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L’eau pour toutes les communes avant la fin de l’année : Le grand enjeu de la wilaya de Bouira

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Lorsque nous nous mettons en route, ce matin, en direction de Sidi-Yahia, première étape de cette visite du wali, le soleil était déjà haut, mais un vent assez fort en tempère les ardeurs. Le programme tracé comporte deux autres : Ridane et Hadjr Ezarga, à la limite sud-ouest de la wilaya.

Dès deux côtés de la RN18 que nous empruntons jusqu’à Aïn-Laloui, village entre Bouira et Aïn-Bessem, les champs verdoyants, mais où le rouge écarlate domine tout de même à cause de la présence abondante du coquelicot, annoncent l’été et la moisson prochaine. La vue est magnifique et nous nous félicitons de visite qui réconcilie à la fois travail et voyage d’agrément.

Le geste large du wali
Il doit être onze heures au moment où nous mettons pied à terre sur le sommet de cette montagne qui domine tous les alentours. Le panorama qu’elle révèle de tous les cotés est superbe. On voit d’autres montagnes au Sud, à l’Est et à l’ouest. C’est dans ces reliefs accidentés et bois que ce sont écrites les pages de notre histoire, celles des Rabah Dermouche, de Saâd Taleb, de Si Lakhdar et de bien d’autres. C’est là que résident encore ce qui reste d’un avion abattu lors d’une des terribles batailles qui se sont livrés sur ces terres aux abords difficiles. Grâce au courage et à la volonté indomptable de ces héros, une station de pompage aux formes gigantesques se dressent, prête à refouler l’eau issue des grands transferts du barrage de Koudiet Acerdoune, au Nord, vers quatre réservoirs d’une capacité allant de 500 m3 à
1 000 m3. Le projet lancé en janvier 2018 pour un délai de onze mois et un cout estimé à 7 731 253,68 DA est destiné à alimenter plusieurs localités. On citera Sidi yahia, El Moataa, Ouled Ziane, ouled Brahim, Ouled Aïche, El Djamaâ, Cheboubia, ouled El Amri. Bref, c’est une canalisation linéaire de 15 km. Les services concernés ont déjà procédé à deux essais concluants.
Il reste 5 km d’adduction à réaliser. Ce sera l’affaire de trois mois nous assure un des responsables, car un des quatre réservoirs est encore en cours de réalisation. Leur capacité totale est de 1800 m3. Et l’eau coulera dans les robinets des habitants de ces localités dont le nombre est estimé à 6 000.
Le wali qui écoute attentivement ces explications fournies par les responsables du projet est soudain tiré de ses réflexions par un citoyen qui parlant au nom de tous, se plaint d’être exclut du bénéfice de cette opération. Son village (Sidi Aïche) se trouve dans la commune et daïra de Souk El Kémis. Il se pose aussi le problème du gaz.
Le wali accorde alors une rallonge de 5 millions de dinars pour la prise en charge de ce village pour ce qui concerne son alimentation en eau potable et demande une étude pour l’alimentation en gaz.

Virée sur les Haut-Plateaux
Entre Aïn-Besem tout en plaines et en cultures maraîchères, du moins pour cette partie occupée par les périmètres irrigués dites plaines des Arribs, lesquelles s’étendent sur 2 200 ha et Sour El-Ghozlane où les monts de Dirah dressent leurs contreforts rocheux tout contre le ciel, le contraste est saisissant.
D’abord nous changeons de route. La RN18 file vers la droite en direction de Bir Ghbalou jusqu’à Berroughia, tandis que nous ciglons vers l’ancienne Auzia. Mais celle-ci n’ouvrira pas ses portes sur ces trésors et son passé glorieux. Pas cette fois où la préoccupation des autorités est d’un ordre plus social que culturel. Il s’agit d’appliquer les directives du ministre des ressources en eau qui lors de sa visite en hiver dernier a promis de l’eau pour l’été pour 43 communes, se fixant la fin de l’année comme délai pour voir enfin les 45 communes alimentées toutes à partir des grands transferts du barrage de Koudiet Acerdoune.
Nécessité faisant donc loi, nous obliquons donc vers la droite, dès les premières maisons de la ville. Et nous enfonçons dans les montagnes de Dirah où nous remarquons d’énormes blocs de pierres détachées de la montagne et couchées le long des vallées ; nous roulons tantôt au fond de ces vallées et tantôt le long des flancs de la montagne. Mais bientôt nous élevons sur les crêtes où le chemin de wilaya n°12 nous conduit. Nous admirons de belles maisons tout au long de notre trajet, construites dans le cadre du programme de l’habitat rural, de beaux vergers, des olivaies et des pommeraies, notamment. De temps en temps lorsque les maisons se regroupent en hameaux, nous voyons de belles écoles et de belles mosquées. Signe de prospérité évident, mais signe aussi que l’état veille au bien être de tous les citoyens à quelque endroit du territoire où il se trouve.

