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ZEGHMATI FUSTIGE LE SYSTÈME DE FORMATION ET SOUTIENT UNE RÉFORME DE FOND EN COMBLE : Des magistrats « déconnectés » de la réalité

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En marge de l’inauguration hier de la nouvelle École supérieure de la magistrature de Koléa, à Tipasa, le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, a insisté sur la spécialisation et la durée des formations des magistrats pour leur permettre d’être à la hauteur des missions de la Justice de demain.

Le  Garde des Sceaux a évoqué les difficultés que connaît le secteur quant à fournir un élément humain de qualité et de formation souhaitée. Évoquant les futurs défis de la Justice algérienne, Zeghmati a souligné les difficultés que connaît le système de formation des juges dans notre pays, malgré les multiples réformes qu’il avait connues y touchant même aux conditions d’accès à l’école de magistrature et la période des cursus de formations délivrées. Zeghmati a indiqué que malgré ces réformes, le secteur de la Justice souffre de carences en matière de la qualité de formation, qui commencent dès l’entrée en fonction du magistrat et se poursuivront des années durant. Le ministre a souligné qu’il est temps de prendre des mesures drastiques pour remédier à la situation avant qu’elle ne s’aggrave. Il a fait savoir que la tâche n’est pas facile et que la question nécessite de revoir l’ensemble du système de formation, qu’il soit lié aux programmes de formation et à leur durée, ainsi que de renforcer l’encadrement administratif et pédagogique. En plus, a ajouté le ministre, adopter un système incitatif pour attirer les compétences parmi les formateurs. Le ministre de la Justice a souligné l’importance du facteur humain pour parvenir à une justice de qualité et respectable. Pour étayer ses arguments, Zaghmati a évoqué le concours organisé par l’École supérieure de la magistrature en 2019, notant que bien que les questions d’examen aient été tirées des programmes pédagogiques, le nombre d’étudiants ayant obtenu une moyenne de 10 sur 20 ne dépassaient pas 136 candidats. Pour remédier aux dysfonctionnements, Zeghmati a fait savoir que la durée de la formation a été portée de 3 ans à 4 ans en 2016 à l’École supérieure de magistrature. D’autre part, le ministre a souligné que le juge doit jouir d’une maîtrise  des connaissances juridiques adéquates, avoir des caractéristiques humanitaires et être ouvert à la société. Le ministre a insisté sur l’étude des langues vivantes et la numérisation pour permettre aux futurs magistrats d’être à la hauteur des missions de la justice de demain « qui ne sont plus celles de la Justice d’hier ».

« Choisir la magistrature, ce n’est pas s’enrichir »
Le ministre a longuement fustigé le système actuel de formation des magistrats. « La méthodologie de formation judiciaire doit être revue en profondeur », a-t-il indiqué, ajoutant : « une formation en cinq jours est une perte de temps car la formation continue ne doit pas être inférieure à 3 mois ». Le ministre de la Justice a ajouté, en adressant son discours au directeur de l’ESM: « Est-il logique de faire venir un juge de Guelma à Alger pour une formation de trois jours. Il faut élaborer un programme de six mois, un ou de deux ans dans le cadre de la spécialisation ». Et à l’adresse des futures magistrats, le ministre de la Justice a expliqué que « celui qui a choisi la magistrature pour devenir riche se trompe de choix de carrière, mais la société a donné une place honorable et respectable au juge qui doit être modèle, une référence professionnelle et morale ». Et de poursuivre : « L’ère du juge qui sait tout est révolue, il doit y avoir une spécialisation ». Selon Zeghmati, « Il y a des affaires qui sont portées devant les autorités judiciaires dans lesquelles des juges sont perdus, et tout cela est dû au système de formation. Le juge traite aujourd’hui un dossier et demain un autre ». « Les grands dossiers que les tribunaux ont traités récemment ont montré qu’il y avait de réelles difficultés, même si les juges avaient travaillé dur et étaient épuisés, ils étaient dans l’obligation d’acquérir de nouvelles connaissances. Pour cela, la spécialisation est inévitable et un programme de formation doit être élaboré pour au moins 3 mois et jusqu’à deux ans », a-t-il insisté. Les déclarations du Garde des sceaux interviennent à l’occasion de l’inauguration du nouveau siège de l’école supérieure de magistrature à Koléa (wilaya de Tipasa). Dans son discours d’allocution, le ministre a indiqué que ce nouvel établissement, qui peut accueillir jusqu’à 1 000 magistrats,  devrait dispenser une formation moderne et que son objectif principal est d’interférer le réseau international dans ce domaine.
Hamid Mecheri

DÉLIVRANCE DU CASIER JUDICIAIRE
Le format numérique en vigueur dès la fin du 1er trimestre 2021
Le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, a annoncé hier que l’extrait du casier judiciaire sous format papier ne sera plus délivré à partir du deuxième trimestre 2021, et ce dans le cadre de la promotion de la gouvernance électronique.
H. M.

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