Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Chems-Eddine Chitour, a indiqué hier, dans une sortie sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, qu’ « il est temps d’évaluer ce qui a été réalisé depuis dix ans. Le seul reproche que je fais au système LMD, c’est d’avoir laminé les formations technologiques », a révélé M. Chitour. Ajoutant que : « Nous allons adapter le LMD de manière à ce que le master ait une teinte technologique. Il sera appelé master technologique avec l’introduction d’un nombre de modules pour être en phase avec les exigences de l’heure », a expliqué le ministre, faisant observer qu’en 1990, l’Algérie formait près de 8000 ingénieurs, contre 2 000 ingénieurs sur 350 000 diplômés actuellement, alors que le pays a besoin de dizaines de milliers d’ingénieurs. Selon lui, la nouvelle vision de l’université algérienne, c’est de « former des créateurs de richesses pour rendre l’étudiant capable d’innover et de créer sa propre entreprise », ajoutant que « l’université doit être un énorme incubateur de start-up et de microentreprises à même de créer une recherche utile ».
Obligation d’aller vers l’Anglais
À une question sur le dernier classement de l’université algérienne dans le monde, M. Chitour a fait remarquer que « l’université algérienne n’a pas de visibilité, malgré une création intellectuelle qui se fait dans les disciplines technologiques ». Et pour cause, « nos universitaires créent de l’information scientifique et technique, et réalisent des travaux scientifiques, mais ils ne publient pas dans des revues qui ont une visibilité, d’où la nécessité de les aider à mettre en place des sociétés savantes et des revues dans lesquelles ils auront la possibilité de publier leurs travaux », a-t-il relevé comme recommandé, soulignant à cet effet « l’obligation d’aller vite vers la langue anglaise ». « Il n’est pas question de supprimer le français qui est une langue scientifique, néanmoins le mouvement dans le monde fait que l’anglais demeure la langue la plus parlée et l’Algérie ne doit pas rester en marge », a-t-il encore commenté, soulignant que « l’Algérie doit y aller de façon résolue sans catastrophisme ». Le ministre a également rajouté qu’ « il est temps d’ouvrir le dossier des œuvres sociales avec tous les acteurs pouvant apporter des solutions et ramener de la transparence dans ce domaine », a-t-il recommandé, estimant qu’« il ne faut pas continuer de gérer de cette manière ce volet sachant qu’en 2030, l’université algérienne comptera trois millions d’étudiants ».
Yousra Hamedi