagone. Deux facteurs qui compliquent à nos compatriotes l’accomplissement du devoir. D’autre part et pour ceux qui n’ont pas ou plus d’enfants à charge, se pose très certainement la contrainte du retour des vacances d’Algérie ou d’ailleurs. Les navettes aériennes et maritimes, toujours en cours, sont très sollicitées.
Ceci s’ajoute souvent au désagrément de la distance qui les sépare du bureau de vote. Ceci pour se rendre compte du grand mérite de nos compatriotes résidant à l’étranger dans l’accomplissement de leur devoir électoral. Pour beaucoup d’observateurs, il ne fait pas de doute que samedi prochain, beaucoup d’entre eux, qui étaient pris par la rentrée scolaire et le travail, se rattraperont en allant voter encore plus nombreux. C’est le jour de repos hebdomadaire. Mais déjà on peut avancer, au vu des images, que notre diaspora s’est davantage mobilisée que lors des précédents rendez-vous électoraux. Signe de l’espoir retrouvé !
Zouhir Mebarki