Bien que globalement disponibles à travers le territoire national, les assiettes foncières qui devront recevoir les plus de 1,6 million de logements, durant le prochain quinquennat (2015-2019), manquent cruellement dans certaines wilayas. ,Si dans le Sud et les Hauts-Plateaux les terrains sont généralement disponibles, les wilayas du Nord, notamment la Capitale, déjà saturées, auront du mal à satisfaire toutes les demandes exprimées en la matière. C’est pour cela que le ministère de l’Habitat a lancé des enquêtes pour déterminer les superficies constructibles dans chaque wilaya, et transformer, si possible, des terrains agricoles moins fertiles en zones urbanisables. En effet, la première étape de recensement du foncier pour la réalisation du programme du secteur de l’habitat 2015-2019 a été finalisée, selon une source du ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville. Cette opération a permis de dégager plus de 51 000 hectares avant le lancement des projets. Elle s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle démarche visant à éviter les problèmes qui ont souvent entravé le lancement des projets de logements, et ce, en préparant le foncier nécessaire avant même la programmation des projets. Sur un potentiel de 200 000 hectares dégagés par les Plans directeurs d’aménagement et d’urbanisme (PDAU) dans les différentes communes du pays, une superficie de 51 280 hectares a déjà été identifiée pour le lancement des nouveaux projets de logements. Outre les terres de statuts, domanial et privé, des opérations d’extraction ont été effectuées en vue de mobiliser, à titre exceptionnel, des assiettes foncières agricoles moins fertiles, pour réaliser des infrastructures publiques. Cette enquête ne se limite pas uniquement à la définition de la superficie des assiettes à travers les 48 wilayas, mais elle précise aussi sa nature juridique, l’occupation actuelle, ainsi que les contraintes techniques et physiques. Le foncier des 51 000 hectares défini par ce recensement, peut contenir 2,5 millions de logements, alors que la demande exprimée est estimée à 1 226 178 logements, selon les chiffres du ministère. Cependant, Il est constaté que ce potentiel foncier se compte davantage dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux que dans les autres régions. En sachant que, par exemple, le foncier dans le Grand-Alger, où est concentrée une bonne partie de la population, ne représente que 1% du potentiel identifié. En effet, les projets de logements ne seront pas forcément implantés dans les zones à forte demande, en matière de logements, observe la même source, ajoutant que l’enquête vise aussi à aider les promoteurs publics à choisir les terrains nécessaires pour lancer leurs projets. Pour faire face à la rareté du foncier urbanisable dans le Nord, le ministère compte entamer incessamment la seconde étape de cette enquête, à l’issue de laquelle il sera procédé à l’extraction des terres agricoles. Une opération qui vise à créer un potentiel foncier puisque la programmation des projets de logements dans la nouvelle stratégie sectorielle, se base sur l’identification de la demande au niveau local. Les pôles urbains et les villes nouvelles au Nord du pays font également l’objet d’une enquête pour dégager des assiettes foncières destinées aux logements. Par ailleurs, le ministère mise sur la récupération des poches foncières suite à l’opération de relogement des habitants des bidonvilles dans les différentes wilayas, dont notamment celle d’Alger. Ce foncier sera destiné principalement à l’achèvement du programme quinquennal 2010-2014, dont le bilan indique que 95 476 logements restent à lancer, dont 42 156 logements publics-locatifs (LPL) et 32 466 logements promotionnels aidés (LPA).
Salim Nasri et APS