Une enveloppe financière globale de l’ordre de mille milliards DA sera consacrée pour la réhabilitation des 15 CHU existants actuellement et la construction de 5 autres nouveaux. C’est ce qu’a indiqué, hier, le directeur général de l’Agence nationale de gestion des réalisations et d’équipement des établissements de santé (ARES), Lazhar Bounafaâ, lors de son passage sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. Selon ce responsable, le programme en question devrait être réalisé dans les 10 prochaines années, et vise, particulièrement, à réhabiliter et adapter les structures sanitaires aux normes internationales requises. Vu la complexité du projet, notamment sur le plan financier, la même personne mise sur la meilleure planification des actions et déterminer les priorités de financement, pour dégager le montant sous forme de tranches par année. Pour lui, la réhabilitation des structures sanitaires s’impose du fait que certains CHU, ayant servi de casernes pendant l’ère coloniale, ne répondent pas aux normes et se détériorent progressivement faute de meilleure prise en charge. Cela en plus de la nécessité de prendre en charge les 42 hôpitaux préfabriqués, réalisés pour répondre à la situation d’urgence pendant les années 1980, et nécessitant, aujourd’hui, une mise à niveau. Englobant 8 000 lits et répartis sur 38 wilayas, tous les hôpitaux préfabriqués seront réhabilités, selon l’invité de la chaîne III, au cours des deux prochaines années. En effet, 600 milliards DA seront consacrés à la réhabilitation des 15 grands hôpitaux, échelonnée en général sur 10 ans, et 400 milliards DA pour la construction de 5 nouveaux CHU dans 5 wilayas, explique la même personne. Les travaux de réalisation des nouvelles structures hospitalières devraient commencer cette année sur 5 millions de mètres carrés, et seront achevés dans un délai de 48 mois dans les wilayas d’Alger, Tizi Ouzou, Tlemcen, Ouargla et Constantine, a-t-il détaillé. Ajoutant que ses services comptent sur des entreprises et bureaux d’études algériens et étrangers pour réaliser un travail de qualité dans les délais souhaités. Pour les nouveaux CHU, les besoins de santé ont été pris en considération, de même que les particularités des régions et les exigences de la sécurité, a-t-il assuré. Avant de souligner que les concepteurs des anciennes structures « n’ont pas pris en considération les pathologies répandues au niveau local », d’où la disparité du taux d’occupation desdites structures constaté au niveau de différentes régions.
Aussi, Bounafaâ a reconnu que l’état actuel des 15 CHU existants est arrivé à sa limite, et ne répond plus au fonctionnement selon la norme internationale qui est de 3.4 pour 1000 habitants, en sachant que l’Algérie en est à 2 lits. Concernant les projets déjà lancés, l’invité de la chaîne III a cité l’exemple du projet de réhabilitation des structures de l’Hôpital Mustapha-Pacha à Alger, dont les études ont été confiées à un bureau d’études étranger. «Nous voulons construire sans trop gêner le fonctionnement des hôpitaux», a-t-il indiqué sur ce sujet, en insistant sur la nécessité d’aller vers une ingénierie hospitalière performante. L’Algérie dispose de 77 000 lits, dont 4 000 privés. Une fois le programme de modernisation et de construction de nouveau CHU réalisé, un total de 112 000 lits sera atteint, estime Bounafaâ. «Nous sommes conscients que la qualité des soins passe d’abord par la normalisation et l’accréditation de nos laboratoires, des blocs opératoires et des plateaux techniques», a-t-il dit au sujet de la performance de nos hôpitaux. Il a rappelé que l’ensemble des 1 541 communes du pays sont couvertes sur le plan santé avec 73 établissements de 120 à 240 lits implantés dans le Sud, 142 dans les Hauts-Plateaux. Ajoutant que 100 hôpitaux de 60 à 240 lits sont prévus dans le Sud et 144 dans les Hauts-Plateaux. Cependant, Il a regretté que le taux d’occupation de ces structures ne dépasse pas 30% au Sud, 35 % dans les Hauts-Plateaux et 40 % dans le nord, à l’exception d’Alger qui prend en charge 70% de la demande nationale en matière de santé.
Salim Nasri