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PROTECTION DES PERSONNES VULNÉRABLES CONTRE LA TRAITE D’ÊTRES HUMAINS : Le Gouvernement passe à l’action

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Durant cette période hivernale des plus rudes, et à l’approche du mois sacré du Ramadhan, la prise en charge des sans-abris et l’accompagnement de ces catégories vulnérables est la responsabilité de tout un chacun.

Si en premier lieu, cette responsabilité relève du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, des associations activant dans le domaine et de toute la société civile, pour une meilleure intégration de ces personnes, il y a lieu de souligner qu’étant des proies faciles pour les réseaux mafieux et criminels, et autres trafiquants de drogue, ces personnes ont interpellé le secteur de la justice du pays. Notamment en ce qui concerne le phénomène de la traite des êtres humains, une situation revendiquée lundi dernier par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, devant la Commission des affaires juridiques, administratives et des libertés de l’APN. En marge de cette assemblée, le MJ a présenté le projet de loi relatif à la prévention et à la lutte contre la traite des êtres humains. «L’élaboration de ce projet de loi a pour objectif la lutte contre ce phénomène étranger à notre société, au vu de ses répercussions néfastes notamment sur les femmes et les enfants», a précisé Tabi, précisant que ce «crime transfrontalier en appelle à la mise en place d’une législation spécifique», d’où l’importance de ce projet de loi qui tend à «permettre à notre pays de s’adapter aux engagements internationaux». Le projet de loi souligne que l’Etat est tenu d’assurer la protection des victimes de la traite des êtres humains et de renforcer la coopération institutionnelle et internationale en matière de prévention contre ce crime, outre l’implication des collectivités locales et des institutions publiques dans la prévention contre ce phénomène, à travers l’élaboration d’une stratégie nationale en y associant la société civile. Comme la majorité des victimes de la traite des êtres humains sont des femmes et des enfants vulnérables, le projet de loi prévoit une batterie de mesures pour les accompagner et les accueillir dans des établissements dédiés à cet effet.
Une protection durant laquelle, les officiers de la police judiciaire peuvent, sur décision judiciaire, accéder aux systèmes informatiques ou tout autre système électronique visant à contrôler les suspects. Il autorise, en outre, la perquisition à toute heure de la journée, tout comme il confère aux associations et aux instances activant en matière de protection des droits de l’Homme le droit de déposer une plainte auprès de la justice et de se constituer partie civile. Ledit projet prévoit pour ce phénomène des sanctions allant jusqu’à la perpétuité si la victime subit des actes de torture, une violence sexuelle ou une invalidité. Le projet de loi propose également des mesures qui facilitent le rapatriement des victimes algériennes, et des victimes étrangères vers leurs pays d’origine, en leur facilitant l’accès à la Justice, et en créant un fonds pour leur prise en charge. Par ailleurs, le nouveau texte criminalise la divulgation d’informations permettant d’identifier la victime, les témoins ou les dénonciateurs, de même que toutes les formes de menace et de représailles ciblant ces derniers ou les experts. Le projet renferme également des dispositions relatives à la coopération internationale, notamment dans le cadre des mesures judiciaires, l’extradition des criminels et la récupération des revenus criminels, en stipulant le respect du principe de «réciprocité», à l’exception des demandes de coopération judiciaire susceptibles de porter atteinte à la souveraineté nationale ou à l’ordre public.

Abdelghani Merabet : « Un phénomène étranger à notre société »
Le président du Comité national de lutte et de prévention contre la traite des personnes, Merabet Abdelghani, a révélé que le crime de traite des êtres humains se classe au troisième rang en termes de rendement financier après la contrebande d’armes et le trafic de drogue », ajoutant qu’il a « triplé au cours des 15 dernières années ». Lors de sa présentation du projet de prévention de la traite des êtres humains devant la commission spécialisée de l’Assemblée populaire nationale aujourd’hui, Merabet a considéré le crime de traite des êtres humains comme « une violation grave », déclarant : « Ce crime est un comportement étranger à la société algérienne ». Le porte-parole a expliqué que les victimes de la traite des êtres humains « sont soumises à des mauvais traitements, au travail forcé, à l’exploitation sexuelle et à l’esclavage », soulignant que les statistiques enregistrées reflètent « un nombre effrayant de cas d’esclavage contemporain tels que la prostitution et l’exploitation sexuelle, ainsi que le travail des enfants et l’exploitation dans le phénomène de la mendicité ». Merabet a évoqué les détails du projet, qui a été approuvé par le Conseil des ministres et que le président Tebboune, ajoutant que « cette loi est venue criminaliser toutes les formes de traite des personnes, par l’assistance et la protection psychologique et juridique des victimes et la facilitation de leur intégration dans la société ». Il a poursuivi : « Nous avons élaboré une politique nationale pour faire face à ce crime et coordonner les efforts nationaux de lutte contre la traite des personnes. Nous visons à coordonner les efforts nationaux entre les agences gouvernementales et non gouvernementales, et à soutenir et promouvoir la formation dans le domaine de la lutte contre ce phénomène ».

