En février 2023, les conclusions de l’Évaluation stratégique indépendante établie par le Panel de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel, seront présentées lors de la 36e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine.
Hier, le président Abdelmadjid Tebboune a reçu le président du Panel, Mahamadou Issoufou, en visite de travail en Algérie. Ce mardi, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, s’est entretenu à Alger avec le président du Panel, Mahamadou Issoufou, en visite de travail en Algérie. Il s’agit d’une rencontre entre dirigeants africains soucieux de mettre en pratique le principe du règlement des problèmes qui se posent au continent par les Africains eux-mêmes, loin de toute ingérence néo coloniale. En effet, au cours de l’entretien, « l’accent a été mis sur l’importance de concevoir et de mettre en œuvre des solutions africaines aux problèmes de l’Afrique et de renforcer l’action de l’UA qui est appelée à assumer un rôle majeur en matière de prévention et de résolution des crises politico-sécuritaires sur le continent et de promotion de réponses collectives face aux défis climatique, démographique, humanitaire et de développement économique et social », fait savoir un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Dans ce sens, « les échanges ont permis de mettre en lumière les efforts consentis par l’Algérie dans le cadre de la coopération sécuritaire interafricaine pour la lutte contre les menaces terroristes ainsi que ses initiatives visant à promouvoir l’intégration économique dans la sous-région à travers de grands projets structurants tendant à favoriser une prospérité partagée à travers la zone africaine de libre échange (ZLECAF) », ajoute la même source. Mahamadou Issoufou a souligné « le rôle important de l’Algérie pour la stabilisation et le développement de la région du Sahel », tout en se félicitant du soutien apporté par notre pays pour le succès de sa mission ainsi que des actions envisagées par les Nations unies et l’Union africaine pour l’avènement d’une ère nouvelle dans la région », selon le communiqué. Il a indiqué avoir échangé avec le chef de la diplomatie algérienne sur « le diagnostic que nous devons poser face à ces défis et sur les propositions et les recommandations qu’on est appelé à faire aux Nations unies, l’Union africaine, la CEDEAO et le G5 Sahel ». Mahamadou Issoufou dit compter sur l’expertise de l’Algérie pour mener à bien sa mission, relevant que les entretiens et les discussions vont se poursuivre dans les prochaines semaines et les prochains mois y compris au niveau des experts. Pour rappel, le Groupe de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel, créé en collaboration entre l’ONU, l’UA, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le Groupe des cinq pour le Sahel (G5 Sahel), a été installé le 22 septembre 2022. L’ambassadrice Leila Zerrougui, ancienne représentante du secrétaire général de l’ONU et cheffe de la mission onusienne pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), en fait partie.
Pas d’ingérence et d’interférences étrangères en Libye
Comme en écho à la démarche de Mahamadou Issoufou, un autre diplomate africain, le Sénégalais Abdoulaye Bathily, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies en Libye, vient de rappeler que « les Libyens sont souverains et capables de trouver une solution à la crise que traverse le pays ». Le message qu’il a transmis dans un discours prononcé à l’Université de Sebha, dans le sud du pays, est clair : « Personne ne peut imposer une solution au peuple libyen, ni les Nations unies ni aucun autre pays ne peuvent le faire, et les Libyens sont ceux qui sont capables de restaurer la paix et la vie dans leur pays sans interférence de qui que ce soit. Il a expliqué en termes très simples, ce que veulent les Libyens : « un leader élu et légitime qui bénéficie de la confiance du peuple, et résout tous les problèmes et fait avancer une politique qui sert les intérêts du peuple libyen ». Abdoulaye Bathily a souligné que « la Libye a besoin de paix, de développement, de sécurité des frontières, de solidarité et de fraternité entre ses régions et ses villes ».
M’hamed Rebah
