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Yémen : Démonstration de force des rebelles dans la capitale

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Les rebelles Houthis au Yémen, soutenus par l’Iran, ont fait une démonstration de force lundi dans la capitale Sanaa qu’ils contrôlent pour marquer le troisième anniversaire de l’«agression» saoudienne, peu après avoir tiré des missiles sur l’Arabie.

Les sept missiles ont été interceptés par la défense anti-aérienne saoudienne dimanche soir, mais la chute de débris a fait un mort et deux blessés dans la capitale saoudienne Ryad. Trois des missiles ont été tirés vers Ryad, un vers la ville garnison de Khamis Mecheit, un vers Najrane et deux vers Jazane, dans le sud de l’Arabie saoudite, a précisé le colonel Turki al-Maliki, porte-parole de la coalition militaire qui intervient au Yémen depuis le 26 mars 2015. C’est «un développement grave», a-t-il souligné. Des centaines de milliers de partisans des Houthis se sont rassemblés lundi matin sur la place Sabyine, trois ans, jour pour jour, après le début de l’intervention de la coalition menée par Ryad pour rétablir le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, ont rapporté des journalistes sur place. Chants guerriers, poèmes et discours enflammés contre l’Amérique, les juifs et les chrétiens ont émaillé la manifestation organisée sur le thème de la «résistance à l’agression».

«Message au monde»
C’est ce thème qui a été longuement développé par le jeune chef rebelle, Abdel Malik al-Houthi, qui avait affirmé dans un discours dimanche soir que les Yéménites étaient prêts à «plus de sacrifices». En trois ans de guerre, près de 10.000 personnes ont été tuées, 53.000 blessées et, à part la faim, le choléra et la diphtérie menacent la population. Prenant la parole lundi devant les manifestants, un responsable rebelle Salah al-Sammad, qui fait office de «président», a salué la mobilisation. «Votre présence envoie un message au monde», a-t-il déclaré à la foule en soutenant que «trois ans d’agression et de blocus n’ont pas réussi à briser la volonté du peuple yéménite». Depuis novembre, les Houthis ont tiré plusieurs missiles vers l’Arabie saoudite. Mais c’est la première fois en trois ans que la coalition fait état d’autant de tirs de missiles en une seule fois. Ces tirs ont coïncidé avec une visite aux Etats-Unis du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, considéré comme l’initiateur de l’intervention militaire au Yémen. Le prince a été pressé vendredi dernier de relancer les efforts de paix au Yémen par le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis. Au même moment, le Sénat américain a rejeté une résolution qui visait à arrêter l’assistance logistique américaine aux opérations militaires de la coalition menée par Ryad au Yémen. L’opposition démocrate critiquait cette aide, dénoncée aussi par des organisations de défense des droits de l’Homme comme Amnesty International. Amnesty a en effet accusé des pays occidentaux, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, de fournir des armes à l’Arabie saoudite et ses alliés qui se rendent, selon elle, coupables de «crimes de guerre potentiels» au Yémen lors de leurs bombardements aériens touchant parfois des civils.

L’Iran mis en cause
Evoquant la salve de missiles de dimanche soir, le colonel Maliki a estimé que «cet acte agressif et hostile (…) prouve que le régime iranien continue d’offrir une aide militaire au groupe armé». L’Arabie saoudite et les Etats-Unis accusent régulièrement Téhéran de fournir des armes, notamment des missiles, aux rebelles. Téhéran dément, mais des experts des Nations unies ont affirmé dans un rapport en janvier que l’Iran avait violé l’embargo sur les armes de l’ONU au Yémen en laissant les rebelles s’approvisionner en drones et missiles balistiques. La Grande-Bretagne a exhorté lundi l’Iran à «cesser d’envoyer des armes» aux rebelles et à utiliser son influence pour mettre fin au conflit. M. Sammad a répété pour sa part que les Houthis étaient prêts à «s’entendre sur tout ce qui peut conduire à l’arrêt de l’agression et à la levée du blocus». La coalition considère elle que Houthis doivent appliquer la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l’ONU stipulant notamment leur retrait des territoires conquis, avant toute discussion avec eux. Le tir des missiles a été condamné par des membres de la coalition comme les Emirats arabes unis, le Koweït, Bahreïn et la Jordanie, alors que le gouvernement du président Hadi y a vu «un rejet très clair de la paix».

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