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52e MARDI DES ÉTUDIANTS : « Restons unis, vigilants et fidèles à nos revendications du 22 février »

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«Maranach Habssine ! », (pas de répit !) : les étudiants, joints par de nombreux citoyens de tout âge, ont réinvesti les rues, hier, pour leur 52ème mardi consécutif, tentant ainsi de donner un nouveau souffle à ce mouvement inédit, qui bouclera ce week-end, jour pour jour, sa première année de manifestations populaires et pacifiques.
Les étudiants ont défilé, hier, dans plusieurs campus universitaires, alors qu’à Alger-Centre, les manifestations ont été entachées de heurts avec les forces de l’ordre à la fin de la marche, alors que des arrestations ont également été opérées parmi les marcheurs. Brandissant de petites cartes rouges frappées par une bougie, deux roses et les fameux slogans : « Djazaïr Hora Démocratia », les manifestants ont scandé les anciens slogans qui ont longtemps marqués les débuts de ce mouvement déclenché le 22 février 2019. «Système dégage !», «Istiqlal !», (Indépendance !), «Eeh, viva l’Algérie, Yatnahaw ga3 !», (Vive l’Algérie, qu’ils partent tous), «Oh, Ya 3li. Wladak Mahomch Habssine. W 3la Lhorrya M3awline», (Ô, Ali ! Tes enfants ne sont pas prêts de s’arrêter. Ils aspirent à la liberté !), « 9olna L3issaba Truh !», (Que la bande parte !), ont crié les manifestants à gorge déployée, tout au long de l’itinéraire de l’action de protestation. Une pancarte affiche : «7 + 8 = le peuple est source de tout pouvoir». Ce 52ème acte du Hirak des étudiants a été marqué aussi par le durcissement des slogans antisystème et contre le président Tebboune. La colère et l’indignation ont largement dominé ces slogans : «Cha3b Yourid Is9at Nidam !», (le peuple veut la chute du régime !), « One, Two, Three, Viva l’Algérie W Raïs ta3koum Machi Char3i ! », (… et votre président n’est pas légitime !). « Celui qui aspire à une légitimité sans le peuple n’aura nullement de légitimité ! », écrit un manifestant sur une pancarte.

« Le Hirak n’a pas de représentants… »
Les manifestants, qui ont brandi des portraits de détenus politiques et d’opinion comme Karim Tabbou et Brahim Lalami, n’ont pas épargné le ministre de la Justice Belkacem Zeghmati, qu’ils accusent d’«impartialité» dans le traitement des dossiers des Hirakistes arrêtés, appelant à la libération sans conditions de tous les détenus du Hirak.
La nomination d’un Médiateur de la République, en la personne de Karim Younes, qui avait présidé dans un passé récent le Panel de médiation et de dialogue, et lequel est chargé à nouveau de consultations pour restaurer les liens entre le peuple et le pouvoir – mais dont la mission n’a pas été menée à bout -, a attiré la colère des manifestants. Ils y voient un simple jeu de rôle : «Mazalna Fi Hakli Bach Nhaklak, Karim Younes ?! », (Sommes-nous toujours dans cet échange de fonctions entre hommes du même système ?!). «Le Hirak n’a pas de représentants. Il a des revendications légitimes approuvées par le peuple. Arrêtez ces appels pour des conférences préfabriquées ! », lit-on sur une pancarte.
Comme lors du vendredi dernier, les manifestants ont réitéré encore ce slogan : «Makach USMA, Makach MCA, W Derby Yatal3ab à El-Mouradia !», (Ni USMA, ni MCA, le derby se jouera à El-Mouradia !). « Nous n’arrêterons pas, jusqu’à ce qu’ils partent tous. Nous nous attachons à notre pacifisme. Nousvaincrons. Mes frères, n’oubliez pas le vendredi et samedi, venez en force !», jure un citoyen, quinquagénaire, venu rejoindre les étudiants. « Restons unis, vigilants et fidèles à nos revendications du 22/02/2019. N’entrons pas dans les combines des partis politiques et les présumées associations dites de la société civile», affiche une pancarte.

Interpellations de deux étudiants
Vers 12H, les forces de police ont interpellé deux étudiants qui arboraient l’emblème amazigh à la place Audin, en face de la Fac centrale. Les manifestations se sont regroupés alors autour du barrage de police où ont été amenés ces jeunes, et les policiers ont chargé les manifestants et tenté de les disperser. Mais ils ont dû reculer devant le nombre important des citoyens, pas comme la veille, où la manifestation des enseignants du primaire a été réprimée. Au Boulevard Pasteur, les policiers ont essayé aussi d’interpeller Benyoucef Mellouk, ancien fonctionnaire au ministère de la Justice, mais les citoyens ont empêché son arrestation, en criant : «Emmenez nous tous à la prison, le peuple n’abandonnera jamais».
Hamid Mecheri

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