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Réhabilitation du vieux bâti à Oran : la question relancée

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La question de la réhabilitation du vieux bâti à Oran a été relancée avec la décision des services de la wilaya de restaurer 24 immeubles sur un total de 66 immeubles vétustes au quartier Sidi El-Houari et le relogement, il y a quelques semaines, de leurs occupants au nouveau pôle urbain de Belgaïd. Les 24 immeubles devant faire l’objet de réhabilitation présentent des aspects architecturaux et historiques, et seront donc préservés, ont indiqué les services de la wilaya d’Oran, le 24 février dernier, dans un communiqué remis à l’APS. Le reste, soit 42 immeubles, seront démolis. Considérant le caractère historique du quartier de Sidi El-Houari, classé « secteur sauvegardé » en vertu d’un décret exécutif du 22 janvier 2015, les services de la wilaya d’Oran ont décidé de prendre toutes les mesures nécessaires à la préservation des édifices ayant une valeur historique et architecturale. Des mesures seront également prises pour empêcher la réoccupation des immeubles évacués de leurs habitants, avaient indiqué les services de la wilaya. Ces derniers avaient mis en place trois groupes de travail composés chacun de techniciens de la direction de la culture spécialisés dans les aspects culturels et historiques des édifices et ceux des services du Contrôle technique des constructions CTC), de la direction de l’urbanisme et de la construction et de l’APC d’Oran. Les membres de cette commission, au terme de sorties sur le terrain, ont conclu que 42 immeubles parmi les 66 programmés « ne présentent aucune valeur historique ou culturelle et menacent d’effondrement ». Ils ont préconisé leur démolition pour éviter tout danger. Les immeubles à sauvegarder seront octroyés à des institutions publiques pour être restaurés et exploités dans le cadre de leurs activités. Ces bâtis devaient être octroyés à l’OPGI, Algérie Télécom, le Barreau d’Oran, l’Ordre des architectes et le Syndicat des pharmaciens, entre autres, a-t-on indiqué au niveau de la wilaya. Dans ce même contexte, un groupe d’une vingtaine d’architectes d’Oran viennent de lancer un appel pour la sécurisation de tout le périmètre du secteur sauvegardé de Sidi El houari contre les atteintes de toutes sortes, notamment le pillage de matériaux, le démontage et la récupération des matériaux de valeur et les vandalismes multiples.

La réhabilitation, une opération globale
Au niveau de l’OPGI d’Oran, on avance une autre approche de l’opération de réhabilitation du vieux bâti à Oran. Celle-ci, indique-t-on, ne touchera pas uniquement les immeubles mais elle consiste en une réhabilitation globale qui touchera la voirie, les monuments historiques, les espaces verts, les places publiques, l’assainissement, entre autres. Ces travaux concerneront cinq grandes places publiques et 14 chemins piétons ainsi que les sites historiques jugés importants. Selon les mêmes sources, le programme comprend 200 immeubles à rénover dans le centre-ville d’El Bahia, répartis à travers trois zones dans le vieil Oran, à Sidi El Houari, au Derb et au centre-ville. L’opération a été inscrite en janvier 2009, suite à l’enveloppe budgétaire octroyée alors par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Entre autres projets, il a été décidé la réhabilitation du quartier de Sidi El-Houari. Le site ciblé par la réhabilitation s’étale sur une superficie de 78 hectares et a été scindé, par priorités d’intervention, en trois zones. L’opération de diagnostic devait cibler quelque 54 000 constructions, classées vieux bâti, réparties sur les communes d’Oran, Arzew et de Mers El-Kebir. Par ailleurs, les responsables de l’OPGI d’Oran indiquent que les opérations de réhabilitation du vieux bâti ont pour objectif de rehausser la valeur des bâtiments et des espaces communs, de respecter la continuité historique des espaces construits et d’atténuer la crise de logement en stabilisant une population qui reste attachée à son environnement urbain.
Les services de l’OPGI rappellent, sur le site Internet de l’Office, que la wilaya d’Oran a bénéficié d’une enveloppe financière équivalente à 2 200 millions DA pour réhabiliter entre 200 et 400 immeubles au centre-ville d’Oran. Le choix a été surtout porté sur l’amélioration de l’image urbaine de la ville en focalisant sur l’intérêt architectural des bâtisses qui constitue la zone cible. Cette opération, initiée par les autorités locales, a été déjà lancée dans plusieurs quartiers d’Oran. Pilotée par les services de l’OPGI, celle-ci a ciblé 200 immeubles. Trois sites ont été retenus dans le cadre de ce projet pour lequel une enveloppe de 700 millions de DA a été débloquée. Une première tranche concerne quelque 120 immeubles du centre-ville limités par un grand îlot situé entre la rue Mohamed Khemisti et la rue Larbi Ben M’hidi.
La seconde concerne une quarantaine d’immeubles recensés au niveau du boulevard Maâta, alors que la troisième cible une trentaine d’immeubles au quartier de Sidi El Houari.
Une opération ciblant 400 immeubles est également prévue dans le programme des instances locales et pour laquelle une enveloppe de 1,5 milliard de dinars a été débloquée. Selon les services techniques de l’OPGI, les résultats du diagnostic mené par six bureaux d’études exerçant dans le cadre de cette opération ont fait ressortir que 80% du patrimoine souffraient notamment de problèmes liés principalement à l’attaque de l’eau.
Les immeubles du vieux bâti, construits à l’aide de procédés anciens, sont très vulnérables devant l’attaque des eaux aussi bien pluviales que ménagères ou usées. Le principe retenu a été de remédié à tous ces problèmes en réhabilitant les immeubles avec l’utilisation des matériaux d’origine ou ceux jugés plus appropriés aux conditions climatiques actuelles, et ce, avec l’apport de technologies nouvelles en matière de réhabilitation pour réduire les délais d’intervention et garantir des travaux de qualité.

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