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EMMANUEL MACRON A CHOISI LE BÂTON AU LIEU DE LA CAROTTE : Les contraintes politiques du tout sécuritaire

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La France du séparatisme, du racisme et de l’intolérance est en train d’adopter la posture de l’autruche face au danger. Aux maux qui nécessitent une réponse politique, elle impose la solution du tout sécuritaire. L’attitude est applaudie par la France de la droite et ses extrêmes qui ont trouvé en les émeutes qui ont suivi le lâche assassinat de Nahel, le moyen de verser leur fiel sur tous ceux que les lois inégalitaires d’intégration n’ont pas réussi à caser dans la catégorie du français pépère qui renie ses origines. Les émeutes qui ont secoué plusieurs villes françaises et les actes de vandalisme qui en ont découlé sont l’expression d’une colère longtemps contenue d’une grande majorité de français d’origines diverses. Dans la foule des casseurs se sont retrouvés tous ceux qui se considèrent comme victimes d’un système social inégalitaire et d’une violence policière exacerbée depuis le vote en 2017 de nouvelles dispositions qui ont modifié les dispositions de l’article 435-1 du code de sécurité intérieure qui accorde plus de facilité aux policiers pour faire usage de leurs armes à feu.    Les émeutes ont permis aux adeptes du discours d’Eric Zemmour et des Le Pen de monter sur leurs grands chevaux pour appeler à plus de discrimination envers la communauté émigrée, notamment algérienne. Le « ne vous en faites pas Madame on va laver cette racaille au Karcher », prononcé par l’ancien président français Sarkozy est revenu aux devants de la scène pour être repris par le ministre de l’Intérieur Gerald Darmanin qui n’a pas encore digéré l’affront que lui ont fait subir les gilets jaunes et les alliés de la Nupes qui sont en train de lui mener la vie dans les travées de l’assemblée nationale.  Le président français qui a voulu adopter l’attitude du guide suprême qui sait anticiper. Il a voulu singer le président US, Joe Biden quand il avait eu les mots justes pour qualifier l’assassinat, par des policiers, de Peter Floyd. Oui Monsieur Macron, l’assassinat de Nahel n’est ni justifiable ni acceptable, mais ce ne sont là que des propos que vos actes ont trahi en refusant une réponse politique à des revendications purement politiques. Vous avez choisi, la réponse musclée, celle que votre prédécesseur appelait « le Karcher », pour casser un mouvement social que vous ne pourrez plus mater car vous ne détenez plus les atouts d’un jeu où les cartes seront distribuées autrement à l’avenir. C’est depuis 2020, quand vous avez donné à la police l’autorisation de tuer et que vous avez lâché la bride aux policiers racistes, que les assassinats pour refus d’obtempérer se sont multipliés. Et la mort de Nahel n’est que la goutte qui a fait déborder le vase. Aujourd’hui en France ; le pays des libertés et des droits de l’Homme on peut mourir pour un refus d’obtempérer, pour un stationnement interdit, pour un franchissement de la ligne continue quand on se retrouve face à un policier nourri à la mamelle du discours raciste et ségrégationniste de Zemmour et Le Pen. Vous êtes en train de préparer les conditions pour une guerre civile en France en apportant de l’eau au moulin des extrêmes de la droite. Vous êtes en train de créer une véritable fracture sociale qui pourrait mettre à mal le coq Gaulois. Jean François Bayart, le professeur à l’institut des hautes études internationales et du développement (IHEID, avait publié, dans le quotidien « le Temps »,  le 8 mai dernier une tribune dans laquelle il s’interrogeait où allait la France. Aujourd’hui il apporte des éléments de réponse en affirmant : « Aujourd’hui on le sait mieux. Vers l’explosion sociale, vers son inévitable répression policière puisque la fermeture des canaux démocratiques contraint la protestation à la violence émeutière et vers l’instauration d’un régime paresseusement qualifié +d’illibéral+. Tout cela était prévisible et fut prévu, comme était attendu l’embrasement des quartiers populaires, tant était connue la colère sociale qui y couvait. Tellement redoutée ». Aujourd’hui Macron et son exécutif qui menacent de recourir à l’état de siège et qui a appelé certains préfets à décréter des couvre-feux, sait que sa marge de manœuvre est réduite et qu’il ne pourra pas longtemps jouer au funambule pour tenter de satisfaire la gauche et pour ne pas mécontenter la droite.
Slimane B.    

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