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UN ÉCONOMISTE ET UN ANCIEN OFFICIER SUPÉRIEUR À LA RETRAITE PROPOSENT UNE SORTIE DE CRISE Sacrifier Bedoui, mais préserver Bensalah

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Depuis le début du mouvement de la contestation populaire contre le régime politique, plusieurs propositions de sortie de crise ont été faites. Dernière en date, l’initiative vient d’être signée par Mehamed Cherif Belmihoub, professeur d’économie et de management et Mahamed Khelfaoui, ancien, officier supérieur à la retraite, qui a été présentée, hier au Forum d’El Moudjahid. La dite initiative repose sur la nécessité de faire des «concessions de part et d’autres (peuple et pouvoir) pour l’intérêt du pays». En ce sens, les deux personnalités proposent le maintien d’Abdelkader Bensalah dans son poste de chef de l’État et la démission du Premier ministre, Noureddine Bedoui ainsi que des ministres de l’Intérieur, de la Justice et de la Communication. Également, les deux personnalités ont plaidé à se soumettre à la volonté de l’institution militaire de «rester dans le cadre constitutionnel». Ainsi, ils ont souligné la nécessité d’initier un dialogue avec toutes les parties. Ceci en vue de tenir une conférence nationale. Dans cette conférence, la première chose à faire c’est l’organisation d’élections présidentielles propres honnêtes et démocratiques, ont encore précisé MM. Belmihoub et Khelfaoui. Pour ce faire, il est impératif de «  mettre en place l’instance indépendante d’organisation des élections». «Le Chef de l’État peut rester. En dehors de sa personne, nous voulons conserver la continuité de l’État et l’exercice de ses fonctions régaliennes à savoir la diplomatie, la justice, la défense…etc », a expliqué M. Belmihoub pour justifier la nécessité que Abdelkader Bensalah continue d’assurer la mission de Chef de l’État. Tout en précisant que le mouvement populaire revendique le départ du gouvernement, l’intervenant a précisé qu’il est «impératif d’éviter le face à face entre le pouvoir et le peuple».
«Ainsi, la démission des ministres chargés de l’organisation des élections répondra à la revendication du peuple», a encore rajouté M. Belmihoub. Tout en soulignant la nécessité que le prochain président soit élu sur une base démocratique, l’intervenant a, d’autre part, plaidé pour la révision de la loi électorale et la mise en place d’une commission pour l’organisation des prochaines présidentielles. Ceci dans l’objectif que le prochain président soit «légitime». Pour sa part, l’officier à la retraite Khelfaoui, a appelé d’emblée à «garder en esprit les expériences des Républiques, tels que les scénarios syrien et libyen». Interrogées sur le dialogue, qui peine à être initié, les deux personnalités ont reconnu qu’il existe bel et bien une «crise de confiance». «Le dialogue ne peut avoir lieu que lorsque les deux parties ont confiance l’une vis-à-vis de l’autre», a déclaré M. Khelfaoui. Pour lui, le face à face entre les deux parties a conduit à un «dialogue de sourds».
«Le système algérien a été construit depuis 1962 sur la verticalité et avec la négation de tous les niveaux intermédiaires», a précisé l’intervenant. «Aujourd’hui nous souffrons de l’absence des niveaux intermédiaires », a-t-il encore argumenté, considérant que «l’excès de centralisme et le manque de relais» a fait que le pouvoir se trouve «face à face avec le peuple».

Nous ne partageons pas l’idée d’aller vers une constituante
Par ailleurs, le Pr Belmihoub a indiqué qu’il ne partage pas l’idée d’aller vers une constituante. En effet, selon ses dires «la revendication de la constituante est certes légitime, mais je ne la partage pas pour son coût politique et social».
«Ouvrir le chantier de la constituante c’est passer dix ans à palabrer», a-t-il indiqué. «La question doit être posée ultérieurement. Aujourd’hui, l’enjeu capital c’est de sauver l’ordre républicain et en second lieu les libertés individuelles et collectives», a-t-il expliqué.

« Nous n’avons pas été invités pour la conférence du 6 juillet »
Interrogé sur la Conférence nationale de dialogue, prévue le 6 juillet avec la participation de partis politiques, de personnalités, de représentants de la société civile et de jeunes du mouvement populaire, qui sera coordonnée par l’ancien ministre de la Communication Abdelaziz Rahabi, les deux intervenants ont précisé qu’ils n’ont pas été conviés à celle-ci.
Lamia Boufassa

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