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257 morts dans le crash d’un avion militaire à Boufarik : L’Algérie en deuil

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Un avion de transport militaire de type Iliouchine II-76 de l’Armée algérienne s’est écrasé hier matin, à 7h50, près de la base aérienne de Boufarik, d’où il venait juste de décoller.

Le dernier bilan du crash, fourni par le MDN, faisait état de 257 morts. À midi, le ministère de la Défense national diffusait un second communiqué, après celui fait le matin sur le crash, donnait le bilan définitif du crash de l’avion militaire : «Suite au communiqué du Ministère de la Défense nationale relatif au crash de l’avion militaire, la matinée du mercredi 11 avril 2018 à 7h50mn, à Boufarik, le nombre des victimes à déplorer s’élève à 247 passagers et 10 membres de l’équipage, dont la plupart sont des personnels de l’Armée nationale populaire ainsi que des membres de leurs familles ». À midi et demi, l’opération d’évacuation des dépouilles des victimes vers l’Hôpital Central de l’Armée à Ain Naâdja se poursuivait toujours pour identifier les corps, dont certains ont été totalement carbonisés. Sur les images retransmises par une l’ENTV en exclusivité, on pouvait voir les débris de l’avion, la carlingue détachée du cockpit, les impacts laissés sur le sol ; à partir de l’autoroute menant vers Blida, on pouvait voir une demi-heure après le crash, une fumée noire s’élevant dans le ciel. De la fumée et des flammes s’élèvent de l’avion accidenté.
Selon le directeur de la communication de l’État-major au ministère de la Défense nationale, le général Boualem Madi, l’appareil se dirigeait à Tindouf dans le Sud-Ouest du pays ; le lieu du crash est un vaste verger connu localement sous le nom de « El Kares » (« les citronniers »), c’est là où le pilote a dirigé l’appareil, pour éviter de tomber sur les agglomérations urbaines, dans le périmètre de la base de Boufarik.
Les premiers arrivés sur les lieux du crash étaient les riverains, habitants des domaines agricoles et des vergers qui bordent l’aérodrome militaire de Boufarik. Les écoliers qui se dirigeaient aux classes courraient vers le lieu du crash. Selon les témoignages, certains rescapés, le corps en flammes, couraient encore, avant de tomber ; les cadavres jonchaient déjà le champ et les débris de l’avion couvraient le périmètre de l’impact. Aussitôt l’alerte donnée, des ambulances arrivaient sur les lieux, la circulation sur les routes à proximité du site a été interrompue. Des unités spéciales de la Protection civile ont été également envoyées sur place afin de porter secours à d’éventuels survivants selon une chaîne de télévision locale. Le chef d’état-major de l’ANP, le général Ahmed Gaïd Salah, était aussi sur les lieux de l’accident et a ordonné la mise en place « immédiate d’une commission d’enquête afin de déterminer les circonstances de l’accident », selon le MDN.

Le crash d’avion le plus meurtrier de l’histoire en Algérie
Le bilan humain du crash de l’Iliouchine II-76 de l’ANP est très lourd : l’accident a fait 257 morts, selon un dernier bilan. Les victimes sont les dix membres d’équipage et 247 passagers. Le crash de l’avion militaire du 11 avril est non seulement le plus meurtrier crash jamais survenu en Algérie, mais aussi le quatrième plus meurtrier depuis 20 ans dans le monde. Il constitue en tous cas, la plus grande catastrophe aérienne de l’histoire de l’Algérie. Le 24 juillet 2014, le crash d’un avion affrété auprès de Swiftair assurant la liaison Ouagadougou-Alger a fait 115 morts. Le 6 mars 2003, le crash d’un avion Air Algérie à Tamanrasset a fait 102 morts. Le 11 février 2014, un avion de transport de troupes de type C-130 s’était écrasé à Aïn Mlila, dans la wilaya d’Oum el Bouaghi. L’accident avait fait 77 morts.

Caractéristiques de l’avion de transport militaire Iliouchine II-76
L’Iliouchine II-76 est un avion de transport militaire moyen/long courrier quadriréacteur à double flux conçu en Union soviétique à partir de 1967, mais dont le programme a débuté au début des années 1960. C’est un avion très puissant qui prend au minimum 300 passagers avec leurs armes et bagages. Plusieurs pays en possèdent, dont principalement la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie, l’Irak et l’Algérie ; produit à près de 1000 exemplaires, il est d’abord construit par l’Association de construction aéronautique de Tachkent en Ouzbékistan jusqu’aux années 2000, puis depuis 2014, par l’usine Aviastar à Oulianovsk1. Mais beaucoup d’appareils Iliouchine sont convertis à un usage civil alors désignés sous l’appellation Il-76T, avec mise en service en décembre 1976. Le cahier des charges à l’origine de cet appareil exigeait la capacité de transporter une charge utile de quarante tonnes, sur cinq mille kilomètres, en moins de six heures, d’opérer sur des pistes courtes et/ou non préparées et dans des conditions climatiques extrêmes (Sibérie et Extrême-Orient soviétique). Son équivalent du côté américain était le Lockheed C-141 Starlifter.
F.O.

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