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Retour sur l’adoption de la résolution de l’ONU : les échecs répétés du Maroc et de sa propagande

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Le Conseil de sécurité de l’ONU a finalement adopté, la Résolution 2285 (2016) sur le Sahara occidental, reconduisant le mandat de la Minurso pour un an, et donné quatre-vingt-dix jours au Maroc, pour permettre à la Mission onusienne de retrouver sa pleine opérationnalité, après l’expulsion de sa composante civile.

La Résolution qui constitue, contrairement à ce qu’a aussitôt affirmé le MAE marocain, un  »revers cinglant », pour la diplomatie marocaine qui se résume à l’agressivité, aux coups de gueules et qui se caractérise par un grand amateurisme, de la propagande et de fausses informations sur la position d’états membres permanents du Conseil de sécurité. L’échec est d’autant plus grand pour le Maroc que le souverain marocain, qui ne brille pas pourtant par un grand activisme s’est engagé à fond cette fois-ci dans la «bataille» contre les Nations unies et le Secrétaire général Ban Ki-moon, et a été jusqu’à se rendre à Moscou pour gagner à ses thèses coloniales la Russie. Reçu froidement à Moscou, il ne s’est entretenu avec Vladimir Poutine que trois jours après son arrivée, recevant une fin de non-recevoir. Mais en rappelant l’urgence du retour de la composante civile de la Minurso, la Résolution pointe du doigt le Maroc comme seul coupable de cette crise, et a indirectement mis en garde contre les menaces de l’ensemble du dispositif de maintien de la Paix de l’ONU à travers le monde. La Résolution est perçue comme un cinglant rappel à l’ordre à Rabat qui, en expulsant une partie de la Minurso et en s’opposant à la tournée du SG de l’ONU dans la région, Rabat se place hors la communauté internationale s’inspirant à l’évidence de son allié israélien. Le soutien réaffirmé aussi à la Mission du Secrétaire général de l’ONU et de son Envoyé personnel, Christopher Ross, constitue un désaveu pour le Maroc, et ses soutiens aussi, dans sa colonisation du Sahara occidental, principalement la France et les monarchies des pays du Golfe.
La Résolution permet la lecture suivante loin de la manipulation qu’en fait l’ambassadeur marocain à l’ONU connu pour ses extravagances et les médias marocains acquis au Palais royal et au sulfureux secrétaire particulier de M6.
En premier lieu et après avoir abreuvé l’opinion marocaine de mensonges sur un prétendu soutien des états-Unis, le Maroc n’a pu dissimuler la position de Washington qui a été en pointe dans la sévérité du débat onusien. Au point d’amener Rabat à «regretter» que les états-Unis, «aient introduit des éléments de pression, de contraintes et d’affaiblissement», selon le communiqué du MAE marocain cachant mal la déroute marocaine à l’ONU.
La France n’a pas été d’un grand secours pour le Maroc, si ce n’est le délai de 3 mois donné au roi pour le faire revenir sur sa décision irresponsable et surtout faire oublier le terme « irréversible » qu’il avait utilisé lors de l’expulsion du personnel de la Minurso. La propagande marocaine voulant que le référendum soit une option dépassée est, à nouveau, tombée à l’eau. Le Conseil note autant la proposition marocaine que celle du Front Polisario à pied d’égalité et a réaffirmé le droit à l’autodétermination des Sahraouis au terme de négociations entre les deux parties. Qui plus est c’est toute l’architecture de la propagande marocaine sur laquelle se base une diplomatie qui agit par la corruption et à travers l’appui de Paris qui s’effondre.
Le Maroc ayant soutenu de manière éhontée que les États-Unis soutenait la solution marocain au conflit du Sahara occidental, change de discours et menace de faire un renversement d’alliance. Malgré les salves envoyées par le roi du Maroc depuis Riyadh, Washington est resté ferme dans sa détermination de défendre la légalité internationale et la crédibilité des missions de paix de l’ONU. Mohammed VI a voulu donner l’image du leader qui a changé de camp en se rendant à Moscou dont la position vis-à-vis du conflit du Sahara occidental a largement été déformée par la presse marocaine. Mais les déclarations du représentant russe au Nations Unies constituent un véritable camouflet pour le Maroc.
Ainsi et intervenant lors de l’explication du vote de la résolution du Conseil de Sécurité, le Représentant permanent adjoint de la Fédération de Russie Vladimir Safronkov a déclaré que le texte de la résolution présentait une « «faiblesse majeure », au paragraphe 9 du préambule, où il est dit que « des efforts sérieux et crédibles » ont été « faits par le Maroc pour aller de l’avant vers un règlement ». Toute personne qui connaît la situation sait que cette formule n’est « pas d’actualité », a souligné le représentant russe.
La Russie s’est abstenu que ne pas recourir au veto contre la résolution. Il faut relever à travers la lecture de la résolution que pour les Nations Unies, le Sahara occidental était et continuera d’être un territoire non autonome, dont le droit du peuple à l’autodétermination inaliénable, est souligné dans l’ensemble des résolutions de l’ONU, dont la dernière en date.
Enfin, pour la première fois depuis de nombreuses années , un vote a été nécessaire pour renouveler le mandat de la Minurso. Il a fallu passer par un vote qui témoigne de l’exaspération de la grande majorité du Conseil de sécurité devant les manœuvres et les tergiversations du Maroc.
Le Venezuela et l’Uruguay ont voté contre, tandis que la Russie, l’Angola et la Nouvelle-Zélande se sont abstenus, jugeant que le langage utilisé n’était pas assez ferme contre le Maroc. Est-ce à dire que l’ONU ira jusqu’à l’application du chapitre 7 de la charte contre le Maroc, qui se berce d’’illusions quant au soutient d’un pays dont la diplomatie est aussi hasardeuse que celle du royaume.
Mokhtar Bendib

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