Comme annoncé depuis quelques jours, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a quitté hier Alger à destination de la Russie où il devrait arriver, à Moscou, dans la soirée, pour une visite d’Etat de trois jours, à l’invitation de son homologue russe, Vladimir Poutine.
Cette visite s’inscrit « dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale entre les deux pays amis», selon les termes d’un communiqué de la présidence de la République. À son départ, le chef de l’État a été salué, à l’aéroport international Houari Boumediène, par le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, le général d’Armée, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, Saïd Chengriha, et le directeur de Cabinet à la présidence de la République, Mohamed Ennadir Larbaoui. Une importante délégation composée de membres du gouvernement et d’opérateurs économiques accompagne le président Tebboune qui participera, par la même occasion, aux travaux du Forum économique international prévu dans la ville de Saint-Pétersbourg, du 14 au 17 juin, avec plus de 1700 participants dont des dirigeants d’entreprises internationales issus de 33 pays. Le président Tebboune commencera sans doute sa visite par la rencontre devenue traditionnelle avec les membres de la communauté algérienne installés en Russie pour l’échange habituel sur la situation en Algérie et sur leurs préoccupations et attentes. Au plan bilatéral, cette visite intervient au lendemain de l’élection de l’Algérie comme membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Ce qui donnera, dans un contexte géopolitique dominé par le conflit russo-ukrainien, une dimension particulière aux échanges entre les présidents Tebboune et Macron sur les questions internationales, en particulier celles qui concernent la région du monde arabe et le continent africain, comme la situation en Libye et au Mali. Prévue depuis plusieurs mois, et évoquée le 31 janvier 2022 lors d’un appel téléphonique entre les deux chefs d’État, la visite du président Tebboune à Moscou a été précédée d’annonces sur son contenu et sur les développements qu’elle entraînera dans la coopération bilatérale, à travers notamment le document portant sur la coopération stratégique approfondie entre les deux pays sur la base de l’accord de partenariat stratégique signé entre les deux pays en 2001. La visite, qualifiée d’« importantes pour les deux pays » par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors de sa visite en Algérie, donnera lieu à la signature de documents sur la coopération économique, plus précisément dans le domaine industriel, notamment dans les industries mécaniques, pharmaceutiques et ferroviaires, le nucléaire civil, mais aussi, en matière scientifique, juridique, dans la communication, la culture, les transports, l’agriculture, les infrastructures, l’éducation etc. La question énergétique sera évoquée sachant que les deux pays sont membres de l’Opep+ et du Forum des pays exportateurs de gaz. La Russie réaffirmera son soutien à l’adhésion de l’Algérie aux BRICS, comme l’avait déjà assuré la présidente du Conseil de la Fédération de Russie, Mme Valentina Matvienko, lors de sa visite à Alger en mars dernier : « l’Algérie souhaite rejoindre les BRICS et nous, en Russie, soutenons cette démarche ». Il est à noter aussi que la visite du président Tebboune intervient à un peu plus d’un mois du deuxième sommet Russie-Afrique qui se tiendra du 23 au 24 juillet 2023 à Saint-Pétersbourg et dont le programme sera consacré à un éventail de sujets, incluant la coopération humanitaire et économique. On sait que le président Tebboune a été invité par son homologue russe à cet important sommet.
Le traitement médiatique
La visite du président Tebboune a été abondamment évoquée dans les médias internationaux, notamment russes, à l’exemple de Sputnik en français qui écrit : « le dirigeant algérien entame une visite officielle de trois jours en Russie. Une occasion pour se pencher sur les relations bilatérales et signer certains accords ». Pour le journal en ligne Al-Araby Al-Jadid, « l’accent sera mis sur les questions stratégiques, la coopération économique, des dossiers liés à la santé, à l’enseignement supérieur, à la culture et la communication ».
M’hamed Rebah
