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Présidentielles 2019, diverses initiatives politiques et crise économique : Une rentrée difficile attend la classe politique

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À huit mois d’un rendez-vous électoral très important pour le pays – la présidentielle de 2019 -, la rentrée politique ne s’annonce pas simple pour la classe politique nationale.

L’annonce des chefs de partis du FLN et TAJ du lancement de la campagne électorale en faveur du président de la République Bouteflika braque de nouveau les projecteurs sur les élections présidentielles de 2019. La prolifération des initiatives politiques, les crises dont font face certaines formations politiques et la détérioration du pouvoir d’achat des ménages notamment avec la mise en application des nouvelles mesures économiques portées par la LFC 2018 laissent présager une rentrée difficile pour la plupart des partis politiques. Les récentes déclarations d’Ould Abbès, SG du FLN, sur le soutien pour un nouveau mandat au Président auraient clarifié la vision, mais le flou reste quand-même le maître-mot chez certains partis, qui se retrouvent une nouvelle fois face à leurs profondes divisons, en se montrant ainsi incapables encore de trancher sur leurs candidats respectifs. Un constat qui s’applique sur les partis de l’opposition. Bien qu’élu confortablement à la tête du présidium du FFS, Ali Laskri éprouverait beaucoup de mal à accorder sa formation pour son prochain congrès ordinaire prévu début 2019. La mise à l’écart de Tahar Bouaïche, ex-président de groupe parlementaire de FFS et député de Béjaïa, replonge le plus vieux parti de l’opposition dans ses vieux démons et fait craindre à ses militants des mois à venir plus difficiles. Pour le reste, la multiplication des initiatives politiques lancées récemment permet d’entrevoir les graves clivages politiques internes avec cette particularité que chaque formation défendant sa propre initiative et refusant de soutenir l’initiative lancée par l’autre. Ainsi, le premier à lancer son initiative, Abderrezak Makri, président du MSP, se retrouve toujours seul dans sa bataille pour un «Consensus national». Son appel à l’ingérence de l’institution militaire dans les affaires politiques continue de lui attirer une furie de critiques, y compris même chez ses sympathiques et homologues de la même ligne dure islamiste comme l’a fait récemment Abdellah Djaballah, président du FJD. Autre initiative des islamistes, «l’Algérie pour tous» du Mouvement El-Bina, qui peine aussi à convaincre, interprétée comme un «clonage» par le MSP de son initiative et «un non sens» par les autres partis de l’opposition. À l’inverse, les partis de la majorité semblent opérer un bon démarrage : le camp de la « continuité » ne cessant de grossir ; il est fort de l’adhésion de FLN, RND, TAJ et l’ANR. Quand à l’autre camp, de «rupture» si l’on peut le définir ainsi, ses troupes sont dispersées avec ses différentes, mais opposées, initiatives politiques ainsi que les luttes internes l’affaiblissant. Cependant, à cela s’ajoute un problème de taille : les problèmes économiques pèseront très lourdement sur les rapports de forces dans la course vers le palais d’El-Mouradia. Les cours instables des hydrocarbures et les déclarations du gouvernement sur l’état des finances publiques, conjuguées au récentes mesures de la LFC 2018, dont l’entrée effective est prévue dès ce mois de septembre, traduisent une inflexion de la politique économique vers d’avantage d’austérité. Pour éviter une rapide désaffection des Algériens de la chose politique, les partis ont intérêt à imbiber leurs discours électoraux de ces préoccupations économiques quotidiennes. Une évidence, certes, mais de quelle manière ? Peut-être que la rentrée nous en dira plus.
Hamid Mecheri

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