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ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE CONTINENTALE : Une porte de salut pour les Africains

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Dossier central du 36e Sommet de l’Union africaine qu’abrite depuis hier et pour deux jours, la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, avec la participation des dirigeants de 34 pays africains et de 51 délégations, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), est loin d’être un simple accord dédié à des échanges commerciaux entre les pays membres, mais bien au-delà. Car il constitue une opportunité pour les pays africains pour définir de nouvelles conditions et de traduire, au mieux, les avantages que recèle ce projet à même de définir ses futures relations avec les grandes puissances économiques, à travers l’exploitation optimale des capacités dont regorge le continent noir. À l’intérieur, ce bloc économique, une fois mis en œuvre, revêt un trait particulier pour l’Afrique dans son ensemble car il est question, en premier lieu, de consolider le commerce entre les pays du continent noir en sautant les verrous des barrières, dans une première étape qui a comme objectif d’augmenter le produit intérieur continental, à environ 450 milliards USD à l’horizon 2035 et d’arracher par la même des mains de la pauvreté quelques 90 millions d’Africains. Par l’entremise de ce club économique, il est également question de la création davantage d’emplois aux profits des populations locales sucées jusqu’à l’os par les puissances étrangères avec la complicité de dirigeants en majorité corrompus et serviteurs de l’étranger, et la concrétisation de pas mal d’objectifs en rapport notamment avec la réalisation d’un climat d’affaires stable et sécuritaire permettant aux investisseurs de prendre des engagements à long terme, et au renforcement des liens socioéconomiques entre les pays du continent. Dans cet esprit du louable principe de l’Afrique aux Africains, cet espace d’échange économique pourra également, si jamais concrétisé sur le terrain, contribuer à l’établissement de la paix et de la sécurité, préalables à la croissance économique et au développement durable, en ouvrant des voies de développement, rapides et efficaces, qui diminueraient les tensions pouvant saboter les efforts consentis en la matière. Signé en mars 2018 à Kigali (Rwanda) et entré en vigueur en janvier 2021, l’accord de la Zone de libre-échange continentale africaine a été signé par 54 pays et ratifié par 44 pays. L’ayant ratifié officiellement en 2021, l’Algérie fait à présent de ce projet son cheval de bataille, en affichant, à maintes prises, sa disponibilité à investir les marchés de cette zone de libre-échange, par l’ouverture de postes frontaliers terrestres, le lancement d’une ligne maritime avec la Mauritanie et de nouvelles lignes aériennes vers d’autres capitales africaines, le renforcement de la présence des marchandises algériennes en Afrique de l’ouest et la création de succursales de banques algériennes dans plusieurs pays de la région. Pour notre pays, la naissance de cette zone de libre-échange africaine est en elle-même, une réalisation historique et un tournant décisif qui reflète la volonté politique des pays du continent en faveur de la mise en œuvre effective de l’Agenda 2063. Ainsi l’adoption par l’organisation panafricaine, en 2023, des deux thèmes « accélération de la mise en œuvre de la ZLECAF » et « industrialisation inclusive du continent », est déjà un signe de bon augure qui devra impulser concrètement et dans un proche avenir cet objectif inclusif et faire tourner la machine africaine à plein régime car sans une réelle indépendance économique, l’indépendance politique relève presque de l’impossible.
B. O.

ÉCHANGES INTRA-AFRICAINS
Cap sur la réalisation des objectifs de la Zlecaf
Dans son allocution à l’ouverture des travaux du 36e Sommet de l’UA, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, a déclaré que cette nouvelle édition africaine intervient dans un contexte international marqué par l’instabilité alimentée par des conflits géopolitiques, et la baisse de la croissance économique au plan mondial au cours des trois dernières années d’où la nécessité pour les pays de l’UA, ajoute-t-il, de « dynamiser de nouveaux mécanismes à même de garantir des solutions à cette situation », tout en « œuvrant à l’appui de la solidarité entre les Etats ».
Évoquant la zone de libre-échange africaine, dossier central de la réunion, Faki, a affirmé que la ZLECAF figure parmi les solutions pratiques en vue de mettre le continent africain à l’abri de ces crises économiques internationales, tout en appelant à l’occasion, les dirigeants africains à accélérer la réalisation de cet objectif, au moins en ce qui concerne la libre circulation des personnes et des biens.
Faki a évoqué, par ailleurs, la question des changements inconstitutionnels opérés dans certains pays africains, appelant à revoir le système pénal adopté par l’UA pour faire face à ce type de changements, en leur octroyant davantage d’efficacité.
Présent à cet évènement des pays africains, le SG de l’UA s’est félicité, notamment du progrès enregistré dans le processus de mise en œuvre de la feuille de route relative au projet « Faire taire les armes » à l’horizon 2030, lequel contribuera grandement à l’atténuation des crises sévissant dans certains pays d’Afrique. La présidence tournante de l’UA a été confiée au président de la République des Comores, Azali Assoumani, par son homologue sénégalais, Macky Sall.
B. O.

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