Une autre largesse encore
Mais nous voilà rendus en cette partie de la wilaya où le sol fort accidenté jusqu’ici ne s’est aplati en une vallée où coule un oued aux eaux bleues que pour se relever en une grosse colline qui domine Mamoura. Mais ce n’est pas pour cette commune que nous venons. C’est pour Ridane une commune voisine et qui attend d’être raccordée aux grands transferts d’eau à partir de la canalisation qui vient par monts et par veaux de Sour El-Ghzlane. Une brise charge, un dispositif de la taille d’un réservoir permet de ramener la pression supportable pour les deux station de pompage dressées à 7 km l’une de l’autre, l’une posée à Maamoura et l’autre là haut, sur cette colline où nous nous trouvons. Cette dernière poussera l’eau vers Ridane et ses villages sur un réseau de 12, 280 km.
Au total, ce sont 6 000 familles qui bénéficieront de ce projet d’un cout estimé à 97 290 828,18 DA. Nous apprenons que le dit projet en voie d’achèvement (80% pour la station de refoulement SR1 et 98% pour la station de refoulement SR2.) sera livré d’ici la fin du mois de ramadhan. Le projet a connu de nombreux arrêts par suite d’oppositions, levées, mais à quel prix. L’un des propriétaires a saisi l’occasion offerte par la visite du wali pour demander ses indemnisations. Ce dernier a promis qu’elles lui seront versées après qu’un expert sera désigné pour évaluation. Pour les citoyens venus se plaindre de l’absence d’une polyclinique, d’un stade et de gaz (projet gelé), le premier responsable a reconnu le bien fondé des doléances exprimées et pris des engagements pour leur satisfaction. Pour les lieux dits Ouled Gamra et Shari, soit 600 foyer, il a accordé 34 millions de dinars pour amener l’eau jusque là.
Le voyage jusqu’à Hadjr Zerga se poursuit dans un décor tout en relief où l’aspect désolé causé par l’amoncellement des roches granitiques est adouci par la verdure omniprésente. à la zaouia de Belamouri, le cortège s’et accordé un petit répit, le temps de la prière et nous filons vers le dernier étage.

Un projet faramineux
Nous sommes sur du plat. Ignorant volontairement le chef-lieu de commune qui se dresse sur notre gauche, nous grimpons sur la colline où s’élève désormais la station de pompage qui enverra l’eau dans les robinets pour 4 000 habitants dès la fin de ramadhan. Les localités concernées par cette opération qui a nécessité une enveloppe de l’ordre de 4 milliards et 588 millions de dinars sont Hadjr Zerga, Hakimia, Triricha, Edaïra, Drablia, Zaouia, Bassane, Ouled-Boubaïla, le domaine Latoui. Les trois dernière localités sont inscrites en PCD au chapitre de l‘année 2018. Elles seront alimentés par trois réservoirs d’une capacité de 500 m3.

Mission accomplie pour le wali ?
Satisfait de la façon dont les choses vont, ce dernier a affiché son entière satisfaction. La même qu’il a montré lors de sa visite le dimanche dernier, à Boukram où une grande station de pompage a été réalisé et qui pourra alimenter en eau potable cinq grands réservoirs pour Boukram et Bouderbala. Si tout se passe comme prévu, si les essais sont concluants, on peut affirmer sans se tromper que la wali qui a fait de l’eau la question prioritaire, a gagné son pari. Les moyens existent. Les projets avancent à la cadence imposée et le wilaya dispose d’une jolie cagnotte pour les compléter. Le wali a parlé d’un reliquat de 4 milliard de dinars !
La visite s’est achevée vers 15h30. Nous pouvions rentrés, harassés, mais contents. La plupart des sites vus nous sont connus, car ayant fait l’objet d’autres visites. Mais vu sous le prisme de ce printemps, le plus abondant en pluie, ils avaient acquis un aspect nouveau et attrayant.
Ali D.

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