Des efforts sont déployés pour faire face à la récession due à la chute des prix sur les marchés pétroliers, par une politique économique sérieuse. Voilà une bonne note du Fonds monétaire international inscrite sur le cahier de l’Algérie dont fait état le communiqué rendu public à Washington, au lendemain de l’approbation par le Conseil d’administration du FMI du rapport d’évaluation de l’économie algérienne au titre de l’article IV. Le FMI a salué notamment « les efforts d’ajustement économique menés par le gouvernement pour faire face à la chute des cours de pétrole », et la volonté de l’Algérie de « faire avancer les réformes pour impulser une économie diversifiée, moins dépendante du secteur des hydrocarbures ». Le FMI « salue les efforts des autorités pour gérer le processus d’ajustement » économique, alors que le pays fait face depuis 2014 aux défis de la baisse des cours pétroliers, et les autorités font des efforts pour appliquer des réformes « visant à encourager le développement du secteur privé en améliorant le climat des affaires, en facilitant l’accès au crédit, ainsi qu’en renforçant la gouvernance, la transparence et la compétitivité ». Le FMI dit « souscrire aux efforts visant à mobiliser davantage de recettes hors hydrocarbures, à améliorer l’efficience et la gestion des dépenses publiques, ainsi qu’à élargir les réformes des subventions », tout en protégeant les plus démunis. Le prêteur en dernier ressort a dit « prendre bonne note du dosage de mesures prévu par les autorités, à savoir une augmentation des dépenses budgétaires en 2018 suivie de la reprise de l’assainissement des finances publiques à moyen terme, le financement monétaire des déficits budgétaires, les restrictions temporaires aux importations, ainsi que les réformes structurelles visant à diversifier l’économie ». Le FMI suggère, en cas de maintien du financement monétaire, de «mettre en place des mesures de sauvegarde » pour le plafonner en volume et en durée. Dans ce contexte, les administrateurs du FMI ont salué l’engagement de la Banque centrale à stériliser, le cas échéant, les liquidités apportées par le financement monétaire. Le FMI a soutenu qu’il était possible de s’appuyer sur une variété de mécanismes de financement pour financer des projets d’investissement sélectionnés avec soin. L’institution de Bretton Woods a noté, par ailleurs, que le secteur bancaire continuait de se porter « relativement bien», précisant qu’eu égard aux risques macroéconomiques et aux liens financiers au sein du secteur public, il conviendrait de renforcer le cadre macroprudentiel, notamment en menant plus régulièrement des tests de résistance et en établissant un dispositif de gestion des crises. Au plan des agrégats macroéconomiques, le FMI a indiqué que la croissance du PIB réel a ralenti à 1,6% en 2017 contre 3,3% en 2016, en raison principalement d’une contraction de la production d’hydrocarbures, même si la croissance du secteur hors hydrocarbures a enregistré une hausse à 2,6% en 2017 contre 2,3% en 2016. La croissance devrait rebondir à 3% en 2018 avant de connaître une légère baisse à 2,7%, selon les mêmes projections. Le chômage s’est hissé à 11,7% en septembre 2017, contre 10,5% un an plus tôt. Le taux d’inflation moyen s’est établi à 5,6% en 2017, contre 6,4% en 2016, du fait du ralentissement de l’inflation pour les produits manufacturés et les services, et il était de 3,4% en glissement annuel en avril 2018. Le FMI prévoit une inflation de 7,4% en 2018 et 7,6% en 2019. Si les réserves restent abondantes, elles ont diminué de 17 milliards de dollars, pour s’établir à 96 milliards de dollars (hors DTS). « La dette extérieure reste négligeable, mais la dette publique intérieure a considérablement augmenté depuis 2016, tout en demeurant modérée », a indiqué le FMI.
F. O.
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