Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères, vient d’achever deux brèves mais importantes visites à Bamako et à Niamey, marquant ainsi l’intérêt et le suivi de l’Algérie pour l’évolution de la situation à ses frontières et particulièrement au Mali, où elle est le chef de file du processus de paix tracé par l’Accord d’Alger paraphé en 2015.
Boukadoum s’est rendu à nouveau en moins d’un mois dans la capitale malienne Bamako, dépêché par le président Tebboune qui suit attentivement le développement de la situation dans ce pays voisin de l’Algérie après le putsch militaire qui a écarté le président IBK et instauré une transition politique de 18 mois . Depuis l’ancien ministre de la défense le colonel -major Bah N’DAW a été sortie de sa retraite pour conduire la transition , alors que l’UA et la CEDEAO exigeait la désignation d’un civil à la tête du pays pour une période transitoire .
À Bamako, le chef de la diplomatie algérienne s’est entretenu avec les chefs de la Mission de L’ONU et de la Mission de l’Union africaine (UA), ainsi qu’avec les représentants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), de l’Union européenne (UE) et des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. la réunion a regroupé, notamment, le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), Salah Ennadif, le chef de la Mission de l’UA pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, le représentant de la Cédéao, le représentant de l’UE, ainsi que les représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Boukadoum a mis un accent particulier sur l’importance de privilégier une approche d’accompagnement du Mali afin d’«épargner au peuple malien davantage de souffrances», a indiqué le MAE. Boukadoum a également eu une série d’entretiens avec des représentants de la Coordination des mouvements de l’Azawad et des Mouvements de la Plate-forme, signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Ces deux mouvements ont renouvelé leur attachement à la mise en œuvre effective de l’accord d’Alger, qui «reste la voie idoine pour un retour durable de la stabilité et un cadre approprié pour faire face aux défis multiples qui se posent au Mali». Cette précision est d’importance au moment ou certains à Bamako s’agitent pour sortir de l’accord d’Alger.
l’Algérie qui mène ainsi une véritable offensive diplomatique au Sahel agit pour le dialogue et la concertation au moment où des puissances extra- africaines veulent interférer dangereusement au Mali . Après le Mali , Sabri Boukadoum, s’est rendu, à Niamey au Niger où il a été reçu par le président Mahamadou Issoufou. Le ministre des AE a réitéré «la détermination de l’Algérie à renforcer les relations de coopération bilatérale et la concertation politique entre les deux pays». Acteur régional incontournable, l’Algérie entend peser sur les choix et l’élaboration des solutions aux conflits qui minent la région du Sahel devenue un champ d’action au terrorisme international et au crime organisé.
Lors de sa rencontre avec le Mae algérien, le président nigérien a réaffirmé «l’attachement de son pays aux relations de coopération avec l’Algérie». Il s’est félicité de «la dynamique qui les caractérise, en adéquation avec le caractère spécifique des relations liant les deux pays et peuples frères». Le président nigérien a exprimé sa gratitude et « ses vifs remerciements à l’Algérie et au président de la République pour la solidarité constante de l’Algérie avec le Niger, notamment dans la lutte contre la pandémie du nouveau coronavirus et les catastrophes naturelles».
M. Bendib