Kaouthar Krikou « Tout pour réintégrer les sans-abris dans leur milieu familial et social »
Comme souligné en début d’article, cette situation désolante des sans-abris est un phénomène que le ministère de la Solidarité, doit prendre en compte, en multipliant les visites d’inspection dans les centres d’hébergement, les foyers pour personnes âgées, les centres d’enfance et les cantines, pour s’enquérir des prestations fournies, et afin de s’assurer du suivi médical et psychiatrique, ainsi que de la qualité des soins et repas destinés aux centres pour les sans-abris. Ainsi, l’attachement au respect des mesures préventives au sein des centres relevant du secteur, à travers la mobilisation de tous les moyens matériels et humains afin d’assurer l’intégration sociale de cette catégorie, fait partie intégrante de l’urgence de l’heure du gouvernement. Il n’y a qu’à faire un déplacement au jardin à proximité de la poste du 1er novembre, à partir de 20H, pour voir la file d’attente de ces sans-abris, pour  se procurer un bol de soupe chaude, que leur fournissent des associations de jeunes bénévoles, ainsi que les riverains. Même cas de figure au niveau des arcades de l’entrée à Bab El Oued, et aussi celles du boulevard Amirouche, à proximité de la station  métro Ali Boumendjel, le Jardin Square Port Saïd, à Alger Centre. Des  scènes qu’on retrouve à Constantine, Annaba, Oran  et d’autres régions du pays, autant en période hivernale qu’en été. Une situation qui a interpellé dimanche la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaouthar Krikou, lors d’une visite d’inspection à Diar Errahma de Birkhadem. La ministre a profité de ce passage pour affirmer que « le programme du secteur dans le domaine de la prise en charge des sans-abris visait à réintégrer cette catégorie dans son milieu familial et social », ajoutant que ce programme « comprenait plusieurs mesures et procédures ». Mme Krikou a souligné que « les services du ministère œuvrent à la concrétisation du programme national à travers les directions de l’action sociale (DAS), en coordination avec les autorités locales, les secteurs concernés et la société civile ». Dans ce contexte, elle a rappelé les efforts du secteur, que ce soit au niveau des centres d’hébergement dans les établissements relevant du secteur, ou par l’accompagnement social à travers l’octroi d’aides et d’assistance, dans le but d’assurer « la prise en charge nécessaire» à ces catégories. La ministre a également rappelé que le secteur a lancé une plateforme numérique pour signaler les cas des sans-abris qui sont dans la rue afin de les prendre en charge. Ainsi, une cellule d’écoute a été installée au siège de l’Agence de Développement Social (ADS), comprenant des représentants des cellules de proximité, dont des psychologues, des sociologues et des médecins, afin de recevoir les signalements des cas enregistrés.

Un bel élan de solidarité…depuis Relizane
Dans un communiqué publié mardi, la wilaya de Relizane indique que dans le cadre d’une démarche de solidarité au profit des sans-abris, notamment en cette période d’intense froid, des mesures ont été prises pour aménager les locaux du Croissant-Rouge algérien pour accueillir cette frange démunie de la société.
Le même communiqué souligne qu’en plus des locaux du croissant rouge, les maisons de jeunes des communes de Relizane, Zemmoura, Oued Rhiou et de Matmar, ont été aménagées non seulement pour accueillir des sans-abris, mais également des visiteurs qui se retrouvent coincés dehors en pleine nuit et les conducteurs, dont les véhicules, sont tombés en panne.
Une louable initiative au profit de ces Algériens qui errent dans les rues et dans les quartiers malfamés. Le constat est, en effet, des plus alarmants. Les pouvoirs publics devraient se pencher encore plus sur ce phénomène qui prend de l’ampleur. Une face cachée de notre Algérie, dont ses habitants n’ont jamais cautionné cet enfer que vivent des milliers de leurs concitoyens, au jour le jour.
Hamid Si Ahmed

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