Un raid aérien de la coalition menée par l’Arabie saoudite a touché dimanche une base militaire dans le sud du Yémen, tuant 15 rebelles, tandis que des combats ont fait 12 morts à Aden entre partisans et adversaires du président, selon des médecins. Des avions de la coalition arabe ont bombardé avant l’aube le Camp 22 dans la région d’al-Dhahra, dans la province de Taëz, faisant 15 morts parmi les rebelles chiites Houthis et leurs alliés, a indiqué un médecin. Huit autres insurgés ont été blessés. La base dépend de la Garde républicaine, unité d’élite restée loyale à l’ex-président du Yémen Ali Abdallah Saleh, contraint à la démission en 2012 après 33 ans de pouvoir. M. Saleh s’est allié aux Houthis qui ont pris en janvier 2014 le contrôle total de la capitale Sanaa, dans le nord, avant d’étendre leur influence vers l’ouest, le centre, puis le sud, où ils ont poussé à l’exil l’actuel chef de l’Etat Abd Rabbo Mansour Hadi. Samedi, le porte-parole saoudien de la coalition a affirmé que celle-ci avait mené au total 1.200 frappes aériennes au Yémen depuis le début de l’intervention le 26 mars. Ces raids ont neutralisé les capacités aériennes et balistiques des rebelles et de leurs alliés, et ils «vont se poursuivre», a-t-il ajouté. Le président, qui s’était retranché en février à Aden, deuxième ville du Yémen, dans le sud, s’est réfugié en mars en Arabie saoudite, alors que des rebelles commençaient à s’infiltrer dans la cité portuaire.
Samedi, des violences se sont poursuivies à Aden. Quatre civils ont été tués par des tireurs Houthis embusqués sur des toits dans les quartiers de Moualla et de Dar Saad, a indiqué un partisan du président. Ce bilan a été confirmé par un médecin de l’hôpital militaire local. Dans l’ouest d’Aden, cinq combattants Houthis et trois partisans du président ont été tués dans des affrontements qui ont éclaté lorsque les rebelles ont essayé de progresser en direction de la raffinerie, selon des sources concordantes.
Au plan national, les combats affectent 15 des 22 provinces du pays: Aden, Daleh, Lahj, Abyane, Chabwa, Taëz, Ibb, Baida, Hodeida, Raymah, Amrane, Hajja, Saada, Jawf et Marib.
Le réseau Al-Qaïda, implanté dans le sud-est du pays, a pris le contrôle de Moukalla, la capitale de la province de Hadramout (sud-est).
Plus de 500 rebelles tués à la frontière saoudienne
Plus de 500 rebelles chiites yéménites ont été tués dans des combats avec les forces saoudiennes à la frontière entre les deux pays depuis le début le 26 mars d’une campagne aérienne arabe contre ces insurgés, ont annoncé samedi les autorités de Riyad. Ce bilan n’a pu être confirmé dans l’immédiat, mais il témoigne des combats féroces qui se déroulent à la frontière saoudo-yéménite, parallèlement aux raids de la coalition arabe dirigée par le royaume saoudien sunnite contre les positions rebelles à travers le Yémen, ravagé par la guerre.
«Plus de 500 miliciens Houthis ont été tués dans les affrontements à la frontière depuis le début de l’opération Tempête décisive», a annoncé le porte-parole du ministère de la Défense dans un communiqué. Liés à l’Iran chiite, les Houthis contrôlent partiellement le nord du Yémen d’où ils lancent des attaques contre les troupes saoudiennes déployées massivement de l’autre côte de la frontière. Six militaires saoudiens ont péri dans les combats depuis le 26 mars, dont trois vendredi soir.
Partis à l’été 2014 de leur bastion de Saada (nord) et aidés par des militaires restés fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh, les Houthis ont pris le contrôle de Sanaa, de régions du centre et de l’ouest du pays ainsi que de secteurs d’Aden, la capitale du sud, d’où s’est enfui en mars le président Abd Rabbo Mansour Hadi pour se réfugier en Arabie saoudite. Ce pays dirige une coalition de neuf pays arabes qui mène des frappes aériennes quotidiennes au Yémen pour empêcher les Houthis de prendre le contrôle de l’ensemble du territoire yéménite.