Mis à l’essai depuis près d’un an et ce dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires, le portail électronique de création d’entreprise, est désormais opérationnel, du moins pour la wilaya d’Alger dans un premier temps. L’exploitation pilote de cette plateforme numérique a commencé en mai 2017 avec l’engagement d’une dizaine de notaires. Ainsi, le portail est prêt au demeurant avant son élargissement à l’ensemble des notaires de la wilaya d’Alger et puis, sa généralisation sur tout le territoire national.
C’est ce qu’a indiqué le directeur général de la veille stratégique, des études et des systèmes d’information auprès du ministère de l’Industrie et des Mines, Abdelmadjid Messaoudi. Ce portail électronique, qui joue le rôle d’interface unique sur Internet, permet aux créateurs d’entreprises de lancer leur activité dans un délai théorique de trois jours, alors que cette durée dépasse les 20 jours ouvrables sous le mode classique. Baptisé « Je crée mon entreprise », ce portail a été initié à travers la signature d’une convention en octobre 2016 entre le ministère de l’Industrie et des Mines et les organismes intervenant dans la création d’entreprises à savoir le Centre national du registre de commerce, la Chambre nationale des notaires, la Direction générale des impôts, la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés et la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés. Le portail disponible sur l’adresse www.jecreemonentreprise.dz, prévoit les fonctionnalités nécessaires permettant à chacune des administrations concernées de disposer de son périmètre. Actuellement, le portail réunit quatre intervenants: le CNRC, les notaires, les services fiscaux et la Casnos, en attendant l’introduction prochaine de la Cnas dans ce système, dans le cadre de son amélioration continuelle qui impliquera également, dans une phase ultérieure, les services d’obtention d’agréments pour les activités réglementées ainsi que les banques et les douanes, selon les explications de Messaoudi. Plus de 75 entreprises ont été créées sous cette forme durant la phase d’exploitation pilote, a indiqué le même responsable, ajoutant que 276 notaires ont été formés à l’utilisation de la plateforme dont la gestion avait été confiée à l’ANDPME. La réalisation de ce portail s’inscrit dans le cadre des efforts destinés à améliorer l’environnement des affaires en Algérie, avec le soutien financier de l’Union européenne et l’appui de la Banque mondiale (BM). Évoquant, par ailleurs, le classement Doing Business, établi par la BM, Messaoudi a déploré le recul continu de l’Algérie qui a chuté en passant de la 125ème place en 2008 à la 166ème place en 2018, malgré les nombreuses réformes notamment en matière de législation et d’allègement des procédures. Plusieurs facteurs ont influé sur ce classement mondial, selon le même responsable qui a expliqué que l’application des mesures prises sur le terrain n’était pas suffisamment contrôlée et mesurée et le niveau d’implication des administrations concernées étaient inégal. Le retard accusé par rapport au reste du monde en matière de numérisation des services, notamment financiers, la lenteur de certaines réformes juridiques ainsi que les évaluations subjectives des contributeurs qui sont peu informés des progrès réalisés, ont également contribué à ce mauvais classement de l’Algérie. Il recommande, à cet égard, la mise en place d’un dispositif de contrôle interne et externe des mesures prises pour l’amélioration du climat des affaires, une plus grande responsabilisation des secteurs concernés, l’accélération de la numérisation et l’implication des contributeurs dans le processus des réformes qui vise à mettre l’Algérie parmi les top 20 du classement Doing Business d’ici 2035.
Ania Nait Chalal
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