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Théâtre d’Oran : «Arlequin valet de deux maîtres» en hommage à Alloula

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Le public du Théâtre régional d’Oran (TRO) a été séduit samedi par la nouvelle version de la comédie «Arlequin valet de deux maîtres» présentée en hommage au dramaturge Abdelkader Alloula (1939-1994) en commémoration de la 25ème année de sa disparition.

Jouée devant une salle archicomble, cette production est le fruit d’un partenariat entre le TRO et le Théâtre national d’Alger «Mahieddine Bachtarzi» (TNA) en hommage à feu Alloula qui réalisa la première version de cette même oeuvre en 1993. Le public a pris plaisir à revisiter cette comédie dans sa version rafraîchie, mise en scène par Ziani Cherif Ayad d’après l’adaptation de Mohamed Bourahla basée sur le texte d’Alloula. L’assistance a été captivée de bout en bout par les imbroglios, quiproquoset autres scènes comiques interprétées avec brio par de jeunes espoirs du théâtre national au côté de leur aîné Mohamed Himour, unique membre de la troupe à avoir joué dans la première version d’Alloula. L’histoire a pour trame des négociations dans la demeure d’un riche marchand nommé Pantalon (campé par Himour) qui s’apprête à marier sa fille Clarisse (Amina Belhocine) à Silvio (Mohamed El Amine Rara) le fils du docteur Lombardi (Mahfoudh El Hani). C’est alors qu’intervient Arlequin (Mustapha Meratia) qui annonce la venue de l’ancien fiancé de Clarisse que tout le monde croyait mort. «Il s’agit d’une nouvelle version de la pièce éponyme de l’Italien Carlo Goldoni (1707-1793)», a expliqué le directeur du TRO, Mourad Senouci, rappelant que la libre adaptation de cette oeuvre par Alloula a connu un franc succès en 1993. Le metteur en scène de la nouvelle version, Ziani Cherif Ayad, a à son actif le montage d’une trentaine de pièces à l’instar de «Galou Laarab Galou» (1983), «Les martyrs reviennent cette semaine» (1987) et El Ayta (1989) qui lui ont valu des récompenses à l’échelle internationale. Il a également occupé plusieurs postes de responsabilité dont les fonctions de directeur artistique et de directeur général du TNA avant de fonder, avec une équipe de comédiens, la troupe «El-Qalaâ» qui monta et joua nombre de pièces à travers différents pays d’Europe et d’Afrique.
Le dramaturge Mohamed Bourahla qui a assuré l’adaptation du texte de la pièce d’Alloula a quant à lui écrit une dizaine de pièces et romans axés essentiellement sur les thématiques de la condition humaine et de la relation avec l’autre. Cet écrivain a été plusieurs fois distingué pour ses contributions à la culture, et a été lauréat du prix du meilleur texte original au Festival national du théâtre professionnel d’Alger (2012). L’équipe technique associée au montage de cette nouvelle version de l’oeuvre d’Alloula est composée d’autres professionnels de la scène artistique nationale, à l’instar du scénographe Arezki Larbi connu comme décorateur au théâtre et au cinéma ainsi que pour ses talents dans le domaine des arts plastiques. La musique est signée Sensabyl Beghdadi, auteur compositeur et interprète (luth, violon et percussion) qui s’est attelé à un travail créatif inspiré du patrimoine culturel algérien dans ses multiples genres tels le wahrani, le sahraoui et le chaâbi. Plusieurs personnalités culturelles dont les directeurs du TNA et de l’Opéra d’Alger, Mohamed Yahiaoui et Noureddine Saoudi, ont assisté à la générale de cette comédie qui sera à l’affiche à Alger du 20 au 22 mars. L’hommage à Alloula avait débuté samedi dernier au TRO avec la présentation d’une nouvelle version de la pièce «El-Ajouad» (les généreux) par la compagnie théâtrale locale «Istijmem», produite en partenariat avec la Fondation «Abdelkader Alloula».

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