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DISPOSITIF DE CONTRÔLE POUR LE RAMADHAN : L’État face au défi de la spéculation

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Dans quelques semaines, les pratiques commerciales, relevées chaque année pendant le Ramadhan, mettront, une fois encore, à l’épreuve les capacités de l’État à contrôler le commerce intérieur des produits alimentaires, leurs prix surtout mais aussi leur disponibilité.
La volonté politique d’exercer ce contrôle a été exprimée par le président Abdelmadjid Tebboune, lors de la réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée lundi. Il a ordonné la création immédiate d’un « dispositif minutieux de veille, en coordination entre les ministères de l’Intérieur, de l’Agriculture et du Commerce, chargé de contrôler et de suivre quotidiennement l’approvisionnement du marché en différents produits de base, exploités désormais par des bandes pour saper la stabilité sociale ». Le président de la République a également insisté sur la nécessité d’« intensifier les systèmes d’alerte et de contrôle, à commencer par les cités, les villages et les hameaux, en y impliquant les autorités locales de manière à contrôler les prix des produits de base et approvisionner les marchés, tous types confondus». Précaution supplémentaire : « la réduction de la facture d’importation ne doit pas se faire au détriment des besoins du citoyen, mais plutôt en tenant compte de la disponibilité de la production nationale, quantitativement et qualitativement».
Il reste à traduire ces orientations et instructions concrètement sur le terrain de façon directement perceptible dans «les cités, les villages et les hameaux». Ce ne sera pas facile, sachant que la recherche du gain facile des uns, parmi les spéculateurs et dans le secteur informel, et les visées déstabilisatrices de milieux politiques qui veulent que le pays trébuche, vont converger pour saboter les dispositifs de contrôle et les rendre inopérants et inefficaces. La question des prix, qui ont tendance à s’envoler, préoccupe à juste titre les Algériens qui savent que les commerçants, à de rares exceptions, ont toujours vu dans le mois de Ramadhan une occasion de faire de l’argent rapidement et facilement, au détriment du citoyen. C’est pourquoi, les ménages algériens n’attendent pas le premier jour du Ramadhan pour faire leurs achats, préoccupés autant par les prix, que par la disponibilité des produits, à cause des pratiques des spéculateurs qui font des stocks et cachent les denrées alimentaires pour agir sur la loi de l’offre et la demande et faire augmenter les prix.
Les marchés de proximité qui seront installés par les Assemblées populaires communales (APC), un peu partout dans le pays, seront d’un grand secours pour les ménages aux revenus bas et moyens, même si l’affluence les oblige parfois à faire la chaîne pour acquérir ce dont ils ont besoin. Jeudi dernier, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a annoncé une série de mesures destinées à réduire les prix des viandes blanches et rouges durant le mois de Ramadhan. « Si les prix demeurent élevés, a-t-il ajouté, des mesures seront prises en coordination avec le ministère du Commerce et de Promotion des exportations et les services de sécurité », a-t-il averti dans des déclarations à la presse, en marge d’une séance plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales. Il a donné « un dernier avertissement » aux acteurs activant dans cette filière pour baisser les prix en les adaptant au pouvoir d’achat du consommateur tout en préservant une marge bénéficiaire leur permettant de poursuivre leur activité. Mohamed Abdelhafid Henni a promis que des mesures seront prises pour assurer la stabilité des produits à large consommation, notamment la pomme de terre. Concernant le lait, a annoncé le ministre, une solution définitive sera trouvée avant le mois de Ramadhan, en assurant un contrôle de la chaîne de production et de commercialisation.
Il s’agit de produits alimentaires consommés souvent excessivement, durant le mois de Ramadhan, entraînant le gaspillage, comme si c’était une fatalité. Le mois de Ramadhan offre l’opportunité d’aménager ou réorganiser, en tout cas moderniser, les marchés à partir des exigences d’hygiène et de salubrité, et d’information des consommateurs notamment sur les prix des produits, en plus de l’obligation d’affichage des prix sur l’étalage.
M’hamed Rebah

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