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Crise soudanaise : Une marche imposante, hier sur fond de menaces des militaires

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Le processus de dialogue entre le Conseil militaire de transition (CMT) et l’opposition au Soudan, chapeauté et appuyé par l’Union africaine (UA) et la médiation éthiopienne en vue d’un transfert du pouvoir aux civils, négociera dimanche à Addis Abeba la proposition africaine pour une sortie de crise à la lumière d’une nouvelle marche prévue par les représentants de la contestation à Khartoum. « C’est une marche géante et de démonstration qui aura lieu dimanche à Khartoum », promettent les représentants de la contestation, insistant sur la symbolique de ce rendez-vous concernant le sort du processus de dialogue.
Cités par de nombreux médias, des Soudanais affirment que la marche de dimanche se veut comme un rappel aux militaires au pouvoir depuis la destitution du président Omar El Béchir le 11 avril dernier, s’agissant de la principale et indéfectible revendication, à savoir le transfert du pouvoir aux civils. « Les militaires qui ont usé de balles réelles pour disperser un sit-in le 3 juin dernier ne sont pas dignes de confiance et encore moins de compréhension. Deux mois sont largement suffisants pour prendre une décision », s’est indigné un Soudains cité par les médias. « Les Soudanais sont allés très loin dans leurs concessions, acceptant de partager le pouvoir avec les militaires pour une période de transition. Les militaires n’ont pas mesuré ce sacrifice à sa juste valeur. Pis encore ils ont usé de la violence et de la force pour priver les Soudanais de leur droit à la démocratie, réprimant dans le sang des Soudanais pacifistes et innocents », a déploré un autre témoin. « Le Conseil militaire qui ne doit la responsabilité qu’il occupe aujourd’hui qu’au courage et au sacrifice des Soudanais qui ont bravé et défié la dictature d’El Béchir, s’est permis même de négocier avec des puissances étrangères le sort du Soudan », ont souligné d’autres Soudanais.
Le président du Conseil militaire, Abdelfetah El Burhan, s’était rendu en Egypte et en Arabie Saoudite et il a reçu nombre de représentants de puissances étrangères pour discuter notamment de l’avenir du Soudan. L’Ethiopie et l’Union africaine (UA) qui tentent sincèrement d’aider les deux parties (CMT et opposition) à trouver un compromis et du coup une solution pour la crise politique ébranlant le Soudan, sont selon les manifestants peu écoutés par le Conseil militaire. Le 23 juin dernier, le Conseil militaire a réfuté une proposition sérieuse de la part de l’Ethiopie. Les militaires avaient affirmé que cette proposition est différente de celle de l’UA et demande aux deux médiateurs un texte conjoint.
Pour l’opposition, les solutions proposées par lÆUA et l’Ethiopie sont les mêmes, le CMT « cherche simplement à créer la confusion et gagner du temps ».
Le Conseil militaire, qui prend désormais de haut les représentants de la contestation, a mis en garde samedi les manifestants contre « tout vandalisme et saccage des biens publics ». « Il y a des casseurs, des gens qui ont des motifs cachés, nous ne voulons pas de problèmes », a prévenu le général Mohammed Hamdan Daglo dit « Hemeidti », numéro deux du CMT, s’adressant à « ceux qui appellent à des marches du million » de personnes. La capitale Khartoum a vu samedi un déploiement impressionnant de forces de l’ordre. Les militaires déployés sont armés jusqu’au dents, indique-t-on.
R.I/agences

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