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Révision de la Constitution, initiative du PAD, Hirak… : Le FFS à la croisée des chemins

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Un moment fort tant attendu par les militants du FFS. Après des années de crises organiques et de tiraillements et déchirements internes, le plus vieux parti de l’opposition en Algérie a réussi enfin de parler d’une seule voix après s’être doté d’une nouvelle équipe dirigeante.

Vendredi dernier, au terme d’une longue journée de travaux du congrès extraordinaire du parti à Zéralda consacré à l’élection d’un nouveau Présidium pour succéder à celui démissionnaire, Hakim Belahcel, tête de liste sorti vainqueur a promis de dévoiler « la vision politique du parti » et sa position par rapport aux différents événements que vit le pays. « Dans les prochains jours, vous allez voir le FFS sur le terrain. Nous allons dévoiler notre vision politique par rapport à tous les évènements et aussi le Hirak », a affirmé Belahcel, en s’adressant aux journalistes peu après l’annonce de la victoire de la liste qu’il drivait. Le parti sera aussi attendu sur d’autres questions comme sa position sur le projet de la révision de la Constitution et aussi l’initiative du PAD (Pacte de l’alternative démocratique), dont il est l’un des initiateurs, mais qui subit depuis peu des critiques de la part de nombre de militants, qui reprochent à l’ancienne équipe dirigeante de s’être rangée derrière des partis politiques de poids moins important alors qu’il devrait être la locomotive de cette démarche. « Il va y avoir un point politique important où nous allons donner la vision du parti par rapport à la situation actuelle qui a connu le Hirak », a-t-il encore déclaré. « J’étais témoin du départ de beaucoup de militants du parti.
Aujourd’hui, la plupart sont présents ici. Nous avons surtout prouvé que le parti ne disparaitra pas. Aujourd’hui, on peut dire que la crise est révolue », a-t-il poursuivi, face à des militants et congressistes s’exaltant. Deuxième sujet : Hakim Belahcel a affirmé qu’avec l’élection de la nouvelle composante de l’Instance présidentielle du parti, le FFS « aura ouvert une nouvelle page avec une vision unie », ajoutant que « la priorité consiste à aller vers un congrès national rassembleur, sans exclusive aucune ». Autre volet abordé par la nouvelle équipe dirigeante du FFS : l’unification des rangs d’un parti qui a vécu ces dernières années sa plus grave crise avec des tiraillements internes et une lutte acharnée de clans. « Nous avons invité tout le monde pour assister à ce congrès extraordinaire, nous avons fait tout ce que l’on pouvait faire. Celui qui n’est pas venu s’est exclu par lui-même », a jugé Belahcel. À l’entame des travaux du congrès, Mohamed Nebbou, ancien premier secrétaire, et qui a donné le coup d’envoi, a rassuré que dorénavant la politique de l’exclusion sera bannie et chaque militant aura sa place et son mot à dire au FFS.
Dans son discours d’ouverture des travaux du congrès, après la proclamation des résultats, il n’y a et il n’y aura ni vainqueur, ni vaincu : «Le seul vainqueur de ce congrès est le FFS qui en sortira certainement grandi, en espérant que les engagements pris par les candidats seront tenus, à savoir l’application stricte des statuts et du règlement intérieur, le respect des résolutions du 5e congrès national et surtout l’engagement d’aller vers un 6e congrès ordinaire rassembleur, dans la sérénité et sans exclusion ». Nebbou rappelle que les militants de la base veulent tous en finir avec cette situation caractérisée par les guerres de clans et les confrontations et aspirent à une solution pour remettre le FFS sur les rails et la voie de la légalité. Pour beaucoup de congressistes, ce congrès qui est le fruit de compromis et de convergence d’initiatives, représente, au-delà de l’obligation statutaire et réglementaire, une opportunité pour amorcer un processus inclusif d’un règlement par les instruments démocratiques des problèmes qui se posent devant eux. « Ce congrès doit servir à définir un agenda, rassembler les militants de la formation chère à Da L’Hocine et déterminer un choix d’orientation claire », nous a affirmé un cadre du parti, peu avant l’entame des travaux.
Nombre de congressistes ont émis le souhait de voir le parti retrouver sa force et son dynamisme, en optant pour plus de démocratie et de transparence dans sa gestion. « Nous ne voulons surtout pas d’un nouveau cabinet noir. Le parti est le propre de ses militants et seule la base en décidera et tranchera des décisions politiques et organiques », ajoute un autre congressiste. « Sur les deux listes, il y a quelque chose à dire et à redire. Mais le fait de se retrouver aujourd’hui tous ici est déjà un exploit. Il y a peu, on ne l’imaginait même pas, le parti étant littéralement divisé en trois directions », a-t-il estimé.
Hamid Mecheri

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