Accueil Culture+ A Buenos Aires, un orchestre d’exilés vénézuéliens revit après la pandémie

A Buenos Aires, un orchestre d’exilés vénézuéliens revit après la pandémie

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En octobre 2018, ils donnaient leur premier concert à Buenos Aires. Après des mois de silence en raison de la pandémie, les musiciens vénézuéliens de l’orchestre Latin Vox Machine se retrouvent enfin autour de leur nouveau projet. Cet orchestre de 120 musiciens vénézuéliens professionnels exilés en Argentine répète «Le Petit prince symphonique», une pièce de théâtre musicale créée pendant les longs moins de confinement.
Elle a déjà donné lieu à un enregistrement sorti fin juillet. «C’était notre travail pendant le confinement et cela a été aussi un moyen de s’évader», raconte à l’AFP le directeur de l’orchestre, Enmanuel Gonzalez. «Nous ne pensions qu’à ça. J’ai hâte de le présenter» en public, ajoute-t-il. Jusqu’à l’arrivée du Covid-19, ces musiciens, professionnels dans leur pays, gagnaient leur vie en jouant dans les couloirs du métro de la capitale argentine ou en enseignant la musique. Beaucoup exercent aussi d’autres métiers.
«Nous avions ce projet en tête avant la pandémie, mais nous n’avions pas pu le mener à bien car cela demande beaucoup de temps pour la composition et les arrangements», explique Omar Zambrano, le directeur exécutif de l’orchestre.

Traumatisme de l’exil
«Nous ne serions guère en mesure de faire ce que nous faisons sans le traumatisme de l’exil et de la pandémie (…) Transformer un traumatisme en joie est un art», ajoute-t-il. Le Venezuela est, après la Syrie, le pays qui compte le plus grand nombre de personnes déplacées dans le monde, soit quelque 5,6 millions de personnes depuis 2015, selon les estimations de l’ONU.
Quelque 185.000 migrants vénézuéliens résident en Argentine. Au cours des mois les plus difficiles de la pandémie, les musiciens de Latin Vox Machine ont reçu l’aide du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ils ont aussi lancé une école de musique en ligne et la solidarité entre musiciens a joué à plein. Pour la violoniste Maria Andreyna Chavez, l’orchestre a été une «bénédiction» en cette période particulièrement dure et pour rien au monde elle ne renoncerait aux répétitions du dimanche.

Aller de l’avant
«Après une si longue période, s’entendre à nouveau… Le Petit Prince symphonique a été notre chance. Cela nous a apporté beaucoup : un objectif, pour continuer, pour aller de l’avant», dit-elle. «Cette dynamique de répétition, de poursuite d’un objectif artistique est un privilège que nous chérissons et partageons», renchérit Omar Zambrano, pour qui «les répétitions ont plus de valeur que les concerts eux-mêmes, car c’est l’espace dans lequel se produisent les retrouvailles».
Peu de membres de Latin Vox Machine se connaissaient au Venezuela. Mais une majorité ont été formés au sein d’»El Sistema», le Système national d’orchestres pour la jeunesse du Venezuela.
Ce célèbre projet d’éducation populaire à la musique classique fondé en 1975 a notamment formé Gustavo Dudamel, nommé en avril directeur musical de l’Opéra de Paris.

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