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Siganture des licences d’importation des véhicules depuis hier : les marques françaises toujours en force

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L’octroi des licences d’importation des véhicules, signées, hier, comme première étape d’assainissement du commerce extérieur, par le ministre du Commerce, Belaib Bakhti, aura à donner une chance lucrative à la marque Renault pour écouler ses Symbol.

Et permettre, du coup, aux bourses algériennes moyennes, d’acquérir un véhicule abordable, qu’il soit touristique, de transport de personnes et transport de marchandises, soit les trois modèles soumis au régime de la licence d’importation. Le respect des engagements internationaux doit être également de mise, ceux liant la partie algérienne à des constructeurs mondiaux d’automobiles. C’est l’impression qui se dégage des déclarations du Directeur général chargé du commerce extérieur au niveau du ministère du Commerce, Saâd Djellab, lors de son passage à l’émission de « l’Invité de la rédaction », à la Chaine III de la Radio nationale. Les critères de sélection fixés par le comité interministériel en charge de l’octroi des licences d’importation des véhicules, regroupant les ministères du Commerce, de l’Industrie et des Mines, de l’Agriculture, du Développement rural et de la pèche (MADRP), le ministère des Finances, ainsi que la Direction générale des Douanes, en ont décidé ainsi. Il y’a aussi, les propos tenus pour ce dernier pour l’attester : «ceux qui veulent produire et faire du montage en Algérie, il n’y aura pas de limite ». L’allusion est ici claire quant à l’ambition d’encourager la production locale, même si celle-ci est à l’actif d’une entreprise soumise à la règle 51/49. Et, puisque, pour le moment, il n’y a que Renault (Symbol) qui est fonctionnelle, et ce, en attendant que les dizaines de demandes d’investissement (Hyundai, Daewoo, Fiat…) au niveau du ministère de l’Industrie et des Mines aient le feu vert, les non-dits y afférents sont éloquents à plus d’un titre.
Au préalable, le concessionnaire, pour pouvoir disposer des quotas de licences doit être soumis à deux conditions. La première est qu’il soit muni de l’agrément dûment délivré par le ministère de l’Industrie et des Mines. La seconde est que son nom n’y figure pas au fichier des fraudeurs. Enfin, le respect des cahiers des charges doit être de mise. Pour éviter toute tentative d’outrepasser la réglementation en vigueur, des opérations de contrôle seront lancées en amont (au niveau des Banques) et en aval (au niveau des Douanes). Une troisième étape de contrôle est à l’actif, celle-ci, des Brigades de contrôle des prix relevant du secteur du commerce.

Un milliard de dollars pour 152 000 unités : est-ce réalisable ?
Le comité a pris en compte, faut-il aussi le souligner, la situation fiscale de chaque concessionnaire pour voir sa contribution, les investissements réalisés, les intentions d’investissement et les emplois créés, ainsi que le commerce traditionnel de chaque candidat. À partir de là, des coefficients sont attribués définissant le quota et la valeur : 15 000 véhicules par an, 300 pour les primo importateurs, et 1 milliard de dollars d’importation annuelle à ne pas dépasser, correspondant à 152 000 unités. Mais selon des prévisions, seulement entre 8 à 11 000 véhicules seront importés annuellement, le commerce traditionnel ayant été divisé en deux, selon les explications données. Ceci au titre de l’exercice 2016. La boucle semble bouclée : les prétendants désireux de bénéficier de cette licence doivent, eux, attendre 2017. Deux mois après, le Comité interministériel en charge de l’octroi des licences d’importation des véhicules a rendu enfin public ses conclusions. La plus récente, après celle touchant le ciment et le fer à béton, demeure, comme déjà rapporté, la signature, hier, comme première étape, par le ministère du Commerce, Belaib Bakhti, des licences, et leur distribution, ce lundi, comme seconde, au niveau des directions de wilaya. Le coup d’envoi de l’opération d’importation est à compter de l’instant du retrait de la licence, selon l’invité de la rédaction. Sur les 80 demandes déposées, 40 ont été retenues, répondant aux critères fixés par ledit Comité. Le projet de régulation du marché de l’automobile devra inciter, à terme, de se pencher, également, sur celui de l’occasion touché par une flambée de prix pour le moins étonnante.

2.5 milliards de dollars à économiser
Il s’avère que, petit à petit, les pouvoirs publics tentent de planter le décor lié à l’amélioration du climat des affaires, notamment à travers la régulation des importations par le système des quotas : 3.5 milliards de dollars an ont été consacrés à l’importation durant 2015. Les objectifs de l’octroi des licences est double. Sur le plan budgétaire, on faisant gagner 2.5 milliards de dollars à l’État, alors que sur le plan économique, il est d’encourager, comme déjà rapporté, la production nationale notamment celle en partenariat avec l’étranger. Chaque produit importé doit avoir 10 à 15% de composante exportée, intégration positive dans la chaine des valeurs, c’est également, semble-t-il, le troisième que l’on a évoqué, devant permettre aux fournisseurs de faire de l’investissement localement.
Par ailleurs, l’assainissement du commerce extérieur, la promulgation future du Code de commerce, la rationalisation des importations, et l’encouragement de l’investissement de substitution de l’importation par la production parachèvent le puzzle. Ceci est, en partie, vrai. Car, à notre humble avis, l’élan qualitatif ne sera atteint qu’à la faveur de la modernisation de l’Administration, bloc de lourdeurs pénalisant toutes les louables intentions d’investissement. D’autre part, selon Djellab, dans le souci d’endiguer le phénomène de surfacturation, le Comité de rationalisation des importations, regroupant les ministères du Commerce, des Finances, la Banque d’Algérie, les Banques publiques et, comme toujours, les Douanes, en fait son cheval de bataille. Le respect de répercussion des prix à l’importation vers le consommateur algérien, mission dévolue aux brigades de contrôle des prix, à travers le contrôle des factures à l’importation et les marges octroyées aux concessionnaires, est également à l’ordre du jour.
Zaid Zoheir

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