Même si on en attendait pas de résultats immédiats pour la mise en route du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui , la rencontre de Genève a quelque peu déçu. Déception dans la mesure où le représentant personnel du SG de l’Onu pour le Sahara occidental , l’ancien Président allemand, Horst Köhler –qui continue à faire preuve d’optimisme- n’a pas réussi, comme à Manhasset, à pousser à la négociation directe les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, il faudra donc attendre mars 2019, une nouvelle table ronde, pour espérer une avancée sérieuse et sortir du statu quo qui conforte le Maroc et son protecteur au Conseil de Sécurité. Encore faut-il s’interroger sur la pertinence de cette table ronde et de l’un des points de l’ordre du jour de Geneve 1, l’intégration régionale. Comme si on anticipait le référendum permettant au Maroc, au sortir de la table ronde, par la voix de son MAE de s’accrocher à son autonomie et son refus du droit à l’autodétermination. Principe inaliénable que Köhler doit sans doute avoir à l’esprit en parlant de solution politique. Pour ce qui est du Front Polisario, pour qui tout est négociable sauf l’autodétermination, il s’agit d’accélérer la recherche d’une solution au conflit du Sahara occidental permettant l’autodétermination du peuple sahraoui. « Nous avons réaffirmé, au nom du peuple sahraoui, notre engagement pour la recherche d’une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable conduisant au processus d’autodétermination au Sahara occidental », a précisé un communiqué du Front Polisario, publié à l’issue de la table ronde sur le Sahara occidental tenue mercredi et jeudi au palais des Nations à Genève. Le Front Polisario, rappelle que cette attente, conforme aux résolutions de l’Assemblée générale de l’Onu et du Conseil de sécurité, est une « priorité » des Sahraouis. Tout en assurant qu’il reste « engagé » de façon « constructive » pour les pourparlers « sans conditions préalables et de bonne foi », le Front Polisario souhaite que le Maroc, partie au conflit, adopte la même conduite, estimant qu’il n’y a pas d’alternative dans la situation actuelle que l’autodétermination et le référendum. Le Front Polisario, représentant légitime du peuple du Sahara occidental, considère que la communauté internationale doit contribuer de façon « positive » en renforçant les opportunités pour une solution négociée entre les deux parties en conflit. Il a exprimé sa « profonde préoccupation » sur les tentatives « continues » et « illégales » de l’Union européenne dans ses transactions commerciales avec le Maroc en intégrant le Sahara occidental. Ceci, pour lui, constitue une violation « flagrante » des arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne.
« Nous demandons aux responsables européens de saisir cette opportunité pour investir leurs efforts dans le processus de paix des Nations unies et d’utiliser le commerce de façon constructive comme un facteur positif pour la paix », a souligné le communiqué du Front Polisario, saluant le soutien de l’administration américaine au processus de paix de l’Onu. Il a estimé que la solution négociée entre le Maroc et le Front Polisario est « vitale » pour l’avenir du Sahara occidental et toute la région du Maghreb, réitérant son engagement de soutien à l’opération menée par l’Onu pour la réalisation d’un avenir « positif » dans la région.
Mokhtar Bendib
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