La paisible localité de Khalloul, située non loin du chef-lieu de la commune d’Abou-El-Hassan au nord de Chlef, s’est réveillée sous le choc vendredi, après l’annonce de la mort d’un jeune collégien âgé de 14 ans retrouvé pendu avec une corde. Selon des sources, ce sont des membres de la famille de la victime qui ont découvert le jeune enfant pendu à l’intérieur de la maison familiale.
Alertés les gendarmes et les éléments de la Protection civile qui se sont déplacés sur place, pour entamer l’enquête qui devra élucider les causes de ce drame qui a plongé la population dans l’émoi, et d’évacuer le corps sans vie, du jeune enfant vers la morgue de l’établissement hospitalier Zighout Youcef de Ténès. Selon un élève proche de la victime, «rien ne présage une telle issue dramatique d’autant plus qu’il était très bien estimé par ses enseignants, que par ses camarades de la classe de quatrième année moyenne». Il faut dira qu’apparemment la malédiction s’est abattue sur cette commune qui a vu en l’espace de quinze jours trois suicides et deux autres tentatives de suicide. En effet, la veille de la découverte macabre de ce jeune collégien ; c’est-à-dire mercredi dernier, une femme âgée de 48 ans a été également retrouvée morte, pendue à une corde à l’intérieur du domicile conjugal. La défunte souffrait d’un léger handicap. Selon nos informations la piste du suicide semble être privilégiée, toutefois l’enquête diligentée par les services de sécurité devra faire toute la lumière sur ce drame familial. Quant au premier qui a «ouvert le bal» de cette série noire, il s’agit d’un homme âgé d’une quarantaine d’années qui s’est donné également la mort par pendaison. Les deux autres tentatives de suicide ont été l’œuvre de deux personnes dont l’une a ingurgité une grande quantité de médicaments et l’autre un produit détergent. Ils eurent leur salut que grâce à leur prise en charge immédiate par les secouristes dans les minutes qui suivirent leur acte de désespoir. Par ailleurs, il est important de signaler que le phénomène du suicide prend des proportions alarmantes dans la wilaya de Chlef où il est fréquent que les médias locaux rapportent dans leurs titres les cas de suicide enregistrés ici et là. Cependant, comme le sujet du suicide est tabou dans la société algérienne et il n’est pas rare que de nombreuses familles dissimulent à leur entourage, la vérité, de peur du «qu’on dira-t-on». Quant aux moyens pour arriver à mettre fin à sa vie, ces personnes désespérées choisissent généralement les plus usuelles à savoir : la pendaison, l’ingurgitation des produits toxiques ou carrément elles se jettent sur les rails à l’arrivée du train notamment au niveau des gares de Boukadir, Chlef et Oued-Fodda. Par contre d’autres choisissent une mort atroce et «radicale» à savoir l’immolation par le feu. Les Chélifiens gardent toujours en mémoire, la fin tragique d’un homme âgé à peine de 26 ans qui s’est donné la mort à l’intérieur des bureaux de la direction de l’action sociale de Chlef. Ce dernier avait demandé un entretien avec le directeur de la DAS au sujet d’une prolongation de son titre de travail dans le cadre du pré-emploi. Se sentant humilié dans son amour-propre de ne pas être reçu par le directeur, le jeune homme est sorti pour revenir quelques minutes plus tard muni d’une bouteille d’essence. Et sans crier gare, il s’asperge du liquide inflammable et met le feu à son corps. Les gens présents à la scène ne purent rien faire pour secourir l’infortuné qui est devenu une vraie torche humaine. Les pompiers arrivés sur les lieux ne durent que constater le décès. D’autres par contre ont été secourues avant qu’il ne soit trop tard. C’est le cas de ce qui vient de se passer la semaine passée à Oued-Sly ou c’est un couple qui a tenté de se donner la mort par immolation. C’est une décision de démolition de leur habitation considérée comme construction illicite qui serait à l’origine de cet acte de désespoir et qui fera mettre «le feu aux poudres». Alors que les engins de l’APC s’apprêtaient à démolir la dite demeure ; le couple décida à passer à l’action en s’aspergeant d’essence devant un public médusé puis a mis le feu à leurs corps. Réalisant la gravité de la situation, les citoyens présents se sont précipités sur les «deux torches humaines» pour éteindre le feu. Les deux victimes sont été très rapidement évacuées vers l’hôpital de Sobha dans la daïra de Boukadir pour des soins appropriés. Il faut mentionner que les causes du suicide, sont multiples et les psychologues citent : le ras-le-bol, l’emploi qui devient impossible à dénicher, une injustice ou une hogra commise à l’encontre du suicidé, une demande de logement non satisfaite, parfois pour des raisons sentimentales etc. Aujourd’hui, il est malheureux de constater qu’on se donne la mort de plus en plus facilement, et pourtant le suicide demeure un péché, une source de honte et de blasphème. D’ailleurs sont rares les personnes qui se suicident et laissent une lettre expliquant leur geste. Ainsi devant la recrudescence du nombre de suicide, les pouvoirs publics et la communauté scientifique sont d’autant interpellés chacun dans son domaine à mener des enquêtes approfondies, d’en tirer Les conséquences et enfin apporter des éléments de réponses à cette préoccupation de santé publique.
Bencherki Otsmane