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ZONES D’OMBRE : Grande défaillance des assemblées locales

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Les Assemblées populaires communales ont –elles constitué un frein pour le développement local ? C’est la question que se posent de nombreux citoyens qui estiment que l’existence de zones d’ombre est la conséquence de l’incurie dans laquelle végètent certaines de ces assemblées. Ces dernières formées, durant plusieurs mandats sur la base d’un clientélisme bas de  gamme ont toujours favorisé l’intérêt de leurs élus ou de leurs formations politiques au détriment de ceux du citoyen qui leur a pourtant accordé sa confiance. Le nombre de maires et d’élus rattrapés par leurs méfaits à l’encontre de l’intérêt et les deniers publics et le nombre d’assemblées gelées ou dissoutes en raison de conflits entre leurs membres renseigne sur l’incapacité de ses démembrements de l’autorité centrale à concevoir et concrétiser le développement local. Lors de nos nombreuses couvertures des activités de ces assemblées, notamment lors de la présentation des bilans annuels, on avait relevé que plusieurs ne consommaient pas les budgets alloués à des opérations de développement des zones d’ombre, jadis désignées sous le vocable de zones enclavées. Il y’a quelques années, une commune dans la wilaya d’Oran avait inscrit une dizaine d’opérations au profit des habitants de ses zones d’ombre. Passé un exercice et lors de la présentation de son bilan annuel d’activité, elle n’avait pas consommé 70% de l’enveloppe allouée à ces opérations. La faute lui incombe dans la mesure où ses membres, une fois élus oublient les attentes de leurs administrés ou pire encore s’emploient à user de leur mandat pour s’enrichir au détriment du Trésor public. Certes, plusieurs maires ont affirmé, lors de débats sur les attributions que leur offre le code communal, leur incapacité à concevoir un plan de développement local qui sera rejeté une fois proposé au chef de daïra, mais cela n’est pas une excuse car à l’époque de l’aisance financière, les attentes des habitants des zones déshéritées pouvaient être facilement satisfaites.

Des élus zélés
La rubrique faits divers de nombreux titres de la presse nationale fait état quotidiennement de démêlés des assemblées communales avec la justice, pour des détournements de fonds, abus d’autorité ou encore de graves anomalies dans la conclusion de marchés publics. Ces derniers ont longtemps fait preuve de clientélisme dans le choix de candidats à des marchés publics, ont dilapidé des fonds publics par la surfacturation, des opérations fictives qui n’ont jamais vu le jour ou encore de projets truffés de malfaçons. Ces élus se recrutent généralement parmi le lot de candidats présentés par des formations politiques ne justifiant généralement d’aucun niveau d’instruction qui pourrait leur permettre de déchiffrer la fiche technique d’un projet ou une demande de citoyens. Il y a quelques années, un élu, qui s’est retrouvé maire dans une commune de la wilaya d’Oran, ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales, comme l’attestait un certificat médical que nous avions pu consulter. Ces élus ont fait beaucoup de mal à la dynamique de développement local et la responsabilité du sous-développement que connaissent certaines régions du pays leur incombe grandement.
Il est temps de fixer de nouvelles conditions pour le choix des candidats, avant de réfléchir à une révision du code communal et de wilaya, car pour accorder de larges prérogatives à un élu il lui faut remplir un minimum de conditions de probité, d’instruction et de responsabilité.

Les conflits d’intérêts à l’origine des blocages
De nombreuses assemblées populaires communales sont paralysées par des conflits qui ont impacté leur fonctionnement et porté un préjudice aux attentes des citoyens. Pour le cas de la wilaya d’Oran, la commune de Sidi Ben Yebka est actuellement otage d’un bras de fer entre élus. Des délibérations ne sont pas signées et les affaires courantes des citoyens se retrouvent bloquées par cette situation. À Ain El-turck, après plusieurs tentatives de conciliation entre les élus, pourtant majoritairement issus du FLN, l’APC est restée bloquée, ce qui a conduit le wali a prononcer son gel et à confier la gestion de la commune à la daïra via le secrétaire général de la commune. Et les exemples ne manquent pas à travers le pays, puisque, et à l’approche du renouvellement de ces structures, le bilan de leur activité est des plus décevants eu égard aux sommes mobilisées par les pouvoirs via les PCD, les plans spéciaux et autres allocations budgétaires. Le moment est venu de repenser les conditions et les modes de candidatures pour permettre l’arrivée à la tête des collectivités locales de responsables qui seraient en mesure non seulement de rationaliser les dépenses publiques mais aussi de concevoir le développement local à partir des exigences du développement national. Les zones d’ombre n’auraient plus alors le droit d’existence quand il se trouvera dans ces assemblées des élus qui sauront comment les arrimer à la locomotive de l’Algérie de demain.
Slimane Ben

ORAN
L’ancien maire de Boutlelis condamné à trois ans de prison ferme
Condamné par contumace au mois de novembre dernier à trois ans de prison ferme, l’ancien maire de Boutlelis, poursuivi pour faux et usage de faux et abus d’autorité, a vu sa peine confirmée, hier, après les délibérations du tribunal d’Oran. En effet, ce dernier après un séjour à l’étranger, a décidé de rentrer au pays. Faisant l’objet d’un mandat d’arrêt, il a été interpellé au niveau de l’aéroport d’Alger, le 16 décembre dernier. Présenté devant le procureur de la République a été écroué le 20 décembre et son procès programmé le lendemain. Après sa comparution, le verdict a été laissé en délibération et hier il a été prononcé par le tribunal qui l’a condamné à trois ans de prison ferme et à payer une amende de 300 000 dinars. À noter que les faits pour lesquels il était poursuivi ont trait à un faux acte de propriété établi au profit d’un citoyen établi  à l’étranger et n’ayant jamais résidé dans la commune de Boutlelis. Le propriétaire du terrain, ayant découvert la supercherie a intenté une action en justice dans laquelle étaient poursuivis un ancien adjoint maire qui avait établi et signé un certificat de résidence au profit du citoyen émigré, alors qu’il n’était pas encore installé au poste d’adjoint maire. À noter que cet ancien maire est également poursuivi dans d’autres affaires relatives à sa gestion de l’administration communale, notamment la passation de marchés publics sans respect de la réglementation.
S. Ben.

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