Pour ce cadre du parti AHD 54 le mécanisme de surveillance des élections évoqué par le président de la République dans sa dernière lettre, à l’occasion de la célébration du premier novembre, devra être complètement détaché de « l’administration ».
Mohamed Seddiki qui a une expérience dans ce domaine puisqu’il avait présidé en 2012 la Commission de surveillance des élections législatives a déclaré hier que ce mécanisme ne jouissant pas de son indépendance la plus totale « politiquement et financièrement » n’aura, alors, aucune importance. S’exprimant lors d’une conférence de presse au siège du parti, Seddiki est revenu sur son précédent parcours à la tête de ce mécanisme de surveillance. Il a rappelé, à cet effet, qu’aucune suite n’a été donnée au rapport rédigé par la commission qui a dénoncé à l’époque plusieurs cas de fraude. « Notre travail s’est résumé à la surveillance et la rédaction de ce rapport qui n’a finalement pas été pris en considération », déplore-t-il. Il révèle également à ce titre, qu’une lettre avait été adressée à la présidence. Celle-ci n’a, aussi, donné aucun résultat, ajoute-t-il.
De plus, Mohammed Seddiki souligne que si l’administration en l’occurrence le ministère de l’Intérieur contrôlera et dirigera la commission de surveillance, celle-ci ne sera pas alors « une commission indépendante », bien au contraire, dira-t-il, ça sera une commission « dépendante et pas crédible ». Seddiki estime que pour aller vers des élections transparentes et légitimes il faudra sortir de la donne actuelle à travers la substitution de l’organisation des élections au ministère de l’Intérieur. Il évoquera à ce titre l’exemple de la Tunisie où il a été mis en place une structure indépendante et autonome financièrement pour, en effet, garantir des élections libres et incontestables.
Cette commission a comme mission, l’organisation de toutes les élections, locales, législatives et présidentielles, durant cinq ans. Elle est, notamment, complètement détachée des différentes institutions de l’état. C’est un bon exemple à suivre, souligne Mohamed Seddiki qui préconise la création d’une commission de surveillance indépendante similaire en Algérie avec la concertation de tous les partis politiques. Pour se faire, poursuit, il faut qu’il y ait une volonté politique qui nous évitera de tomber dans le piège des expériences précédentes. Par ailleurs, s’exprimant sur la question de la demande d’audience avec le président lancée par 19 personnalités politiques parmi lesquelles des cadres de l’état, d’anciens ministres ou d’anciens moudjahidine, le président du parti AHD 54, Ali Fouzi Rebaine, se dit, à l’occasion, ne pas être surpris par l’initiative.
Il considère dans ce sens, que ces personnalités n’ont pas demandé d’audience pour éclairer l’opinion publique sur l’état de santé du président, mais de peur pour leurs intérêts. « Ces personnes ont peur d’être mises à l’écart suite aux derniers changements opérés dans les différentes institutions de l’état », soutient Fouzi Rebaine.
Ania Nait Chalal
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