C’est un ministre de la Santé « rassurant » qui s’est exprimé, avant-hier, depuis la wilaya de Tissemsilt, au sujet de l’épidémie de la rougeole. Après que les différents responsables de la santé ont pointé du doigt l’échec patent de la campagne de vaccination contre la rougeole et la rubéole au cours de ces deux dernières années, estimant que cet échec est à l’origine de l’épidémie, le ministre tente de dissiper les craintes. Imputant la propagation de cette maladie infectieuse à la non-vaccination, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Pr Mokhtar Hasbellaoui a indiqué que «la prévention ne peut avoir lieu qu’à travers la vaccination». Malgré cette réticence des citoyens à vacciner leurs enfants, le ministre évoque une «prise de conscience» ces deux dernières semaines. Selon lui, ils seraient «plus de 260.000 enfants nouveaux vaccinés contre la rougeole durant ces 15 derniers jours». Signalant 6 cas de décès suite à la rougeole enregistrés jusqu’à présent, le ministre évoque une « nette amélioration» ces trois derniers jours, et ce, «grâce à l’efficacité et la rapidité des équipes d’intervention médicales», soutient-il. En effet, poursuivant dans ses assurances, le Pr Hasbellaoui affirme que le nombre de nouveaux cas a baissé, ce qui témoigne que la situation est «stable». Pour rappel, le ministre de la Santé Mokhtar Hasbellaoui avait lancé une campagne de rattrapage pour la vaccination de la rougeole et la rubéole afin de rattraper les conséquences du « boycott» des parents pour les vaccinations contre ces maladies. La campagne de vaccination organisée mars dernier (2017) par le ministère de la Santé en coordination avec celui de l’Education nationale au niveau des établissements scolaires et ayant ciblé près de 7 millions d’élèves âgés entre 6 et 14 ans a connu un faible taux de réponse de la part des parents en raison du tollé médiatique suscité par certains sur l’innocuité des vaccins et leur origine. Pour pallier à la situation, le ministère a dû organiser une campagne de rattrapage entre le 25 décembre 2017 et le 7 janvier 2018 au niveau des établissements scolaires mais elle n’a réalisé qu’un taux faible de vaccination qui est de l’ordre de 45%, contre les 95% escomptés. Depuis l’apparition de l’épidémie en janvier dernier, 4181 cas de rougeole ont été enregistrés au 17 mars courant par les services du ministère de la Santé, dont 6 cas de décès (4 à El Oued, 1 à Ouargla et un autre à Biskra).
Des maladies infectieuses introduites de l’étranger
Dans l’ensemble, le ministre a affirmé que l’Algérie a réussi les dernières années à éradiquer des maladies contagieuses grâce au programme de vaccination élargi. À cet effet, il a assuré que ce programme élargi, a permis ces dernières années de venir à bout des maladies infectieuses dont la poliomyélite chez les enfants, ajoutant que son ministère est sur le point d’éliminer le paludisme. Néanmoins, le Pr Hasbellaoui dira que son département ministériel a enregistré « des cas de maladies infectieuses introduites de l’étranger », notant que l’Algérie s’est tournée vers des maladies non contagieuses causant des problèmes à l’instar des maladies du cœur et un nombre de cancers. Le ministre n’a cependant pas donné des explications quant à ces maladies qui se sont introduites de l’étranger.
Lamia Boufassa