La réunion consultative des pays voisins de la Libye, tenue jeudi dernier, à Alger, ayant permis aux participants de débattre de la situation critique en Libye et ses conséquences gravissimes sur les pays voisins: Algérie, Tunisie, Égypte, Tchad, Soudan, Niger et un autre pays africain, le Mali, n’ayant pas de frontières avec la Libye pays qui a subi de plein fouet, en 2012, les implications du basculement dans l’instabilité, l’insécurité et le chaos de la Libye en 2011.
La rencontre de ces pays, à Alger, sur la crise libyenne, est la première qui se tient après la Conférence de Berlin du 19 janvier dernier, à laquelle l’Algérie, pays voisin à la Libye, a été conviée, aux côtés des acteurs influents sur la scène libyenne, par leur soutien à l’un ou l’autre des acteurs libyens rivaux, Fayez el-Serraj et Khalifa Haftar, à savoir: Turquie, Russie, Italie, France, Égypte, au terme de laquelle il a été convenu de soutenir le processus politique et œuvrer à faire cesser le dialogue des armes, en Libye. Berlin, qui a abrité, à son initiative et celle des Nations unies, la Conférence sur la Libye, son ministre des Affaires étrangères , Heiko Maas, a fait le déplacement à Alger, en signe de soutien à la réunion d’Alger, des pays voisins à la Libye +Mali, et sans nul doute pour coordonner davantage le travail et les efforts en faveur de la solution pacifique de la crise libyenne pour faire sortir ce pays, des griffes de la spirale du chaos, des conflits et de la violence, dans lesquels, la Libye et son peuple ont été plongés suite à la crise de 2011 et l’intervention de l’Otan. Le ministre allemand; Heiko Maas, a fait une présentation sur les conclusions et les résultats auxquels la Conférence de Berlin, initiée par son pays et les Nations unies, a abouti, à l’occasion de la tenue, du conclave des pays limitrophes à la Libye + le Mali. Les ministres des Affaires étrangères des pays présents à Alger, ont exhorté les belligérants libyens à s’inscrire dans le processus de dialogue politique sous les auspices des Nations-unies (ONU) avec le concours de l’Union africaine (UA) et des pays voisins de la Libye, en vue d’arriver à un règlement global de la crise sans ingérence ou interférence étrangère. Un dialogue inter-libyen est la seule voie à même de définir et de tracer le processus politique devant permettre aux acteurs et au peuple libyens de renouer avec la vie politico-institutionnelle, car il ne peut y avoir de solution militaire à la crise que vit ce pays. Et c’est pour aider et accompagner les libyens sur la voie de leur dialogue politique, que la réunion des pays voisins à la Libye, a permis un tour de table des ministres des Affaires étrangers de débattre des voies et moyens en soutien au processus de règlement pacifique, de la crise libyenne, dans le sillage des résultats de la Conférence de Berlin du 19 janvier dernier.
Le respect de l’embargo sur les armes et l’arrêt de leur déferlement en Libye. Au refus de toute ingérence étrangère en Libye, exprimé, à Alger, par les pays limitrophes à la Libye, ces derniers, ont lancé un appel au Conseil de sécurité , en vue d’assumer ses responsabilités, notamment à faire respecter l’embargo sur les armes en Libye et aussi l’arrêt de leur déferlement dans ce pays, en vue de consolider la trêve et instaurer un cessez-le-feu durable en Libye. Il est à rappeler que la Conférence de Berlin a vu la présence de Présidents et Premier ministres de pays étrangers influents sur la scène libyenne: Russie, Turquie, Italie, France, Égypte, et à laquelle l’Algérie, pays voisin à la Libye, a été conviée. Présent au rendez-vous de Berlin, le président de la République a exprimé, à cette occasion, la disponibilité de notre pays à abriter le dialogue entre les acteurs libyens, dans le sillage de la dynamique en cours, au niveau régional et international en vue de la relance du processus politique en Libye et faire taire le dialogue des armes. Ce dernier, faut-il le noter, risquait, début janvier dernier, de transformer la Libye, en théâtre de guerre entre les puissances de ce monde, après avoir mené, durant des années, leur guerre par procuration, selon leurs intérêts géopolitiques et stratégiques, respectifs, au détriment des intérêts du peuple libyen.
Les chefs de la diplomatie des pays voisins à la Libye ont exprimé, dans la déclaration finale, « leur profonde préoccupation vis-à-vis de la gravité de la situation que traverse la Libye » et son impact négatif, est-il souligné « sur la sécurité et la stabilité des pays voisins, en soulignant leur totale solidarité avec le peuple libyen » ont-il affirmé. Autre appel des participants, lancé à partir d’Alger: « la préservation de la sécurité en Libye, son indépendance et son intégrité territoriale, ainsi qu’au rejet des interventions étrangères qui ne font que perdurer la crise et la rendre plus complexe », est-il indiqué dans la déclaration finale sur la rencontre. Les ministres ont insisté, dans leur appel «sur la nécessité pour toutes les parties libyennes à rester engagées dans le maintien du cessez-le-feu » exprimant leur espoir de voir «les frères libyens s’engager dans un règlement pacifique de la crise libyenne, loin de toute solution militaire et d’intervention étrangère » , y compris, soulignent-ils, « les milices et les mercenaires, pour favoriser l’organisation des élections transparentes qui répondent aux aspirations du peuple libyen » et préservent, lit-on, « l’indépendance de la Libye, son unité et sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire » précisent-ils.
Karima Bennour