Jamais un hommage d’une telle envergure ne lui a été consacré auparavant. L’ancien maquisard de la Révolution algérienne, Amar Amoudache, puisque c’est de lui qu’il s’agit, peut, désormais, reposer en paix, puisque ses légataires venaient de graver son nom, d’une estampille indélébile, sur la page de l’Histoire nationale.
En effet, en fin de semaine dernière, sa famille biologique avec la collaboration active du comité du village, dont il est issu, El-Kelâa, relevant de la daïra de Tigzirt, à une quarantaine de kilomètres au nord de Tizi Ouzou, a organisé une manifestation à la mémoire du défunt moudjahid, au niveau de sa localité. Cet hommage s’est coïncidé avec le 40e jour du décès de l’intrépide combattant, survenu le 15 juillet dernier, et intervient tout aussi à la veille d’une halte historique importante dans le cheminement de la Guerre de Libération nationale. Il s’agit de la date historique du 20-Août 1956, qui a marqué la tenue du Congrès de la Soummam, à Ifri Ouzellaguen.
Au menu du programme de cet hommage hautement symbolique qui s’est étalé sur deux jours, une série de conférences et de témoignages poignants sur le parcours du regretté combattant, dépôt d’une gerbe de fleurs sur sa tombe, recueillement au niveau de la stèle des martyrs du village, et, enfin, une collation en l’honneur des invités a été tenue dans le domicile familial des Amoudache.
Cette cérémonie commémorative abritée par l’école primaire du village a vu la participation d’anciens compagnons d’armes du défunt, de moudjahidine, de figures historiques de la Révolution, à l’image de Si-Ouali Aït-Ahmed, ex-Secrétaire de la Wilaya III historique, ainsi que la présence des autorités locales et de nombreux citoyens, venus des environnants immédiats et des contrées lointaines. Très émue par la hauteur de l’hommage rendu à leur mentor, la famille de Amar Amoudache -disparu à l’âge de 91 ans-, notamment son épouse Yamina Amoudache et son fils Ali ont tenu à remercier tous les participants et ceux qui ont contribué à cette manifestation mémorielle.
«Si le défunt moudjahid n’est plus à décrire dès lors qu’il n’est pas méconnu du public, de par les hauts faits d’armes par lesquels s’est-il rendu célèbre, cet hommage se veut celui de perpétuer son combat et celui de préserver sa mémoire auprès des générations futures», dira fort, à ce propos, Slimane Habchi, l’un des initiateurs de l’événement, au courant d’un entretien téléphonique.
Pour l’un des conférenciers, qui s’est tout aussi exprimé dans le même sens, «les générations futures doivent être dignes de leurs aînés…», pour citer le propos du personnage historique, Si-Ouali, qui a tenu à disserter autour d’un thème se rapportant à l’actualité, le Congrès de la Soummam, à savoir.
Amar Amoudache est né un certain 16 février 1925 au village El-Kelâa (Tigzirt), relavant du Arch n’AthOuaguenoun, en Kabylie. Étant militant actif, il fut recherché par l’Armée française aussitôt la Guerre de Libération nationale du 1er-Novembre 54 fut déclenchée.
Le 10 juillet 1956, il rejoint ses frères d’armes dans les maquis de Mizrana, (IIIe Région de la Zone III de la Wilaya III). Reconnaissant son esprit de vaillant, il fut affecté dans les groupes de chocs, et mis sous la coupe et la responsabilité du colonel, Mohamedi Saïd, vétéran de la Guerre de l’Indochine et commandant de la Wilaya III.
Amar Amoudache fut l’un des rescapés de l’Opération d’Agouni-Ouzidhodh, exécutée par l’Armée française dans la région des Iflissen Levhar.
Au courant des nombreuses batailles auxquelles avait-il pris part, il sort indemne de ses blessures, contractées sur le champ de combat, à deux reprises.
Surnommé «Le Chacal de Mizrana», son nom de guerre, donc, en raison de son agilité, ses aptitudes et ses prédispositions de combattant de premier rang, le défunt fut l’un des premiers soldats de l’ALN à être avisé du complot de la «La Bleuite», tendue aux maquisards. Son esprit de discernement lui a valu d’ailleurs d’être désigné Agent de Liaison de la Région III, avant qu’il ne soit promu, plus tard, au grade de Sergent. (Ndlr : informations communiquées par la famille du défunt).
Farid Guellil
