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45E ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION DU DÉFUNT PRÉSIDENT : Boumèdiène, l’âge d’or de la diplomatie algérienne

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Les participants à l’hommage organisé hier au Palais de la Culture Moufdi Zakaria, en commémoration du 45e anniversaire de la disparition du président Houari Boumèdiène, ont salué son parcours et mis en avant sa personnalité, sa clairvoyance politique, sa stratégie économique, sa vision prospective et son soutien aux causes justes.
En marge d’une conférence animée par plusieurs professeurs universitaires, il a été démontré combien le dynamisme de la politique extérieure exercée par le défunt Houari Boumédiène, avait permis à l’Algérie, depuis son accession à l’Indépendance, de s’imposer progressivement sur la scène internationale.
À ce propos, le professeur Mohamed Khoudja a expliqué que les faits marquants de l’ère actuelle, « trouvent leurs sources dans la culture stratégique prônée par le défunt ». Mettant en avant « l’envergure d’un homme d’État qui a occupé une place majeure sur la scène mondiale, un visionnaire qui voulait faire  de l’Algérie la Prusse de l’Afrique, voire du monde arabe », l’enseignant universitaire estime que « la politique extérieure préconisée par l’Algérie, du temps de Boumédiène, était basée sur le principe du non-alignement, sa défense en faveur d’un nouveau système économique mondial et la protection des pays du tiers-monde.
Sans oublier son combat mené pour la nationalisation des hydrocarbures et des richesses du pays, dans le souci de s’éloigner de la dépendance économique, financière et technologique.
Une politique extérieure qui visait à garantir à l’Algérie toute sa souveraineté et lui assurer le meilleur développement possible ». « Il voulait faire de l’Algérie un  grand pays industrialisé », a souligné l’intervenant.

« Un héritage considérable pour l’Algérie »
Selon Mohamed Khoudja « nous ne pouvons pas évoquer les caractéristiques de la politique extérieure de feu Boumédiène sans parler de son parcours révolutionnaire et ses principes en faveur des causes justes partout dans le monde, et son soutien aux peuples colonisés ».  Pour étayer ses dires, l’orateur a révélé que cette lucidité du défunt dans son approche des relations internationales, va dans le même sens de ce que nous connaissons de nos jours. « Il nous a légué un héritage important, à savoir les principes de la lutte populaire. Son combat pour faire de l’Algérie un  pays pivot dans la région, notamment le rôle dans la pacification et le maintien de la paix, qui se poursuit de nos jours ». Et d’ajouter : « rappelons à ce propos  la médiation de l’Algérie entre la Libye et la Tunisie en 1974, en 1975 lors du conflit entre l’Iran et l’Irak, durant la crise au Tchad et au Sahara occidental. Nous avons vu aujourd’hui comment l’Algérie est intervenue dans le conflit au Mali. Boumèdiène était conscient que l’Algérie est la porte du Sud, la porte de l’Afrique, il ambitionnait donc de lui assurer la stabilité à tous les niveaux ». Abordant les acquis de la diplomatie algérienne, entre autres dans sa position ferme en faveur de la cause palestinienne, Mr. Khoudja a souligné que feu Boumédiène « avait pesé de tout son poids à l’ONU, parvenant à chasser le principe de la discrimination raciale du Conseil de sécurité ». « Depuis la lutte de l’Émir Abdelkader jusqu’à l’Indépendance de l’Algérie, la culture stratégique de l’Algérie a été basée essentiellement sur le principe de la souveraineté. C’est ce à quoi aspirait Houari Boumédiène», dira encore le professeur Khoudja, qui a souligné, en outre, que « lors de la résolution de Khartoum du 1er septembre 1967, dont le slogan était : « pas de paix avec Israël,pas de reconnaissance d’Israël et pas de négociation avec Israël », Houari Boumédiène et Djamel Abdenasser étaient leurs seuls présidents ayant pu faire entendre leurs voix ».

« Un leader, un visionnaire »
De son côté, la docteure en économie, Souhila Berrahou, a fait part des avancées économiques de l’Algérie, durant la période de la présidence de feu Houari Boumédiène. Avançant quelques chiffres, elle explique que « du temps du défunt Houari Boumedienne, le PIB de l’Algérie variait entre 4 et 8 %, des chiffres qu’il faut saluer. Cela a été possible grâce à une stratégie qui misait sur le développement économique ». L’intervenant évoquera également d’autres étapes qui ont caractérisé la politique économique adoptée par Boumediene, à savoir que « durant les années 1970, la nationalisation des hydrocarbures aura été une étape déterminante pour l’économie du pays ». « C’était une décision courageuse, compte tenu du poids qu’exerçaient des géants pétroliers comme ELF et TOTALE. Ce fût un grand acquis politique contre les multinationales et pour la protection des propriétés nationales », dira aussi Mme Berrahou. Et de mettre en exergue « son influence sur les chefs d’États des pays producteurs de pétrole, essentiellement afin d’éviter que les richesses énergétiques de ces pays ne puisse alimenter les trésoreries des pays occidentaux affiliés à l’entité sioniste, notamment son entente avec le roi Fayçal, en vue de limiter la vente de pétrole aux pays qui soutenaient Israël ». Pour argumenter ses témoignages, l’experte en économie a cité plusieurs dates révélatrices, notamment « ce qui s’est passé en 1973, lorsque l’Algérie avait joué un rôle primordiale, à travers un consensus entre leaders arabes, mené par le défunt Houari Boumédiène, alors que les pays occidentaux se trouvaient dans une certaine crise énergétique ». Autre étape importante soulignée par docteure Berrahou, « celle de 1974, lorsque le défunt avait plaidé à l’ONU la création d’un nouveau système économique mondial, qui pourrait profiter aux pays du tiers-monde et en voie de développement, en 1975, il avait proposé à l’OPEC de créer une banque en soutien aux pays pauvres, africain notamment ».  « Houari Boumédiène avait une vision propre de l’Afrique, et comment l’Algérie pouvait jouer un rôle primordial sur le continent. C’était un visionnaire, il est donc de notre devoir d’enseigner aux jeunes générations qui était réellement Houari Boumédiène. C’est un sujet de recherche », dira enfin l’enseignante universitaire.
Hamid Si Ahmed 

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